Périple "volcanique" autour de Brénas
Pour la rando de ce jour, nous partons de Brénas, village du Clermontais, région qui entoure la ville de Clermont l’Hérault et qui comporte une extrême variété de roches aux couleurs étonnantes, probablement unique en Europe.
Si ce village est aujourd’hui paisible, le lieu où il est implanté a connu un passé tumultueux. Ainsi, il y a environ deux millions d’années, la région a été « secouée » par un épisode volcanique dans le prolongement de celui qu’a connu l’Auvergne. En témoignent les couches de lave basaltique que l’on aperçoit ici dans une coupe du sol et qui ont recouvert de plus anciennes couches sédimentaires.
Il en est de même de ces deux « necks » - magmas basaltiques figés dans des cônes de volcans aujourd’hui érodés – que l’on aperçoit dans le paysage. Aujourd’hui ces volcans sont éteints, mais nul ne peut prétendre qu’ils ne se réactiveront pas un jour, poussés par la colère de Gaïa, désireuse de se débarrasser des homos sapiens qui lui manifestent si peu d’égards.
Profitons de cette phase provisoire de répit pour admirer les résidents du lieu qui vaquent sans souci à leurs occupations, comme ce « Tabac d’Espagne » nom donné à ce papillon car la couleur de ses ailes rappelle celle du tabac en poudre fabriqué à Séville au XVIII° siècle. Notons que si ce papillon butine toute fleur qui se trouve à sa portée, comme cet élégant Oursin bleu, sa chenille ne se nourrit que de violettes !
Il est possible que les habitants des siècles passés ait implanté ce crucifix pour éviter le retour des cataclysmes que l’on attribuait aux colères divines. Il est symbolique qu’une vigne l’ait choisi comme tuteur sachant que Jésus a prétendu n’être qu’un cep de la vigne du Seigneur !
Mais revenons au paysage où l’on aperçoit au loin le neck de la Roque dans l’échancrure des monticules de « ruffes » qui nous entourent. Ces ruffes sont des marnes sédimentaires chargées en oxyde de fer (d’où leur couleur rouge) laissées par les lagunes qui occupaient les lieux, il y a environ deux cents millions d’années et où rodaient des pré-mammaliens, ancêtres des dinosaures dont on peut voir les traces fossiles sur la dalle de la Lieude dans les environs.
Ces ruffes ne sont guère fertiles et ne servaient dans le passé qu’à nourrir les ovins de leur maigre herbage. Il ne subsiste de cette époque que quelques abris de bergers en ruine dont les pierres qui composent les murs racontent, à qui sait la lire, l’histoire géologique de la région.
Nous poursuivons notre périple dans un paysage qui fait penser à l’Ouest américain et où nous ne serions pas surpris de voir débouler quelques cow-boys !
Les buttes de ruffes se succèdent dont les flancs stériles dépourvus de tout humus ne sont propices à aucune vie, petit bout de Mars tombé sur la terre !
Pour parfaire votre connaissance des phénomènes volcaniques, notez que l’on aperçoit sur le flanc de la Roque un dyke, coulée de lave qui s’est figée en jaillissant sur le côté du volcan.
Nous sommes témoins d’une hécatombe de pyrales du buis ce qui nous réjouit car cette bestiole venue d’Asie, devenue invasive depuis 2005, dévaste les buissaies depuis lors. L’un de ses rares prédateurs est malheureusement le frelon asiatique, autre fléau venu d’Asie.
Finalement nous apercevons des chevaux, fort heureusement sans cow-boys, dont certains semblent contempler avec désespoir le lit du torrent à sec. Il faut dire qu’il n’est pas tombé une goute d’eau depuis des semaines et plantes et animaux sont mis à rude épreuve. Mais vu l’évolution du climat peut être qu’un jour nous aussi contemplerons avec stupeur nos robinets à sec ! Heureusement, il me restera ma cave que je remplis en prévision de ce moment funeste .
Les arbres sont parmi les êtres les plus déterminés que je connaisse car j’en vois pousser en des lieux improbables, comme ces deux arbrisseaux accrochés en haut de cette butte de ruffes. Je ne suis guère confiant hélas quant à leur espérance de vie.
Nous remontons doucement vers notre point de départ sous un soleil avec lequel on pourrait faire griller des saucisses ! Mais résilients nous sommes et nous poursuivons sans mollir notre ascension….
Nos efforts sont récompensés par une vue somptueuse sur le vallon que nous avons arpenté.
Et, cerise sur le gâteau ou plutôt, figue sur le gâteau, un figuier au bord du chemin nous offre ses fruits mûrs à point.
Et c’est en musique que s’achève ce périple, bercés par le chant d’une cigale peu farouche. Mais peut être - car ce sont les mâles qui chantent- essaie-t-il d’attirer nos compagnes ! Mais celles-ci connaissent la musique et ne se laissent pas séduire!
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Texte & Photos Ulysse
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