Eldorad-Oc

 

Pour notre dernière sortie en famille avec les petits loups, nous choisissons de nous rendre au refuge de Caissenols-le-haut, situé au cœur du massif de l’Espinousse. Nous partons de Compeyre et suivons une antique draille fort heureusement ombragée par les châtaigniers, car la météo a prévu une journée « d’enfer » ! Mais rien n’arrête les braves que nous sommes !

 

Emergeant de la forêt, nous nous engageons sur le sentier qui monte vers la serre de More bordé de bruyères qui ont survécu à la canicule. A partir de là, nos chemins vont diverger : Romain qui s’est blessé au pied va emprunter avec nous, ses grands parents, le chemin tranquille qui contourne la serre, tandis qu’Emilie et ses parents vont emprunter le sentier caillouteux et plus sportif qui en fait l’ascension. Il est prévu que nous nous rejoignions au portail de Roquendouire

 

Bien que facile, notre chemin offre une vue somptueuse sur le Marcou, l’un des plus hauts sommets de l’Hérault (1081m) et dont l’ascension depuis la plaine constitue l’une des randos les plus sportives de la région. Romain qui, malgré sa blessure, trouve un peu lent le rythme de sa mamie, se met à rêver devant cette magnifique pyramide dont je lui promets, si le grand Manitou préserve mes genoux, que l’an prochain nous la gravirons.

 

Pendant que nous flânons sur notre chemin, Emilie et ses parents suent sang et eau (je n’exagère pas) à l’assaut de la serre. Il fait déjà plus de trente degrés à 10 heures du matin et les pierres réchauffées par la canicule diurne et nocturne renforcent la chaleur du soleil.

 

Il faut dire qu'il y a trois ans un incendie a rasé la végétation qui, du fait de la sécheresse sévissant depuis plusieurs années, peine à repousser. Les lieux ont un aspect lunaire qui préfigurent peut être ce que sera le Languedoc dans une trentaine d’années. Plutôt que de passer des accords commerciaux avec le Canada ou le Brésil pour importer du bœuf aux hormones, peut être ferait-on mieux de négocier un accord avec les pays du Maghreb pour importer des chameaux .

 

Les visages d’Emilie et de sa maman au sommet de la serre en disent long sur l’épreuve qu’en fut l’ascension ! La montagne est une dure école qui nous apprend à relever tous les défis ! Montagnarde et navigatrice émérite (elle fait de la voile en Bretagne) Emilie ira loin !

 

La descente offre un répit fort apprécié malgré le sentier un peu technique qui sinue dans des pierriers instables. Mais pour Emilie ce n’est pas plus difficile que d’affronter la houle de l’Atlantique.

 

Ils aperçoivent bientôt le portail de Roquendouire où ils doivent nous retrouver. Romain qui les a aperçus sur la crête se met à courir sur le chemin, oubliant sa blessure, pour les coiffer au poteau ! On sait très bien que les blessures sont souvent un prétexte pour flemmarder ! L’homme (beaucoup moins les femmes !) est ainsi fait !

 

Nous faisons une pause au portail pour se désaltérer. Les petits loups en profitent pour l’escalader manifestant une énergie étonnante pour des adolescents de ce début de siècle où ils sont plutôt du genre moules de canapés !

 

Cela dit Romain a présumé de son habileté d’escaladeur et oublié qu’il est beaucoup plus facile de grimper que de descendre. Fort heureusement Sébastien, son géniteur, est aguerri en la matière et le sort de ce mauvais pas. Vexé mais sain et sauf, c’est ma foi une leçon qu’il retiendra. En montagne on apprend toujours quelque chose !

 

Puis nous repartons pour le refuge de Caissenols, Romain, qui ne se plaint plus de sa blessure et probablement désireux de faire oublier sa mésaventure, se met juste derrière moi.

Il prend d’ailleurs vite la tête de notre petite troupe sur un sentier au demeurant fort bucolique qui prête plutôt à la rêverie qu’à la performance.

 

Nous arrivons à Caissenols lieu enchanteur dont on ne remerciera jamais assez les bénévoles qui l’on restauré et l’entretiennent. Je dénonce au passage les cancrelats qui ont salopé le refuge de Font Salesse - lieu de superbes souvenirs avec mon ami Gibus- de leurs infâmes graffitis et déchets.

 

On peut lire dans la salle principale du refuge une belle leçon de vie à laquelle j’adhère pleinement. C’est ainsi que voulant casser les oreilles de mes amis je me suis mis à la guitare !

 

Vous devinez en lisant mon blog l’immense bonheur que j’ai à recevoir mes enfants et petits enfants en vacances sauf au moment où il s’agit de rejoindre les bras de Morphée…car à ce moment là de « grosses mouches » deviennent alors très actives !

 

Nous prenons le chemin du retour au moment où l’air nous donne le sentiment de pénétrer dans une friteuse !

 

Ce n’est qu’en rejoignant le portail de Roquendouire que nous trouvons un peu d’ombre. Vous constaterez que la chaleur est venue à bout de l’énergie d’Emilie et il en faut beaucoup. Pour ma part grâce à la fraîcheur du rosé qui a abaissé ma température corporelle, j’ai pu tenir le coup ! Si vous avez des gens d'un âge vénérable dans votre famille, en cas de canicule faites leur boire du rosé bien frais avec leur amie Modération bien sûr (On ne sait jamais Big Brother veille !).

 

Romain, sa blessure définitivement oubliée et voulant effacer la vexation du matin lors de son escalade, souhaite revenir avec son père et son papi par la Serre de More, tandis qu’Emilie, accompagnée de sa maman et sa mamie, vont emprunter le tranquille chemin en balcon qui la contourne.

 

Romain met bien sûr un point d’honneur à nous distancer, ce que nous le laissons volontiers faire histoire de réconforter son amour propre.

 

Cela dit, étant courageux mais pas téméraire, il vérifie de temps en temps que nous sommes en vue, car l’idée de passer une nuit en montagne avec les mouflons et les sangliers qui rodent n’est pas dans ses projets.

 

Quand il aperçoit le chemin où nous devons retrouver le reste de la troupe, il retrouve un air un peu plus fanfaron qui semble nous dire : Bon, vous trainez les vieux, accélérez un peu ! L’essentiel dans cette ascension est qu’il ait moralement effacé sa déconfiture du matin. Utilisons toujours nos échecs pour rebondir !

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 Après cette balade, je vous invite à aller sur mon blog musical 

 Canta-la-Vida   

pour écouter  ma chanson "Dis papa y-t-il un monde...?"

chantée par les Petits Loups

 

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