Cap sur l’Atlantique – 1 – La Rochelle et ses environs
Résidant dans le Languedoc, que je parcours pédibus jambis depuis près de vingt ans déjà, j’aime changer d’horizon de temps à autre pour moissonner de mon œil de verre de nouveaux paysages, emplir mon âme de nouvelles ambiances, rêver devant de nouveaux horizons. Me voici donc parti, avec un groupe d’amis, pour un long périple vers les rives de l’Atlantique, de la Rochelle au Golfe du Morbihan, dont je vais vous faire découvrir les beautés et richesses au cours des semaines à venir. Pour l’heure, nous entrons dans le port millénaire de La Rochelle dont l’accès est protégé par deux tours et un rempart édifiés sur l’ordre de Richelieu en 1628 pour en interdire l’accès aux anglais qui furent les alliés de la ville pendant sa domination par les protestants.
NB: En cliquant sur les photos vous pouvez les agrandir
Entrer dans un port comme celui de la Rochelle, c’est remonter l’histoire qui se lit dans les façades des riches immeubles qui bordent ses quais et ses rues. Enrichie dès le XIVème siècle par le commerce des eaux de vie et des vins d’Aunis et de Saintonge, dont le fameux Cognac, sa prospérité s’accrut au XVIIIème siècle pour une plus funeste raison : la traite des noirs. La Rochelle fut ainsi le second port négrier de France et près de 130.000 esclaves en partirent pour l’Amérique et l’île de Saint Domingue. C’est aujourd’hui un grand port de pêche et d’escale touristique ainsi qu’une base de sous-marins.
La Rochelle est une ville à l’avant garde en matière d’écologie urbaine où l’on circule plus à pieds et à vélo qu’en automobile. C’est ici que fut créé en 1970 le premier secteur piétonnier de France et en 1974 les premiers vélos en libre service.
Comme les bus de la ville qui roulent au diester (gazole écologique) les Rochellais carburent depuis des siècles à des substances tout à fait naturelles – ce qui, à dose raisonnable, prouve leur innocuité - et qui sont au demeurant exportées dans le monde entier.
Au marché des halles de la Rochelle on trouve le meilleur des produits charentais dans un environnement urbain pittoresque: pommes de terre de l’île de Ré, salicorne, sans oublier les melons que l’on vend dans le monde entier!
On y trouve bien évidemment un choix unique de poissons, de coquillages et de crustacés à des prix défiant toute concurrence. Je constate à l’occasion que les poissonniers de ma région vendent les leurs à prix d’or et pourtant la pêche en Méditerranée est bien moins rude que dans l'Atlantique Nord !
Le superbe café de la Paix avec son décor « Belle époque » qui fut aménagé au début du XIXème siècle dans les locaux d’un ancien hôpital témoigne de la prospérité passée de la ville. On y sent encore les effluves des pipes que le capitaine Haddock venait y fumer entre deux albums.
La ville est fort heureusement protégée par une digue qui a bien du mal à empêcher l’Océan d’y pénétrer les jours de tempête. Les Rochellais se souviennent avec effroi de la tempête Xynthia de 2010 où l’océan avait envahit les rues de la ville.
Aujourd’hui la tempête « Miguel » que nous subissons ne fait heureusement qu’asperger les quais de la ville et les promeneurs imprudents.
Dans le même temps aux Sables d’Olonne trois vaillants sauveteurs ont payé de leur vie cette colère de l’océan qu’un imprudent marin a voulu affronter. Rude est la vie de marin auxquels je rends hommage dans cette chanson :
Non, je vous rassure, cette ancre n’a pas été amenée là par l’océan. Sa présence illustre la nature maritime de la ville et vous invite justement à y jeter l’ancre quelques jours pour en découvrir les beautés et les richesses.
Nous quittons la ville pour aller à la découverte de la côte sauvage en direction du petit port de pêche de Le Plomb. Nous longeons le marais de Pampin où une échasse, insouciante de notre présence, fait son marché.
Un iris maritime déploie ses pétales d’un violet intense qui se prolongent par des languettes dont la finesse et la beauté des motifs rainurés me fascinent et m’ amène à me poser cette question : les fleurs ont-elles conscience de leur beauté ?
Nous voici sur la grève caillouteuse où quelques coquelicots s’aventurent pour tenter d’apercevoir le pont qui mène à l’île de Ré.
Seul relief au dessus de l’horizon, une pêcherie sur pilotis se dresse qui permet la pêche au carrelet, ce filet rectangulaire que l’on descend dans l’eau en y mettant un appât (un boît) et que l’on remonte rapidement en espérant emprisonner les poissons qui y ont été attirés.
La marée qui remonte mêle le sable à l'eau qui devient mordorée sous la lumière laiteuse d’un soleil voilé. Jamais la Méditerranée ne nous offre une telle palette de couleurs ! Il est bon de voyager !
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Après cette balade maritime, je vous invite à aller sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma dernière chanson "Je vais par monts et par vaux" qui vous fera voyager au pays des cow-boys !
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Texte & Photos* Ulysse
*(sauf celle de la chanson qui est de Pierre Caruana)
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