A la découverte de l'étonnant château Laurens…
Edifié en face de la belle ville d’Agde sur une île, nommée à juste titre Belle Isle, bordée d’un coté par l’Hérault et de l’autre par le canal du Midi, se dresse l’étonnant château Laurens, mélange de temple égyptien et de villa pompéienne.
C’est à la fin du XIXème siècle qu’Emmanuel Laurens, qui se destinait à être médecin, a hérité, dans le même temps, de son père, de ce domaine, qui était alors un vignoble, et de 20millions de francs-or (l’équivalent de 300millions d’euros) d’un richissime cousin qui s’était pris d’affection pour lui. Après avoir effectué un long périple à travers le monde d’où il a rapporté de nombreuses oeuvres d’art, il décide de bâtir cet édifice et d’y vivre de sa fortune.
Au moment de sa construction, c’est l’époque de l’égyptomanie et de l’orientalisme mais aussi de l’Art nouveau dont E. Laurens va s’inspirer pour la conception et la décoration de son palais.
Il y vivra avec son épouse la cantatrice Louise Blot, ainsi que sa mère et sa soeur, jusqu’à la fin de sa vie, mais en 1930 le krach bousier le ruine après un train de vie dispendieux et il doit vendre son château en viager à une riche famille de Montpellier. Après sa mort, intervenue en 1959, les propriétaires renoncent à restaurer le château qui s’est fortement dégradé, dégradation qui va se poursuivre jusqu’à son acquisition par la ville d’Agde en 1994 qui va progressivement le restaurer avec l’aide de la Région. Il est ouvert au public depuis le mois de juin de cette année.
Laurens était non seulement épris d’art mais aussi de modernité. Il utilise le béton armé qui vient d’être inventé et fait installer le chauffage central et l'eau courante dans son château. En outre, profitant de la proximité du fleuve, il le fait alimenter en électricité par une petite centrale hydroélectrique.
Il meuble sa demeure avec des oeuvres des plus grands ébénistes comme Léon Cauvy.
Laurens alterne voyages et fêtes données à Belle-Isle, incarnant à merveille le luxe tapageur de la Belle Epoque: Il envoie son maître d'hôtel chercher son caviar dans la Caspienne pour s'assurer qu'il lui arrive frais.
Lorsqu'il organise un pic-nic, le train, dont la voie longe l’île, s'arrête sur Belle-Isle pour laisser descendre ses invités arrivés de Paris. Et s'il lui prend l'envie d'aller flamber au casino, Laurens affrète des trains spéciaux pour emmener ses invités à Montecarlo.
Il fait construire un salon de musique pour sa femme cantatrice entièrement orné de fresques aux motifs inspirés d'animaux exotiques et dont les murs comportent de somptueux vitraux. Des luminaires pendent au bout de défenses d'éléphant factices.
Le grand hall du rez-de-chaussée comprend une vasque inspirée des villas romaines.
L’escalier qui mène à l’étage était orné de sculptures d’éléphants - que l’on aperçoit sous l’escalier - qui n’ont pu être laissées en place pour des raisons de sécurité.
Les fresques qui ornent certains murs célèbrent une nature exubérante.
L'équipement de la salle de bains est d’avant garde pour l’époque.
Elle est ornée de délicieuses naïades.
Partout les maîtres mots sont harmonie et élégance.
La salle, où Laurens se serait livré à des expériences sur le magnétisme et l’électricité, comporte de superbes verrières et ferronneries.
Le salon-bureau est orné d’une verrière multicolore dite «de la mer» d’Eugène Martial Simas et Théophile Laumônerie.
Fumeur d'opium, drogue très prisée à l'époque, Laurens crée un fumoir où il aimait s’allonger pour rêver pendant des heures.
Sans doute y revivait-il les moments les plus épiques de ses voyages exotiques.
Toujours est-il que s’il a fini son existence aventureuse et fastueuse dans la misère, le château qu’il nous laisse nous fait, à notre tour, rêver.
NB :Source de certaines informations Hérault Tribune et divers sites internet
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Je vous invite à écouter ma chanson
Gwada
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
Texte & photos ULYSSE
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