Cap vers la côte Atlantique – 2 – L’île d’Aix
NB: Vous pouvez agrandir les photos en cliquant dessus.
Aujourd’hui malgré le temps maussade, nous partons visiter l’île d’Aix située au large de la presqu’île de Fouras sur la côte charentaise, au Nord Est de l’île d’Oléron. Son nom serait dérivé du saxon « Eia » qui est devenu « Aia » puis Aix. J’aime les traversées en bateau, car même brèves, elles me donnent le sentiment de faire un long voyage. Cela vient de mon adolescence quand j’ai fait avec mes parents un demi tour de terre en bateau pour aller vivre quelques années en Nouvelle Calédonie, ce qui m’a donné une âme de globe-trotter.
Nous avons à bord un très jeune passager qui semble fasciné par les remous provoqués par l’hélice du bateau. Ainsi naissent les vocations !
Nous arrivons aux abords de l’île qui émerge à peine au dessus des flots et risque un jour d’être submergée, malgré la digue qui a été édifiée, du fait de l’élévation attendue du niveau des mers.
Les automobiles y sont interdites et les seuls moyens de locomotion se réduisent aux gambettes, à la bicyclette et à la carriole à cheval. Il serait souhaitable que ces modes de transport se généralisent pour les courtes distances sur le continent*. La planète et les « homo sapiens » s’en porteraient mieux.
* 40% des trajets en voiture font moins de 2 kms !
L’ile a eu un rôle stratégique important lors des multiples guerres contre les anglais et Vauban y édifia des fortifications pour défendre l’estuaire de la Charente. L’infâme Napoléon*, après son abdication, s’y réfugia huit jours avant de se rendre aux anglais. Pour commémorer cet épisode, les aixois ont créé un musée napoléonien. Vraiment curieux nous sommes nous les gaulois qui honorons les monarques qui on ruiné la France et vilipendons nos présidents quand ils sont au pouvoir pour ensuite les regretter. Comme le chantait ce bon vieux George « Il est toujours joli le temps passé….. les morts sont tous des braves types…. ».
* N'oublions pas qu'il a rétabli l'esclavage dans les Antilles françaises et causé la mort en Europe de millions de personnes.
Plus romantiques que les canons sont les magnifiques roses trémières qui ornent les devantures des maisons.
Plus sauvages que les roses trémières, des lys maritimes se dressent au bord des marais.
Et plus maritimes encore que les lys, on y voit quelques « pêcheries », ces baraques sur pilotis qui s’avancent au dessus des flots à marée haute et permettent la pêche au carrelet (voir mon article précédent).
Pour l’heure, c’est la marée basse et les bateaux se morfondent, leur quille dans la vase. Leur mélancolie n’a d’égale que celle que j’éprouve quand je suis aussi à sec et que mon verre est vide !
Un aixois facétieux a planté une borne indiquant les directions, ornée d’un attrape-rêves qui lui permet sans doute de chasser les mauvais rêves que lui inspire la digue en péril.
Les arbres, que l’on a longtemps considérés comme des êtres purement « végétatifs » et amorphes, révèlent une étonnante capacité d’adaptation à leur environnement et aux contraintes qu’ils subissent, comme le prouve cet étonnant chêne dont on ne sait quelle épreuve il a subi dans sa jeunesse pour avoir cette étonnante forme.
L’air marin ayant creusé notre appétit et asséché nos gosiers, nous nous installons à une table du Pressoir, chaleureux et recommandable estaminet de l’île.
On ne peut qu’adhérer aux règles de vie que le patron affiche et dont on a pu vérifier dans nos assiettes et dans la cordialité du service qu’il les mettait en pratique.
De joyeux drilles y donnent un concert de temps à autre qui malheureusement n’étaient pas, ce jour là, des nôtres.
Les mines réjouies que l’on affiche après ces agapes témoignent du bon moment que nous y avons passé.
Nous achevons notre tour de l’île et parvenons en vue de l’étonnant et rare phare à deux tours dont elle est dotée et qui permet de mieux signaler les hauts fonds qui l’environnent.
Ce double phare m’a donné l’idée d’une photo truquée faite à partir d’un cliché pris il y a quelques années lors d’une première visite et qui préfigure l’aspect qu’aura ‘île lors de la montée des eaux !
Mais il est temps de quitter cette île pleine de charme où nous reviendrons avant que l’océan ne l’engloutisse !
Si l’océan effacera vite le sillage de notre bateau, le souvenir de cette belle journée passée entre amis sur l’île restera à jamais dans nos mémoires.
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Après cette balade maritime, je vous invite à aller sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma dernière chanson "le bernard l'hermite"
qui vous mettra dans l'ambiance des vacances qui approchent
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Texte & Photos* Ulysse
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