Balade dans les monts de St Guilhem le Désert en passant par la maison forestière des Plos et la grotte de Brunan
Après avoir, la semaine passée, baguenaudé à travers les ruffes rouges du canyon du Diable, nous allons aujourd’hui partir à l’assaut des monts de Saint Guilhem constitués de calcaire blanc, vestige d'une barrière de corail laissée par une mer il y a cent cinquante millions d’années et soulevée, par la surrection des Pyrénées, il y a cinquante millions d’années. L’Hérault est vraiment le paradis des géologues !
Ces lieux sont propices au magnifique et rare papillon «proserpine» qui porte le nom de la déesse des saisons des grecs anciens qui fut enlevée par Pluton, dieu des enfers, qui lui permit toutefois de retourner sur terre voir ses proches la moitié de l’année. Cette période de retrouvailles correspond à notre printemps et notre été, période qui correspond au cycle de vie de ce papillon dont les chenilles passent l’hiver en se nourrissant d'une plante vivace: l’Aristoloche Pistoloche que l’on découvre ci-après. Où que l'on regarde dans la nature on découvre des liens. La vie sur terre est une vaste trame qui nous unit tous. Nous sommes en train de détruire cette trame et nous préparons ainsi notre perte.
Cette plante au nom pittoresque et au port et à l’aspect étonnants affectionne les lieux secs, rocheux et ensoleillés.
Alors que nous grimpons, se dresse face à nous l’imposant Mont Baudille dont l’antenne permet la propagation à travers le ciel de nos babillages.
Les sentiers où nous progressons sont bien plus confortables que ceux de la semaine passée et sont curieusement, par endroits, teintés de rouge dû sans doute à la présence d’oxyde de fer qui a ainsi coloré le calcaire.
Ce pin «pieuvre» à la ramure tentaculaire illustre la vitalité et la puissance du monde végétal qui utilise au mieux les rares nutriments de ce sol pauvre et pierreux.
Nous nous installons, pour pique-niquer, à l’extrémité du Roc de Barbazols face au massif de la Séranne dont le mont Baudille occupe l’extrémité ouest.
Signe que le printemps approche, les asphodèles sortent de terre et l’une d’entre elles porte déjà un bouton floral qui ne demande qu’un peu plus de chaleur pour éclore. Cette plante robuste adaptée à la sécheresse et aux sols pauvres est associée au «pré de l’asphodèle» de la mythologie grecque. C’est l’endroit où séjournent sans but mais sans souffrance les âmes qui n'ont commis ni crime, ni action vertueuse. Celles qui ont commis des crimes vont dans l’enfer d’Hadès tandis que les âmes vertueuses et héroïques trouvent un repos éternel dans un lieu paradisiaque : les Champs Élysées. Notons que cette plante a aussi de nombreuses vertus médicinales.
Nous étant remis en route, nous découvrons le cirque de l’Infernet que domine en face le Max Nègre dont le nom rend hommage à un grand forestier de la première moitié du XXème siècle qui, prolongeant l’action de Georges Fabre, contribua à reboiser les Cévennes. A notre droite se dresse le roc de la Bissonne. Au loin on découvre le ruban émeraude de l’Hérault dans ses étroites gorges que j’ai descendu maintes fois en canoë.
Puis, nous rejoignons la maison forestière des Plos, dite aussi Maison des légendes, ancienne bergerie qui a été transformé en superbe gite de groupe (15 p) qui permet de séjourner au coeur d’une nature sauvage.
Puis nous rejoignons la grotte de Brunan dont l’entrée est facilement accessible. Ce nom provient sans doute d’un paysan qui possédait les lieux car des moulins qui portent son nom sont installés en contrebas au bord de l’Hérault.
Pour en visiter les salles intérieures, qui comporte de belles formations de stalactites, il faut tout d’abord se faufiler dans un étroit goulet.
N’étant pas spéléologues, nous laissons le soin à d’autres de vous la faire découvrir ICI
Nous nous remettons en chemin pour rejoindre le GR7 guidé par des cairns dont l’un d’eux est coiffé par une pierre qui célèbre l’amour de Vic pour Klaudia. L’amour est dans le pré et sur les chemins!
Nous arrivons au point de vue dit de Brunan …
…qui offre une vue sur le cirque du même nom où s’est écrasé au début de 1944 un avion allemand dont l’histoire a été retracée par Michel Vidal après dix ans d'enquête !
Nous poursuivons notre descente par un étroit et discret sentier et parvenons à ce qui est sans conteste le plus beau point de vue de la journée qui n’est pourtant pas mentionné sur les cartes et sans doute peu connu des randonneurs. Par contre on y trouve malheureusement des affuts de chasseurs. Je doute qu'ils soient sensibles à la beauté des lieux quand ils y viennent pour tuer !
Si le sentier que nous suivons est aujourd’hui’hui peu emprunté, il devait l’être dans le passé au vu de la taille des cairns qui le ponctuent
Nous rejoignons le GR de pays bordé d’iris nains «Pumila» d’un jaune éclatant, qui témoignent de l’arrivée prochaine du printemps
Nous apercevons bientôt le village de Saint Jean de Fos célèbre village de potiers qui possède un musée « l’Argileum » consacré à ce métier.
Nous quittons le GR de pays pour emprunter la petite route, bordée de vignes et d’oliveraies, qui nous ramène à notre monture.
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Oh! Marin !
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE & PHOTOS* ULYSSE
sauf 2 & 3 internet