Balade le long de la Buèges.....
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
«Que d’eau !» a dit Noé en voyant le déluge, levant les yeux au ciel, il ajouta «je ne vais pas avoir assez de pastis pour mettre dedans !». Dieu, qui à l’époque était bon et miséricordieux, entendant sa supplique, lui fit livrer, par son ange Chronopost, non pas du pastis mais quelques pieds de vignes. Car comme le conseille un dicton: à un affamé ne donne pas du poisson, apprends lui à pêcher ! Noé planta les ceps providentiels sur les pentes du mont Ararat qui n’étaient pas submergées. Très vite les ceps se mirent à pomper l’eau et à la convertir en jus dont Noé fit du vin. En dix ans de temps les vignes, que Noé avait multipliées, avaient asséché une grande partie de la Terre que ses descendants purent ainsi coloniser, en emportant quelques barriques de vin et quelques pieds de vignes avec eux. Partout la civilisation du vin prospéra sauf chez quelques malheureux peuples privés de ses bienfaits par leur chef Mohamed, malade du foie. Outre les gosiers d’abstinents, l’eau continua à irriguer les rivières qui remplirent les mers pour le plus grand plaisir des baigneurs. Et c’est ainsi qu’aujourd’hui je vous emmène flâner au bord d’une magnifique rivière : la Buèges. Nous partons du pittoresque village (j’évite ceux qui ne le sont pas) de Saint Jean de Buèges, blotti au pied du Roc de Tres Castel, et qui est traversé par le modeste ruisseau du Garrel dans lequel se mirent les belles demeures vigneronnes du village. Il faut dire que ses habitants maîtrisent l’art de transformer l’eau en vin, comme en atteste l’excellence des nectars de la cave du village : la Tour de Baux. Le Garrel se jette juste en aval du village dans la Buèges dont nous allons suivre le cours.
Mais avant il nous faut contourner Saint Jean de Buèges dominé par son château dont les premiers bâtiments remontent au XIIème siècle.
Ayant contourné le village on découvre le roc de Tres Castel qui le domine et le protège aussi du coté du Nord.
Puis nous suivons un petit chemin qui sentirait bon la noisette s’il y avait des noisetiers mais qui sent plutôt l’anis, odeur tout aussi agréable que dégage le cerfeuil sauvage qui abonde dans notre région.
L’eau est un élément extraordinaire : constitué d’atomes transparents elle laisse passer la lumière mais aussi peut se transformer en miroir qui reflète le monde alentour. Avant l’invention du miroir, c’était d’ailleurs le seul moyen aux hommes de connaître leur visage, d’où est sans doute né le mythe de Narcisse. Elle voyage sous forme liquide ou nuageuse, elle choit du ciel en gouttes ou flocons, elle se fige en glace.
Elle est une source (le mot s’impose) d’inspiration pour les poètes et les musiciens (Le lac de Lamartine, Océano Nox de Hugo, L’eau Vive de Béart, la mer de Trénet et Debussy, entre autres) et a permis à la vie d’éclore sur la Terre. Elle occupe près de 70% de la surface terrestre et constitue environ 60% des mammifères, 80 % des plantes et n’oublions pas que le vin est avant tout de l’eau à plus de 85%.
La Buèges a un cours très irrégulier : abondant au printemps il déborde de son lit et inonde ses berges pour le plus grand profit des arbres qui s’y sont établis dont les frondaisons sont luxuriantes.
Mais au coeur des étés caniculaires, elle peut disparaître sur une partie de son cours faisant ainsi de nombreuses victimes parmi les poissons, notamment les truites dites de Schubert et probablement les Naïades, qui y prospèrent.
On ne sait comment des arbres ont réussi à s’implanter et croître au milieu de la rivière. Peut être son cours varie-t-il selon les années permettant aux graines de se développer ?
De voir cette eau limpide aux reflets émeraudes vous a probablement donné envie de vous y baigner….
Et bien c’est que nous avons fait avec l’ami Jo et le plaisir que nous y avons pris est manifeste…
Nous espérions que notre présence attirerait quelques Naïades mais seule une «demoiselle » est venue assister au spectacle.
Par endroit les frondaisons sont tellement denses que l’on ne sait plus distinguer le monde aquatique du monde terrestre.
Par endroits la rivière a élargi son lit au point que l’on se croirait dans les « bayous » de la Nouvelle Orléans.
Mais nous sommes en Languedoc où la diversité des sites et paysages nous permet de nous dépayser sans quasiment bourse délier. Avec le Covid 19 qui est là pour durer, l’avenir du tourisme est à deux pas de chez nous !
Après avoir traversé la rivière en aval sur un pont et remonté par l'autre rive, nous la retraversons à un gué qui nous donne une ultime occasion de nous rafraîchir les pieds. Pour ce qui concerne le gosier, nous allons confier ce rôle à nos chère amies blondes venues du Nord Heine & Kein qui nous attendent au Café de la Place.
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Texte & Photos Ulysse
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