Eldorad-Oc

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Aujourd’hui, avec les petits loups, nous allons faire une «première» : partir à l’assaut de l’Hortus, ce mont d’une altitude certes modeste (512m) mais dont le sentier qui y accède et le traverse est vertigineux. Jusqu’alors, nous avions maintes fois gravi le Pic Saint Loup qui lui fait face et le dépasse (658m) et nous avions ignoré ce sommet qui mérite pourtant, comme vous l’allez voir, que l’on y grimpe !

Le démarrage ne laisse rien augurer des difficultés à venir. La piste forestière qui mène au chemin d’accès à la crête est des plus confortable et permet de s’échauffer en douceur.

Sur la paroi sud de l’Hortus, on trouve une grotte qui fut occupée par des hommes de Néandertal de – 80.000 à – 37.000 ans. Pendant ce laps de temps, ils ont mené le même mode d’existence alors qu’en l’espace de quelques siècles notre civilisation a connu des bouleversements de mode de vie prodigieux. Il a fallu dix mille ans à l’homme pour passer de la pierre taillée à la pierre polie quand en l’espace de cent ans nous sommes passés de l’énergie de la vapeur à l’énergie nucléaire. Mais rien ne dit qu’avec la crétinisation en cours de l’humanité «facedebouquée» et «Iphonisée» on ne retourne pas un jour à l’âge de la pierre taillée !

Nous voilà à pied d’œuvre: nous nous engageons sur le sentier qui accède à la crête. Vous constatez qu’il n’est guère confortable et nécessite des chevilles et des genoux en bon état de marche, ce qui n’est plus tout à fait le cas des miens !

Mais la vue qui commence à se dégager me fait oublier les grincements articulaires.

Et à vrai dire il ne faudrait pas que mes articulations aient la moindre défaillance car nous longeons le vide et la moindre chute me serait fatale vu que je suis complètement déplumé !

Vous imaginez le bonheur des petits loups d’avoir un tel panorama sous les yeux alors que pendant deux mois ils n’ont vu que les murs de leur chambre ! Bon pour certains ados c’est un état naturel, mais Romain et Emilie ont été nourris dans leur enfance de grand air et d’espace et ils en ont gardé l’appétence.

Bien que les traces humaines soient présentes partout dans le paysage, on comprend, vues de là haut, qu’il faudrait peu de temps à la nature sauvage pour reprendre son territoire si l’homme venait à disparaître. En témoignent les temples mayas ou d’Angkor qui ont été submergés par la forêt tropicale ou les monuments égyptiens qui avaient été ensablés.

Sur ce genre de chemin chaotique mieux vaut éviter de regarder le paysage en marchant et prêter attention où l’on pose les pieds.

Nous découvrons bientôt le pic Saint Loup, en face, que nous avons maintes fois gravi et qui en cette saison est un sommet très prisé des touristes randonneurs qui savent que l’Hérault ne se limite pas aux plages bondées de Palavas les Flots et du Cap d’Agde. Mais si vous êtes sportif et préférez les endroits déserts l’Hortus est fait pour vous !

Nous nous arrêtons pour pique-niquer à un endroit où une échancrure dans la falaise offre une vue dégagée et sans risque.

Nous reprenons le sentier qui commence à descendre sur le flanc nord de l’Hortus moins exposé et passe au pied de l’impressionnant château de Viviourès édifié au XIIème siècle.

Ce château méconnu n’a pas la réputation des châteaux cathares mais il est tout aussi vertigineux et son accès est gratuit !

Venant du sentier de la crête on y accède par un chemin qui monte sur le flanc nord.

Quand on y pénètre on découvre un grand vaisseau de pierres ouvert sur le ciel et envahit par la végétation, ce qui lui confère un charme « romantique ». On s’imagine au clair de lune écouter en ces lieux la chevauchée des Valkyries de Wagner en contemplant les étoiles.

A l’extrémité Est de la grande salle le mur s’est écroulé et l’on aperçoit le pic saint Loup.

Sur le sommet de l’éperon rocheux qui prolonge vers l’Est le pic Saint loup on aperçoit le château de Montferrand avec lequel le château de Viviourès devait communiquer au moyen de signaux lumineux pour s’avertir d’éventuels envahisseurs venus du nord ou de la mer.

On voit sur le haut des murs les trous de boulin dans lesquels pénétraient les poutres qui soutenaient les planchers des étages supérieurs. Ce château comporte de nombreuses ouvertures et devait être très lumineux et agréable à habiter pour l’époque. Mais coté commerces et alimentation en eau c’était plutôt spartiate !

Emilie qu’aucun obstacle n’arrête, veut se rendre compte par elle même de la vue dont jouissait les occupants du château par ces fenêtres.

Romain dont on voit les mains sur le rebord tente de la suivre…

Mais son ascension est moins glorieuse ! Décidément le poète Aragon avait raison : la femme est l’avenir de l’homme !

Mais il est temps de redescendre et nous parachevons notre circuit en empruntant un sentier qui contourne le château par le Sud et nous ramène au point de départ. Ce fut une belle traversée entre ciel et Terre ! Il nous reste à découvrir les merveilleux vins du Château de Lancyre où nous avons rendez vous ! Allez y : l’accueil est des plus chaleureux et vous aimerez leurs vins sans modération !

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Texte Ulysse/Photos Ulysse & Sébastien