Virée en Aveyron - 3 - Sur les sentiers du Roc des pas à Laguiole
Pour profiter pleinement de la somptueuse nature aveyronnaise, nous nous mettons en chemin alors que la brume nocturne peine à se dissiper. Plus que la fortune la beauté s’offre à ceux qui se lèvent tôt car le monde a alors une fraîcheur juvénile qui fortifie notre âme !
Comme les hommes, le peuple des vaches heureuses aveyronnaises se partage entre celles qui s’activent de bon matin et celles qui font la grasse mat ‘. Lesquelles donnent le meilleur lait , je ne sais !
Ici nous sommes loins de l’enfer que sont les fermes teutonnes ou hollandaises de mille vache ou les fermes bretonnes de mille cochons. Les ruminants locaux vivent au paradis et jouissent d’un océan de pâturage. Ainsi devraient vivre tous les animaux qui contribuent à nous nourrir.
Ne voyez dans ma sensibilité au bien être animal aucune sensiblerie « boboïste » car je suis conscient que le règne animal est partagé entre prédateurs et proies mais cette relation intervient dans un cadre ou les proies sont libres et ne sont pas d’avance condamnées. Ainsi ce faucon crécerelle dont on admire le vol stationnaire se régalera de souris campagnols, lézards et gros insectes à condition de faire preuve de patience et d’habileté !
Cet été a été particulièrement pluvieux en Aveyron et la nature arbore un magnifique camaïeu de verts qui a un effet apaisant sur nos âmes. Ici on est loin - mais pour combien de temps encore - des désordres du monde occasionnés par la cupidité la stupidité, le cynisme, l’égoïsme de certains homo-sapiens dont les plus condamnables ont le projet idiot de conquérir Mars ! Je propose qu’on les y envoie tout de suite sans billet de retour !
En ce pays, les pentes sont généralement douces et permettent de méditer en marchant ou de se régaler en pensée de l’aligot qui est au menu du soir à l’excellentissime restaurant du relais du Coustoubi où nous résidons.
Ici les humains sont des sages qui ont su préserver le couvert arboré où il le fallait pour protéger les cultures et les troupeaux du vent et les pentes de l’érosion.
Nous arrivons au Roc des Pas ainsi appelé car il comporte de nombreuses sculptures en forme de pieds humains et bovins ainsi que des cupules cruciformes.
On ne sait pas quelle population a sculpté ces empreintes ni pour quelle raison. Peut être avaient elles une fonction magique ?
Ce qui est magique est d’assister à la naissance d’un champignon. Si nous étions patients nous pourrions le voir surgir de la Terre, fascinante manifestation de la puissance de la vie qui partout irrigue la planète. L’homme disparaîtra bientôt peut être mais les champignons continueront de prospérer !
Je ne croise jamais un arbre vénérable sans lui manifester ma reconnaissance pour l’oxygène qu’il nous fournit ainsi que l’ombre, lors des jours de fournaise estivale.
Nous arrivons au dessus du magnifique hameau de Bez Bédène situé dans un site sauvage sur un promontoire rocheux que contourne la Selves, modeste rivière.
Il y a peu d’habitations et pourtant le cimetière est plein comme un oeuf signe que c’est un endroit idéal pour y passer l’éternité !
De là nous allons admirer la cascade du Saut du Chien qui fait l’objet d’une abracadabrante légende dont l’auteur a dû abuser du jus de Fer Servadou cépage régional qui donne des vins gouleyants !
Nous surprenons un bourdon en train de faire un festin de pollen dans une fleur d’hibiscus
Un bucolique sentier, qui ne sent pas la noisette mais c’est tout comme, nous ramène vers les collines verdoyantes.
Si l’année est désastreuse pour les vignerons, elle est fastueuse pour les producteurs de foin dont certains ont pu faire trois récoltes !
Alors qu’autrefois le fauchage et la récolte du foin nécessitaient une importante main d’oeuvre , elle est aujourd’hui entièrement mécanisée.
Ainsi le fermier peut il accomplir seul ces tâches avec l’aide de ses machines. Le progrès a souvent du bon sauf quand il sert les rêves démentiels de milliardaires frapadingues !
Nous passons devant un magnifique corps de ferme dont le jardin est orné de fauteuils en plastique, inévitable mariage de l’ancien et du moderne !
Nous arrivons au château du Bousquet, l’un des plus beaux châteaux de l’Aveyron, bâti au XIVème siècle par les seigneurs de Montpeyroux.
C’est un exemple rare dans cette région d’architecture militaire avec ses six tours ses créneaux et ses mâchicoulis. Au XVIème siècle il fut racheté par les Roquefeuil originaires de Nant qui procédèrent à des aménagements notamment l’ouverture de fenêtres de type renaissance.
Nous finissons notre périple par une vite à Laguiole capitale de la coutellerie française. Sur la place du foirail trône une impressionnante statue d’un taureau de la race Aubrac sculptée par Georges Guyot.
Vous vous doutez que le soir c’est avec un formidable appétit que nous nous mettons à table pour nous régaler d’un aligot maison
Mais attention on ne fait que regarder ! Pas touche à mon assiette !
L’idéal est de l’accompagner d’un vin local SANTAT à base de Fer Servadou qui vous donnera une santé de fer …à condition de le boire avec notre amie Modération !
Je vous invite à aller également sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma dernière chanson
Danse ma mie !
et aussi sur mon blog Palabres
Pour y lire
"C'est la période de chasse rentrez vos vaches !"
(lien direct dans la barre de navigation de l'en tête de ce blog)
Texte & Photos Ulysse