A la découverte de la grotte de Susterragne
Peut être vous souvenez vous, chères lectrices et chers lecteurs, que l’hiver passé nous étions vainement partis à la recherche de la grotte de Susterragne perchée sur la crête du massif de la Sérannne. Or, je n’aime pas rester sur un échec et à la fin de novembre dernier, nous avons décidé de faire une nouvelle tentative. La difficulté que pose le repérage de cette grotte est qu’elle n’est pas située à l’endroit où elle est positionnée sur la carte IGN du secteur. De même les quelques sites internet qui en parlent se gardent bien de donner des précisions sur sa localisation, sans doute pour éviter qu’elle ne soit vandalisée. Il faut dire que les quelques photos que l’on peut en voir sur internet sont impressionnantes et on comprend que ceux qui la connaissent cherchent à la préserver.
Nous voila donc partis en ce frais matin d’automne à l’assaut du massif de la Séranne en empruntant un sentier partant du hameau de Méjanel qui monte en zigzags sur la croupe du Travers. Nous filons un bon train et très vite nous arrivons à un col que domine une croix. De même que la montagne révèle des signes d’un délitement prononcé, la croix, très abimée et de guingois, témoigne de la perte de l’emprise de la religion sur notre société, évolution positive quand on voit les méfaits et souffrances que subissent en de nombreux pays les humains soumis à des règles édictées par une prétendue divinité.
Maintenant que l’on connait l’histoire et la structure de l’univers, on ne peut que s’étonner que certains veuillent y loger un dieu qui préparerait activement le jugement dernier de l’humanité ou un dieu barbu misogyne, prescripteur de tenues vestimentaires qui en outre réserverait des vierges aux assassins de ceux qui ne croient pas en lui! Du ciel contentons nous d’admirer, le jour, les nuages et, la nuit, les étoiles en évitant d’affabuler sur un super flic qui le régirait !
Il est vrai que la Terre est un miracle quand on sait les conditions épouvantables qui règnent sur les autres planètes de notre système solaire mais c’est un miracle dû à un heureux hasard ou à une "cause" qui restera un mystère jusqu'à notre mort. Savourons sans retenue le bonheur de pouvoir en admirer les beautés.
Quand on est au sommet d’une montagne et que l’on découvre la Terre nimbée d’une brume bleutée que perce au loin le ruban d’or de la Méditerranée, le ravissement qui nous saisit dilate notre âme. Le véritable mystère de l’univers est là. Il réside dans la joie qui envahit les atomes de matière qui nous constituent quand on est face à la beauté. S’il y a un dieu, il est en nous !
Mais cessons nos digressions «pataphysiques» et revenons à nos moutons et à ce pourquoi, en ce matin de fin novembre, nous arpentons la crête de la Séranne: la recherche de la grotte de Susterragne. Parvenus près du lieu où elle est mentionnée sur la carte IGN nous divisons la zone en trois secteurs que nous entreprenons d’arpenter. Après avoir «bartassé»* sans succès pendant trois quarts d’heure dans les taillis, nous sommes sur le point, une nouvelle fois de renoncer, quand soudain j’avise une vague sente partant vers l’Ouest à travers un dense taillis. Bien qu’elle file au delà du positionnement de la grotte sur la carte je l’emprunte et la suit sur environ 80 mètres …
* mot occitan qui veut dire errer à l’aveugle dans les broussailles
…et débouche soudain avec ravissement sur une clairière où se trouve l’entrée de la grotte.
Nous sortons les lampes et nous engageons dans la grotte, impatients d’en découvrir les merveilles.
Dès l’entrée nous sommes subjugués par la grandeur de la grotte.
Son plafond est orné d’une myriade de stalactites dont certains continuent d’être alimentés en eau et donc de croître à raison d’environ un millimètre par millénaire.
Je n’ai trouvé aucune information sur une hypothétique occupation de la grotte par des animaux ou des humains et des traces ou vestiges qu’ils y auraient laissés mais on peut supposer qu’elle a servi d’abri au cours des millénaires car elle est vaste et profonde et facile d’accès.
Je vous laisse la visiter en silence….
Nous découvrons soudain que nous ne sommes pas seuls et que quelques chauves-souris habitent les lieux que nous ne dérangeons pas plus longtemps.
La clairière où se trouve l’entrée de la grotte se révèle être un endroit idéal pour pique-niquer, nous y jouissons d’une vue somptueuse sur le Pic Saint Loup et l’Hortus.
Nous redescendons par le sentier du Mas Vieux, heureux que ce vieil arbre ne se soit pas écroulé sur nos têtes.
Une fois sorti du bois la descente est, tout au long du chemin, féerique avec vue panoramique sur la magnifique vallée de la Buèges et le village de Pégairolles-de-Buèges perché sur sa butte.
Ce village est un modèle de restauration, ses habitants ayant à coeur d’utiliser les matériaux traditionnels en délaissant les parpaings bruts qui défigurent la plupart des villages de l’Hérault.
Le sentier que l’on emprunte est une ancienne draille qui permettait d’emmener les troupeaux l’été sur les herbages de la crête et de rejoindre les villages de la vallée de la Vis. C’est une merveille architecturale et on ne peut être qu’admiratif quand on voit comment ses bâtisseurs ont su l’arrimer à des parois rocheuses lisses.
Nous traversons le superbe village de Pégairolles-de-Buèges pour rejoindre notre lieu de départ.
A la sortie du village nous croisons un superbe étalon dont la crinière me fait rêver. Heureux cheval qui vit en un tel lieu!
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Je vous invite à écouter ma chanson
Mon verre de Ti Punch est vide
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
Mon ami Gibus vient de publier son troisième roman que vous pouvez commander dans toutes les bonnes librairies
(Decitre.fr, FNAC...)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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