Rencontre franco-belge en Ardèche

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Rencontre franco-belge en Ardèche

Dans ce monde qui va à la dérive rien n’est plus rassurant que de respecter les traditions. Il en est une qu’avec l’ami Gibus et nos compagnes l’on ne saurait manquer, qui est de rencontrer chaque année, le temps d’une petite semaine, nos chers amis belges au coeur de l’Ardèche. Celles et ceux qui lisent ce blog depuis l’origine (2006!) savent que cette amitié est née grâce à notre regretté Marc, lecteur de ce blog, dont la passion pour le Caroux nous a rapprochés.

Après de nombreuses rencontres au coeur de ce massif languedocien, nos amis belges ont désiré changer d’horizon et opté pour l’Ardèche dont les espaces naturels préservés et les pittoresques villages sont propices au tourisme et à la randonnée.

L’Ardèche, autour de Ruoms (qui se prononce Ruonce) où nous avons loué des gîtes, est un vaste plateau pierreux strié de collines arborées. C’est une région fort tranquille sauf l’été où l’on se demande si la Hollande n’a pas envahi la France !

Même par temps de pluie, les sentiers n’y sont jamais boueux vus qu’ils sont naturellement dallés. On prend ici conscience de la puissance du monde végétal qui arrive à prospérer malgré l’univers minéral dans lequel il plonge ses racines.

L’ardèche est une région idéale pour les canoïstes qui viennent de toute l’Europe, et notamment de Hollande, pour descendre ses rivières dont la majestueuse Ardèche, hélas mise cette année au régime sec en raison de la sécheresse qui a sévit en ce début de printemps.

Les spécialités gastronomiques emblématiques de l’Ardèche sont la châtaigne et le Picodon. On y produit aussi des vins que les amateurs ont longtemps méprisés. Mais de jeunes vignerons élaborent aujourd’hui des vins respectables et originaux tels ceux issus du chatus, un cépage typiquement ardéchois qui a faillit disparaître lors de l’invasion du phylloxera à la fin du XIXème siècle.

Mais si les vins d’Ardèche sont agréables à boire, l’une des règles de notre traditionnelle rencontre est de faire honneur le premier soir au Ti Punch préparé avec expertise par l’ami Gibus qui ramène les ingrédients nécessaires de son séjour hivernal aux Antilles.

Les diners festifs que nous organisons n’entament en aucune façon notre capacité à partir de bon matin sur les sentiers ardéchois.

Cela fait un sacré bail au demeurant que les homo sapiens circulent dans la région au vu des nombreux et impressionnants mégalithes qu’ils y ont laissés.

Leurs bâtisseurs ont transmis à leurs descendants l’art d’agencer les pierres avec lesquelles ils édifient des maisons de toute beauté.

Leurs murs épais et leurs fenêtres étroites les protègent aussi bien des grands froids de l’hiver que des canicules estivales.

Cette ancienne ferme mérite d’être inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Il est certain qu’elle sera encore debout quand les lotissements sans âme qui enlaidissent nos villages auront été réduits en poussière.

Leurs gardienness à plume sont tout aussi efficaces que ceux à poils que l’on croise habituellement. Rappelons nous que ces animaux ont évité aux romains l’invasion du capitole par nos ancêtres gaulois.

Nous voici à Jaujac magnifique village édifié en partie sur une gigantesque coulée de lave traversée par le Lignon.

Dans le lit de la rivière on aperçoit les orgues basaltiques qui ornent la coulée.

Du haut du village, on aperçoit le sommet de l’ancien volcan recouvert d’une toison de genêts en fleurs.

Nous enfourchons "fissa" nos montures pour nous y rendre et admirer les lieux de plus près. l’Ardèche est aussi un pays de montagnes. D’ailleurs la Loire y prend sa source au Mont Gerbier des Joncs (1551m). Pas sûr que les écoliers d'aujourd'hui apprennent encore ce genre de chose !