Eldorad-Oc

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Pas de bons genoux ! Pas de Marcou !

 

 

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(Cliquez sur les photos pour les agrandir)

 

Je vous disais dans un précédent article combien étaient diversifiés les paysages de l’Hérault et nous allons en découvrir aujourd’hui une nouvelle illustration. Franchissons le col des « Treize vents » - stupide traduction par l’administration du nom occitan « tres vents » qui se prononce « tress » mais veut dire trois – qui nous mène dans la vallée de la Mare dont le climat relève plus de la zone océanique que méditerranéenne, comme en témoigne sa végétation. Ici prospèrent hêtres, chênes blancs, érables, conifères, mais rares y sont les chênes verts, amateurs d’un climat plus chaud et sec qui règne de l’autre coté du col.

 

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Nous partons, avec mon copain Jo, du village de St Geniès de Varensal niché au pied du Marcou (1081m), l’un des plus hauts sommets de l’Hérault, que nous allons gravir. Le temps est maussade et le sommet perdu dans le brouillard mais nous ne sommes pas du genre à rebrousser chemin devant quelques nuages.

 

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Alors que les campagnes aujourd’hui se dépeuplent, partout en ces lieux sauvages nous croisons d’antiques bâtisses qui témoignent d’un temps où les hommes occupaient quasiment tout le territoire. Ils y développaient, dans des conditions difficiles, des activités pastorales et agricoles aujourd’hui abandonnées au profit de l’agro-business industrialisé. La paysannerie française est moribonde à cause de cette orientation mortifère poussée par la F.N.S.E.A, les banques, la grande distribution, l’industrie chimique, mais aussi nous les consommateurs qui exigeons des fruits et légumes calibrés et rutilants à des prix dérisoires.

 

 

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Ici l’automne apporte des couleurs que ne connaissent pas les forêts méditerranéennes constituées de chênes verts et de pins. J’aime ainsi voir valser les saisons qui ponctuent nos existences et leur donne plus de densité.

 

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Au fur et à mesure que nous montons, la température baisse sous l’effet de l’altitude et du brouillard qui masque le soleil. Mais les calories dissipées par le dénivelé compensent largement le refroidissement atmosphérique.

 

 

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En prenant de l'altitude, le panorama s’élargit et la végétation rapetisse et se raréfie. Le ballet des masses nuageuses chahutées par le vent laisse passer, par endroits, quelques rayons du soleil qui illuminent le paysage.

 

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Nous continuons de grimper à un bon rythme malgré le vent de face qui nous bouscule et nous oblige à baisser la tête.

 

 

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Le brouillard nous accueille au sommet nous privant de la contemplation d’un panorama qui s’étend jusqu’à la Méditerranée. Les « aquabonistes » nous diraient que nous sommes montés pour « rien », propos qui les conduit au demeurant à ne rien faire de leur existence, alors que nos âmes vibrent de bonheur d’être là, sur l’un des petits toits du monde, dans une nature sauvage, après avoir hissé nos corps contre la gravité et affronté le vent et le froid. Vaincre l’inertie et atteindre le but que l’on s’est fixé donne à notre vie une incommensurable densité !

 

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Soudain le ciel s’éclaircit et nous voyons apparaître, se hissant au dessus de la falaise, l’ami Gibus qui, ayant un instant abandonné ses pénates tropicales où il passe l’hiver, vient nous saluer – ainsi que vous chères lectrices et lecteurs - en ce lieu que nous avons maintes fois gravi en sa compagnie. Mais salutation faite il disparaît aussi vite qu’il est venu. « Hasta luego » l’ami !

 

 

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La chape de brouillard étant retombée sur le sommet, nous descendons sur son flanc Est, à la recherche d’un endroit pour pique-niquer abrité du vent.

 

 

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Nous traversons un taillis de hêtres dont l’habillage de mousse vous donne une idée du taux d’humidité qui règne en ces lieux en toutes saisons. Nous pressons le pas pour ne pas subir le même sort ! Jo et Ulysse comme « Pierre » qui roule n’amassent pas mousse !

 

 

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Nous arrivons sur un plateau où se tenait autrefois une importante bergerie dont le chemin d’accès est bordé de vénérables hêtres et d’une allée de buis malheureusement attaqués par la pyrale, redoutable papillon prédateur introduit accidentellement via des végétaux importés d’Asie. Le « made in China » ne détruit pas simplement nos emplois mais aussi nos campagnes ! C’est l’une des manifestations du péril « jaune » vis à vis duquel nos autorités sont bien complaisantes et naïves !

 

 

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Nous abordons la partie la plus sportive de l’itinéraire qui suit la ligne de crête d’une barre rocheuse qui orne le versant sud-est du Marcou. Les baliseurs facétieux ont posté une croix pour dissuader les randonneurs de se diriger vers ….le vide !

 

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N’ayant pas encore l’équipement de Franky Zapata, nous préférons rester sur le sentier.

 

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Par endroits, pour suivre ledit «sentier» mieux vaut avoir de bons genoux, le sens de l’équilibre et maîtriser l’art de se raccrocher aux branches d’arbres qui heureusement le bordent !

 

 

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Dans ce genre de configuration, la descente est plus ardue que la montée et c’est un brin fourbus que nous arrivons sur une petite plateforme rocheuse où nous décidons de pique-niquer. Nous apercevons dans un voile de brume le village d’où nos sommes partis. Peut être que ces villages qui périclitent redeviendront des lieux de vie intense quand notre monde industrialo-robotico-numérique aura épuisé les ressources qui le font tourner, souvent à vide !

 

 

 

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Nous admirons le lent cheminement des nuages qui se grattent le ventre sur les monts en face de nous, en dégustant un petit salé aux lentilles accompagné d’un délicieux Minervois La Livinière «Château Laville Berthou» 2017. Nous sommes, à ce moment là, des homo-sapiens parmi les plus heureux du monde.

 

 

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La plateforme rocailleuse ne permettant pas d’y faire la sieste, élément indispensable pour récupérer des efforts de la matinée, nous descendons vers la plaine pour y trouver un champ adéquat. Nous nous y allongeons avec, à nos pieds, ce fabuleux spectacle que nous vous laissons admirer pendant que nous dormons !

 

NB: Si vous constatez  des problèmes dans l'affichage du texte (caractères trop petits ou en italiques) merci de me le signaler en commentaire.

 

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La semaine prochaine nous arpenterons les sommets couverts de splendides forêts automnales qui dominent l’ancien bassin houiller de Graissessac.

 

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Il ya du nouveau

  sur mon blog musical 

 Canta-la-Vida   

avec ma nouvelle chanson " Paulette "  

 

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et sur mon blog de vagabondages épistolaires

"Palabres"

où je vous apprends à parler le flamant rose

 

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 Texte & Photos* Ulysse

  • Les personnages en bois de récupération ont été réalisés par un artiste local
  • Le dessin qui illustre la chanson de Canta-la-Vida est d'Eliane Roi

 



02/12/2019
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