Avec les petits loups dans la vallée glaciaire d’Eyne
Parmi les merveilles que recèlent les Pyrénées catalanes il en est une incontournable: la vallée glaciaire d’Eyne que nous allons explorer avec les petits loups en ce matin de juillet.
Derrière nous, vers le nord, le massif du Carlit est ennuagé tandis qu’un plein soleil règne sur la vallée d’Eyne qui entaille le flanc nord de la chaine marquant la frontière avec l’Espagne dominée par le Pic de Fenestrellès (2981m).
Cette vallée appelée « la vallée des mille fleurs » est classée réserve naturelle nationale et comporte une remarquable diversité écologique et botanique avec 32 espèces de bourdons et 82 espèces d’oiseaux nicheurs. Sur les hauteurs les marmottes, les isards et mouflons sont les rois des pierriers. Un tumultueux torrent la dévale dont le chant va nous accompagner tout au long de notre randonnée.
Les Pyrénées sont une jeune montagne - elles n’ont que 40millions d’années - par rapport au Caroux - plus de 300 millions d’années - où j’ai l’habitude de vous emmener. C’est pourquoi les arêtes rocheuses en sont plus vives, comme découpées à la scie. La jeunesse tranche alors que la vieillesse arrondit les angles. La première se redresse la seconde se ramollit !
L’eau dont le spectacle ne me réjouit guère dans un verre, est un merveilleux spectacle quand elle dévale les montagnes.
Nous sommes ici dans une ancienne vallée glaciaire dont les flancs sont occupés par de verdoyants alpages qui font le bonheur des quelques herbivores que l’on y croise.
De contempler cet océan vert est revigorant, il donne une impression de vitalité, de fraîcheur, de pureté alors qu’en trop d’endroits le spectacle désolant des plaies infligées par l’homme à notre planète nous déprime.
Nous arrivons à un endroit ou une moraine abandonnée par l’ancien glacier a créé un verrou rocheux que le torrent franchit en formant une belle cascade.
Pour le gravir, nous fournissons le premier sérieux effort de la matinée et nos jambes sont encore vaillantes.
Pendant ce temps le torrent lui se la coule douce!
Un champ d’anémones pulsatiles fanées nous accueille sur le plateau comme une assemblée de poupées ébouriffées.
Notre présence n’inquiète guère deux marmottes qui se font des mamours. Quelques nouveaux marmottons en perspective.....
Celle-ci à mon avis a appris que les randonneurs ont toujours à manger dans leur sac à dos mais avec nous elle restera bredouille ! Pour leur salut, laissons les espèces sauvages se débrouiller, les nourrir c’est les fragiliser !
Nous croisons un superbe aconit napel appelé aussi «casque de Jupiter» ses fleurs ayant la forme d’un casque. Il contient de puissants alcaloïdes dont les gaulois enduisaient leurs flèches pour chasser l’ours et le loup. Cette fleur est crainte des loups-garous, des vampires et des démons. Donc si vous avez des doutes sur certains de vos voisins…..
Alors que nous pique-niquons, une harde de mouflons a l’excellente idée de traverser le pierrier qui nous fait face, nous offrant un spectacle que les crétins de milliardaires qui s’envoient en l’air dans leur suppositoire spatial ne sont pas en mesure de contempler.
Ils prennent même la pose sur la ligne de crête confiants car les nemrods bedonnants et pétaradants n’ont pas le droit de cité en ce lieu protégé
Après le pique-nique les choses sérieuses commencent, nous entamons notre ascension vers le col d’Eyne (2668m) alors que le ciel se voile.
Quand les choses se corsent, les petits loups font la course en tête ce qui me réjouit car ils ont été à bonne école !
Ils se payent même le luxe de se retourner de temps en temps pour vérifier que l’on est toujours dans la course. Mais ce n’est pas demain la veille qu’ils pourront chanter « T’es plus dans le coup papi » !
Nous prenons de l’altitude et la végétation se raréfie. Les conditions climatiques plus rudes qui règnent ici érodent plus vite la montagne qui perd ses formes agressives.
Si l’herbe se fait ici plus rare elle suffit aux isards qui, plus farouches que les mouflons, restent dans les hautes altitudes. Mais notre air débonnaire les rassure quant à nos intentions.
Parvenus au col, nous apercevons deux marmottes perdues dans la contemplation du paysage que l’on y découvre….
Et que je partage avec vous bien qu’il soit encombré de menaçants nuages qui lui confèrent un aspect dramatique. Quand la vue porte aussi loin notre âme s’en trouve agrandie !
Mais il est temps de redescendre si l’on ne veut pas partager la couche des marmottes
Arrivé presque au but je reprends la tête pour montrer que je suis encore dans le coup !
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Je vous invite à aller également sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma dernière chanson
Je veux vous dire
et aussi sur mon blog Palabres
Pour y découvrir pourquoi j'ai envie de devenir frugivore
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Texte Ulysse & Photos Ulysse et Sébastien
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