Et si on allait au Puy en Velay ? (1ère partie)

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Et si on allait au Puy en Velay ? (1ère partie)

Etant marcheur, cela faisait longtemps que je nourrissais le projet d’aller visiter Le Puy en Velay, le point de départ de l’un des itinéraires majeurs du chemin de Saint Jacques de Compostelle. Ce pèlerinage fut initié par l’évêque de cette ville, Godescalc, qui décida de se rendre à pied à Saint Jacques de Compostelle en 950-951. Rappelons que Saint Jacques, était l’un des douze apôtres. Selon la tradition, l’Espagne lui aurait été dévolue pour qu’il l’évangélisât. Mais sa prédication en ces terres aurait été un échec. L’apôtre revint alors en Palestine, où il fut décapité aux alentours des années 41-44. Les disciples de saint Jacques auraient alors recueilli sa dépouille mortelle pour la déposer dans une barque, qui aborda en Galice, à Padrón où ils enterrèrent son corps. Sa sépulture resta ignorée jusqu’à ce que le 25 juillet 813, une étoile vînt indiquer à un ermite du nom de Pelayo l’emplacement de la sépulture, appelé dès lors «campus stellae» ou «champ de l’étoile», ce qui aurait donné le mot «Compostelle». Le roi des Asturies Alphonse II le Chaste érigea une église à côté du tombeau qui est à l’origine de Saint-Jacques-de-Compostelle.

La partie ancienne de la ville, appelée ville haute, est au demeurant un lieu d’entrainement idéal pour les marcheurs vu qu’elle est installée sur les flancs d’un ancien volcan nommé Anis par les romains, devenu le mont Corneille, dont le cône basaltique surmontée d’une statue de la vierge domine la ville.

Bien que située sur les contreforts Est du massif Central la ville a un air sudiste avec ses habitations vivement colorées et ses rues étroites sinueuses et pavées. Certes le climat est plutôt auvergnat que méditerranéen mais ces couleurs diffusent une ambiance chaleureuse dans la ville.

De nombreuses places ponctuent ce lacis de ruelles et créent des espaces de convivialité dès que reviennent les beaux jours.

Etant mécréant je n’ai personnellement pas l’intention de faire le chemin mais si j’étais plus jeune j’avoue que j’aurais bien suivi quelques jours cette jolie pèlerine.

Les gestionnaires de cette ville ont le souci de l’esthétisme qui se manifeste jusque dans l’aménagement des voies et trottoirs dont l’agencement des pavés est très recherché. Cela serait bien que les maires du Bassin de Thau où je réside qui laissent leurs citadins défigurer leurs villages par d’hideux murs en parpaings bruts aillent faire un stage en cette belle ville !

Chaque rue comporte de magnifiques hôtels particuliers qui témoignent de la richesse passée du Puy en Velay.

Il est réconfortant de voir que les statues qui ornent les angles de certains hôtels sont préservées de tout vandalisme et agrémentent de leur beauté les austères façades.

La richesse passée de cette ville doit beaucoup à ses ateliers de dentelle….

…et aussi à la liqueur de Verveine ainsi qu’à la lentille verte du Puy qu’il faut déguster avec une côte d’agneau noir du Velay!

Mieux vaut aller visiter la cathédrale Notre dame du Puy avant se mettre à table, vu qu’il faut se taper une bonne grimpette, suivie de 134 marches pour y accéder.

Elle a été édifiée en ce lieu car la vierge Marie y aurait guéri une jeune femme et lui aurait demandé en échange de construire un sanctuaire sur lequel a été ensuite bâtie l’église. Ce miracle a conduit à en faire un lieu de pèlerinage qui a aussi grandement contribué au développement et à l’enrichissement de la ville.

De style roman, elle a été édifiée au XIIème siècle en utilisant des pierres volcaniques de couleurs différentes dont l’alternance allège les formes austères mais néanmoins d’une grande élégance grâce aux trois portails qui s’ouvrent sur la façade.

On découvre son clocher de 56mètres de haut édifié à l’arrière de l’église et que semble saluer Jésus installé dans les bras de Marie qui trône sur le sommet du rocher Corneille et dont la statue a été réalisée en fondant 213 canons pris aux russes à la bataille de Sébastopol lors de la guerre de Crimée menée par Napoléon III. Espérons que les Ukrainiens pourront bientôt faire de même avec les canons de l'odieux Vladimir !

L’église abrite, cela va de soi, une magnifique statue de Saint Jacques

Ainsi qu’une statue de Saint louis (à droite) qui serait venu en pèlerinage au Puy en Velay et aurait fait don d’une vierge noire et d’une épine de la couronne du Christ qu’il aurait ramenées de la 7ème croisade. Bien que de style roman, la nef de l’église ,inspirée par le style byzantin, est très aérienne et très lumineuse.

Sur le maître autel, on trouve une réplique du XVIIIème siècle de cette vierge noire dont l’original a été détruit par les révolutionnaires. Sa couleur provient du fait qu’il s’agissait à l’origine d’une statuette copte en bois de cèdre d’origine égyptienne. Mais à vrai dire Marie étant palestinienne il est normal qu'elle est la peau mate contrairement à ce que montre la plupart de ses statues !

On trouve une deuxième vierge noire dans la chapelle des reliques ornée d’un magnifique retable doré du XVIIème siècle. C’est là où est délivrée aux pèlerins de Saint Jacques la crédential qui leur permettra d’obtenir le certificat de pèlerin à l’arrivée à Saint Jacques de Compostelle.

Le cloitre est également d’une grande élégance avec ses pierres polychromes et ses arcatures byzantines.

Les chapiteaux des colonnes sont en outre ornés de magnifiques sculptures comportant des thèmes floraux ou des personnages.

Ici sont représentés des centaures, sans doute pour nous rappeler que si nous avons une âme nous sommes aussi traversés de pulsions animales qu'il nous faut maîtriser ! (enfin ceux qui le souhaitent! 😛)

Celui ci représente un ange retenant par le bras un nouveau né mort, sans baptême pour lui éviter d’être emporté en enfer par des diables qui l'ont saisi par son cordon ombilical !

Celui ci représente des monstres supposés éloigner les mauvais esprits

Après ces nourritures spirituelles et ces nombreux kilomètres parcourus à visiter cette belle cité, il est temps de faire honneur aux nourritures terrestres concoctés par d’humbles mais talentueux humains au délicieux restaurant «912» que je vous recommande chaudement.

Tout y est divin : l’accueil, le service, la présentation des plats, les saveurs, la carte des vins et les prix doux, bienvenus dans cette conjoncture inflationniste!

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Mon copain Gibus a écrit un second roman que vous pouvez vous procurer

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