Périple en Aveyron - 2 - de Sainte Radegonde à Saint Jean le Froid Gipoulou
En visitant les monuments historiques on se rend compte combien fut tourmenté le passé de notre pays. En témoigne cette étonnante église fortifiée qui se dresse dans le modeste village de Saint Radegonde au Sud Est de Rodez.
Elle fut édifiée au XIIIème siècle afin de protéger les habitants des pillages des anglais et des routiers pendant la guerre de cent ans. Quarante logements y ont été aménagés où la population pouvait se réfugier. Cette visite fut l’occasion pour moi de découvrir l’histoire de Sainte Radegonde, princesse du Thuringe contrainte de se marier à Clotaire 1er, fils de Clovis, qui avait envahi cette région allemande. Convertie au christianisme, elle se dévoue envers les pauvres du royaume en organisant des soupes populaires (les premiers restos du coeur). Dix ans après son mariage forcé, elle fuit son époux qui la violentait pour se mettre sous la protection de l’église. Elle fonde alors le monastère Sainte Croix des Poitiers où elle restera jusqu’à sa mort en 587.
Un siècle plus tard les habitants du village voisin d’Inières s’inspirèrent de Sainte Radegonde et firent édifier une église fortifiée dotée également de nombreuses habitations. Mais celles ci étaient réservées à l’évêque de Rodez qui les louaient à bail! Charité bien ordonnée commence par soi même! Ce pauvre Jésus qui a chassé les marchands du temple est devenu une superbe «pompe à fric» pour le clergé de l’église catholique!
NB: Notez que ces deux églises sont ouvertes à la visite, ce qui est rare, et peuvent faire l’objet de visites guidées (se renseigner à l’O.T)
A l’intérieur, on découvre une émouvante représentation de l’Annonciation réalisée au XVème siècle par Pierre Viguier où Marie présente des traits juvéniles, la scène étant attendrissante même pour un athée comme moi !
Nous partons pour Salles la Source qui étale ses jolies maisons en contrebas d’une falaise que dévale une magnifique cascade.
L’eau dégoulinant sur la paroi de la falaise a créé un magnifique jardin suspendu dont le camaïeu de verts répond aux eaux turquoises de la vasque au pied de la cascade.
Le voile d’eau rafraîchit l’air environnant dont nous jouissons quelques instants avant de poursuivre notre périple…
…. qui nous mène à l’église de Sainte Austremoine malheureusement fermée. Mais la beauté du site et l’étonnant calvaire moderne installé devant l’église mérite un détour. Sur cette face il me semble que l’on y voit l’archange Gabriel terrassant le dragon.
Je vous en laisse découvrir les différentes faces…
Sur celle-ci on voit une illustration des flammes de l’enfer et d’un pêcheur qu’un diablotin y entraine….
Sur cette autre face, on découvre des personnages étonnamment expressifs bien que mystérieux….
Ici l’allusion au paradis perdu et au péché originel est plus évidente.
Nous nous rendons ensuite à Notre Dame de Fontcourrieu ce qui pourrait vous faire douter de mon athéisme vu que j’écume toutes les églises de la région. Mais si je n’adhère pas à la religion qui les a fait naître, j’apprécie les oeuvres d’art qu’elles sont et celle-ci, comme vous allez le voir, en est une remarquable! C’est vers 1340 qu’une première chapelle fut construite à laquelle fut adjointe une léproserie.
En 1703, les bâtiments furent agrandis et la voute, constituée d’une enfilade d’arceaux avec profil en anse de panier, fut peinte.
Les peintures représentent la Vierge et ses litanies (étoile de mer, porte du ciel, arche de l’alliance, rose mystique etc..) ainsi que Jésus, Jean Baptiste, Saint François de salles et des motifs ornementaux (arabesques, bouquets feuillages , arbustes etc..)
Certes le style en est assez naïf et grossier mais l’ensemble créé un effet remarquable.
Et comme le dit la chanson, en voici une dernière pour la route, la chapelle Saint Jean le Froid Gipoulou, édifiée sur un promontoire culminant à 566m d’altitude dans un site enchanteur.
On y jouit d’une vue à 360° sur la magnifique campagne aveyronnaise où la discrète présence humaine n’en rompt pas l’harmonie ! Pas de champs où rouillent de vieux engins agricoles ou des monceaux de pneus comme on le voit dans l’Hérault.
La Chapelle fut édifiée au XIème à l'emplacement d'un autel païen où on avait coutume de venir allumer des feux. Ce lieu est aussi l’objet d’un étonnant phénomène chaque année à la fin août où y convergent, pour des raisons inconnues, des nuages de fourmis ailées. Seraient ce des anges ?
On y découvre de magnifiques vitraux modernes qui réjouissent autant l’oeil que l’esprit…
Même un mécréant peut trouver son bonheur dans les églises !
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