De Laulo au Salagou
Nous partons ce matin du hameau de Laulo situé au pied du versant Nord de la colline d’Auvergne qui surplombe au Sud le lac du Salagou que nous avons prévu de rejoindre. Cette colline, qui fut dans un passé récent un lieu de pâturage et de cultures, a connu, il y a environ un million d’années, un intense épisode volcanique dont on voit partout les témoignages.
Il en est ainsi en particulier de cette capitelle qui servait autrefois d’abri aux paysans et bergers et qui est bâtie avec des pierres de basalte provenant des coulées de lave qui recouvrent la colline.
Les pierres de ce type sont si nombreuses qu’elles ont permis d’édifier de véritables « zigourats » qui émergent, étonnant spectacle, au milieu des vignes.
Rares sont les capitelles de cette taille et ceux qui l’ont édifiée étaient des maîtres constructeurs qui, au delà de l’aspect utilitaire du bâtiment, ont manifestement recherché un aspect esthétique. Cette ambition et ce raffinement se sont hélas bien perdus de nos jours dans l’Hérault où les habitants entourent leurs maisons d'hideux murs en parpaings bruts sans que les maires s’en émeuvent. Ces derniers feraient bien d’aller jeter un œil aux villages bretons, catalans, basques, alsaciens, auvergnats, tourangeaux dont les habitants manifestent un réel souci de préserver la beauté de leur environnement.
La technique d’encorbellement des pierres utilisée pour édifier les capitelles, et que l’on découvre à l’intérieur, suscite l’admiration. Pas un gramme de ciment n’aide à tenir debout l’édifice.
Sur le flanc sud de la colline, on découvre des orgues basaltiques, dénommées « balsamiques » par Louna, l’une de mes petites filles. Bonheur des mots d’enfant !
La colline est constituée de « ruffes » roches sédimentaires oxydées par le fer, déposées par d’anciennes lagunes il y a environ deux cents millions d’années et soulevées par la surrection des Pyrénées il y a environ quarante millions d’années. Ces ruffes sont partout parsemées de blocs de basalte provenant des coulées de lave. Le lac artificiel du Salagou, mis en eau en 1969, a comblé le canyon creusé par le torrent du même nom dans ces ruffes.
En face, sur la rive ouest du lac se dressent deux anciens cônes volcaniques coiffés de « necks » recouverts en partie par la végétation. Pour le moment ils sont bien endormis et souhaitons qu’ils le soient pour longtemps !
Un sentier permet de faire le tour du lac, ce qui nécessite une bonne journée de marche (26km). A chaque virage, à chaque détour la perspective est différente, sites et couleurs variant à l’infini.
Par endroits on voit des sédiments fossilisés qui portent la marque de longues périodes de sécheresses qui les ont craquelés. C’est pour cette raison que nous emportons toujours des nectars en randonnée, pour éviter que nos gosiers ne se craquèlent ! Les pseudos experts nous mettent en garde contre le risque de cancer qui naîtrait de la consommation même modérée de vin mais y a bien plus de substances dangereuses dans l’air des villes que l’on respire, dans les produits alimentaires industriels vendus dans les grandes surfaces et bon nombre de médicaments vendus dans les pharmacies comme il est dénoncé ICI. Que les autorités sanitaires fassent le ménage chez les labos pharmaceutiques et les producteurs d'aliments industriels avant de nous faire la leçon sur ce qu’il faut boire ou ne pas boire.
Si vous rêvez d’aventure sans en avoir les moyens, le Salagou offre un dépaysement garanti, digne des parcs américains. Et en bonus au pique nique vous pouvez vous régaler d’un rosé du pays d’Oc bien moins toxique que le coca-cola, boisson préférée des yankees!
J’aimerais pouvoir planter une tente sur cet îlot et y passer quelques nuits en compagnie d'Ondines à écouter le clapotis des flots sur les berges, contempler le reflet de la lune dans ses eaux sombres et assister au lever et coucher du soleil au milieu de cieux drapés d’or. Mais l’ensemble des abords du Lac sont protégés et interdits au camping sauvage ce qui est une bonne chose pour préserver l’environnement et la tranquillité des Ondines! La pression touristique croissante et le comportement incivique de trop nombreux touristes conduisent hélas à devoir réglementer l’accès aux sites remarquables naturels si l’on veut que les générations futures puissent en profiter.
D’ailleurs seuls les bateaux électriques , les pédalos et les voiliers sont autorisés sur les eaux du lac d’une très grande qualité et extrêmement poissonneuses. On peut y pêcher des carpes et des brochets de plus de 20 kilogs !
On ne se lasse pas de venir et revenir en ce lieu « westernien » dont l’aspect change en fonction des saisons et de l’heure du jour et dont les eaux sont l’un des plus beaux miroirs à nuages que j’ai contemplé, comme le montrent les photos qui suivent prises lors de différentes balades.
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où ma dernière chanson postée est "Marie Galante"
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Texte,& Photos Ulysse
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