A la découverte de la corniche du Rajol et des rochers de Roques Altès
Certains passent leurs vacances à dormir ou à se dorer sur la plage, à jouer à la pétanque, à faire des mots croisés, à lire ou écouter de la musique ou encore à boire des pastis, activités légitimes et plus ou moins respectables. Pour ma part, je suis atteint d’une maladie que l’on appelle «la bougeotte» que j’ai transmise à mes enfants et petits enfants et qui fait que lorsqu’en regardant une carte je découvre une rando que l’on n’a pas faite, des fourmis nous grimpent dans les jambes et, le temps de préparer les sacs, nous voilà en route ! La rando du jour part du joli village aveyronnais de La Roque Ste Marguerite blotti sur la rive droite de la Dourbie qui va rejoindre un peu plus loin le Tarn à Millau.
Le sentier part à l’assaut du causse Noir - ainsi nommé car il est couvert de forêts de conifères - et passe en contrebas du Roc Banut qui, bien qu’un peu penché, ne risque pas de tomber avant que je rende mes abattis au magasinier céleste.
Nous faisons un détour pour aller visiter l’antique hameau de Montméjean dominé par un château en ruine du XIIème siècle et dont l’alimentation en eau dépend d’une source - toujours active - qui sourd du pied de la falaise.
Ayant vainement tenté d’accéder aux ruines du château entourées d’une épaisse végétation, nous reprenons notre cheminement vers la corniche du Rajol.
Quand nous sommes face à des falaises qu’il va falloir grimper, nous avons toujours quelques inquiétudes quant à l’état du sentier. Mais nous sommes chaque fois épatés par le génie qu’avaient les anciens à tracer des sentiers dans des lieux improbables qui leur permettaient de circuler, souvent avec leurs bêtes, d’un lieu à l’autre. Grâce à eux, nous pouvons ainsi traverser notre pays en tous sens «pedibus jambis» sans avoir à brûler une seule goutte de pétrole. Les seuls carburants que nous consommons sont de l’eau et - dans une moindre quantité pour rendre hommage à la beauté du monde - du jus de vitis vinifera !
Parvenus sur la corniche, nous découvrons le canyon creusé par la Dourbie qui serpente et rejoint celui creusé par le Tarn que franchit, au loin, le viaduc de Millau.
Romain, pour qui les pentes ne sont pas plus ardues que les terrains plats, est étonné de découvrir…..
…. en contrebas le village de la Roque Ste Marguerite d’où nous sommes partis deux heures auparavant !
Nous poursuivons notre cheminement le long de la corniche du Rayol véritable musée en plein air où la nature expose une série impressionnante de sculptures dont l’équilibre tient parfois du miracle!
Miraculeuse ainsi est la façon dont cette arche a été creusée et défie les éléments.
Ici, un guetteur se dresse surveillant la canyon qui fait penser au lieutenant Drogo, magnifique héros du Désert des Tartares, sublime roman de Dino Buzzati.
Nous passons devant une magnifique ferme caussenarde abandonnée, témoin de l’intense activité paysanne dont ce causse, pourtant austère, faisait autrefois l’objet. Il faut dire que les anciens ne rechignaient pas à la peine et, malgré leurs efforts, menaient des vies frugales que nous aurions du mal à supporter. Mais c’étaient des bâtisseurs hors pair, des conteurs d’histoires et des contemplateurs d’étoiles. Aujourd’hui les écrans en tous genres ont remplacé la voute céleste, que chacun contemple sans échanger un mot !
Nous arrivons au chaos rocheux de Roques Altès, le bien nommé, extraordinaires chicots de GaÏa qui se dressent vers le ciel, créatures fantasmagoriques nées du gel, de la pluie et du vent.
Je vous en laisse faire le tour à votre rythme…..
L’un de ces rochers a l’apparence d’un coq. Le voyez vous ?
Le sentier qui nous ramène à la Roque Ste Marguerite passe par un étonnant portail naturel auquel une casserole a été accrochée qu’il faut percuter d’une pierre pour faire un voeu.
Romain qui rêvait d’un pain au chocolat pour son goûter s’y est vainement essayé !
La descente se fait à l’ombre des pinèdes et des forêts de chênes ce qui nous apporte une fraîcheur bienvenue.
Mais le sentier annoncé comme «technique» par un panneau d’information se révèle effectivement un brin sportif, ce qui met mes genoux à rude épreuve. Bon ! Ils en ont vu et en verront encore d’autres….du moins je l’espère !
Puis il suit plus ou moins le lit d’un torrent à sec dont la végétation dense qu’il traverse témoigne de l’humidité résiduelle.
Au bout d’une bonne heure, on voit apparaître les premières maisons de la Roque Ste Marguerite. Ce fut encore une belle virée en Aveyron !
Je vous invite à écouter ma chanson
Qui se souviendra de nous ?
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
A la semaine prochaine.....
TEXTE ULYSSE/ PHOTOS SEBASTIEN ET ULYSSE
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