A la découverte de l’arche de Noé et des arches de Fontanilles sur le….Larzac !
Selon la tradition religieuse juive, l’arche de Noé se serait échouée sur le mont Ararat au Nord ouest de la Turquie à la fin du déluge. Comme bien des faits rapportés par les textes religieux, ce n’est qu’une légende. La preuve en est que nous avons retrouvé l’arche sur …le Larzac au cours d’une randonnée alors que nous étions partis à la recherche des arches (de pierre) de Fontanilles. Laissez moi vous conter cette étonnante histoire. Nous partons du hameau de Parlatge blotti au pied du causse du Larzac, au coeur de la splendide forêt éponyme qui recouvre les pentes où ont été tracés de nombreux sentiers qui permettent d‘accéder sur le plateau.
Cette forêt est un océan végétal, véritable poumon vert de la région, qui capte du CO2 et exhale un oxygène top qualité qui revigore nos alvéoles pulmonaires fort sollicitées par la pente du sentier que nous empruntons.
Nous avons ignoré le sentier «officiel» de petite randonnée pour emprunter un sentier plus direct qui mène au "pas de la cabane" mais qui est considéré comme risqué. De fait, il est bordé de rochers en équilibre instable qui menacent à tout instant de chuter comme on peut le voir sur cette photo. Après l’incident qui s’est produit dans la Maurienne, c’est un peu casse-cou de notre part, mais nous préférons ne pas perdre de temps. En effet, nous savons que nous allons devoir «bartasser»* pour trouver les arches qui ne sont pas mentionnées sur la carte IGN et qui sont perdues au milieu d’une dense végétation dans le secteur dit des Fontanilles non loin d’une ferme en ruine, seul indice dont nous disposons !
* verbe occitan qui veut dire cheminer au hasard au milieu d’une dense végétation
Ayant atteint sans encombre le "pas de la cabane", nous rejoignons vers le nord le sentier qui longe les puechs Orrès et de Gons et régale nos mirettes de somptueuses vues sur le causse que ceux qui le traversent par l’autoroute A75 voient comme un plateau désertique et austère, mais qui, de fait, comporte une étonnante diversité de paysages.
Les espaces recouverts de buis font place à la savane où l’on s'attend à voir des lions faire la sieste ou poursuivre une antilope mais ce n’est pas avant 50 ans que l’on verra un tel spectacle, quand le réchauffement climatique aura produit tous ses effets.
Nous traversons le village de la Vacquerie et St Martin de Castries où manifestement le magasin Lapeyre ne fait pas beaucoup d’affaires !
Puis nous suivons le GR7 qui grimpe doucement vers la bergerie de Tédenat et nous régale, là encore, d’un panorama en Cinémascope et Technicolor. Je suis à 40mn en voiture de chez moi et je suis bien plus dépaysé que certains qui font des heures d’avion !
Parvenus à la bergerie de Tédenat, nous apercevons éberlués et intrigués un bateau sur le sommet du puech qui la domine.
Nous découvrons avec stupeur qu’il s’agit de l’arche de Noé, découverte que bien évidemment nous nous sommes empressés de communiquer le lendemain à l’académie des Sciences qui devrait dépêcher des experts dans les jours qui viennent! Notons que, sur la face cachée de la coque, un infâme crétin a tagué un message raciste haineux qui me fait lui répondre, comme dans la cour de récréation des écoles, « c’est celui qui le dit qui y est » ! .
Je comprends que Noé, séduit par la beauté des lieux, ait choisi d’arrêter là son long périple et de débarquer ses passagers qui ont ensuite repeuplé la planète. De fait pour parodier la chanson de ce regretté Johnny «Quelque chose de Tennessee», nous avons tous quelque chose en nous du Larzac !
Nous revenons sur le GR7 puis le GR 74, en direction du lieu dit "Cammal", et d’où part, au bout d’environ 2kms, une sente vers la droite qui mène à une ferme en ruine.
Ayant suivi cette sente qui part en direction Nord Ouest, nous arrivons au bout de 300 mètres à une ruine envahie par la végétation. La sente se poursuit à gauche d’un petit pin qui pousse à coté de la ruine et qui mène, selon de vagues indications dont nous disposons, à quatre superbes arches de pierre. Le problème est qu’elles sont dispersées dans un rayon de quelques centaines de mètres au milieu d’une forêt dense qui s’est développée sur un chaos rocheux.
Ayant marché une trentaine de mètres, nous faisons une brève incursion vers la droite où se dressent d’imposants et pittoresques rochers.
Nous revenons sur nos pas pas et franchissons une petite dépression (matérialisé par un ruisseau sur la carte IGN) pour suivre vers l’ouest une vague sente sur environ 150 mètres encombrée, par endroits, d’arbustes et de ronces. Des ébauches de cairn nous guident et nous font bifurquer vers une butte vers le nord qui nous mène, Bingo! à la première arche.
Je suis perplexe sur les mécanismes et phénomènes qui conduisent à la création d’une arche. Certes je sais que ce sont les intempéries (vent, pluie, chaleur et gel) qui ont érodé peu à peu les parties les plus solubles de la pierre mais il subsiste, à mes yeux, quelque chose de mystérieux dans leur création et leur forme fantasque.
Nous partons à la recherche de la seconde arche en poursuivant la vague sente qui sinue vers l’ouest sur environ cent cinquante mètres et en essayant, là encore, de repérer les quelques ébauches de cairn. Et de nouveau Bingo! elle nous apparaît plus massive mais tout aussi impressionnante.
En outre, elle est multiple et présente trois ouvertures.
Pour poursuivre mes réflexions de tout à l’heure sur la formation des arches, en voyant la complexité de celle-ci je me dis que la nature a aussi des dons de sculpteur et que ce n’est pas seulement la dureté de la roche qui détermine la forme des arches ! Il faut bien que le manitou à l’origine de tout passe son temps !
Selon les informations dont nous disposons, il y aurait deux autres arches - plus petites - dans le secteur à découvrir mais il nous reste un long chemin à faire pour retourner au point de départ et l’heure tourne. Aussi nous renonçons à partir à leur recherche. Pour calmer votre frustration, je vous offre ce délicat bouquet de carlines acaules dont les diaspores plumeuses sont prêtes à partir pour un long voyage au premier coup de vent !
Nous revenons vers le "pas de la cabane", toujours aussi éblouis par les paysages qui s’offrent à nous, ici et là, sur le chemin du retour.
Puis nous empruntons le PR qui descend sur le flanc sud de la combe où coule le ruisseau de la Paumèle. Sur ce flanc très abrupt d’énormes rochers nous surplombent qui défient les lois de la gravité.
Partout en ces lieux, la nature nous étonne, après les arches voici un bosquet d’arbres qui a prospéré sur un énorme rocher: de quoi se nourrissant ils ? D’amour et d’eau fraîche ? Vous souriez ! Pour quoi les arbres ne s’aimeraient-ils pas ?
Nous sommes des nains au regard de ces géants bienfaisants, mais des nains dont le comportement désastreux les met en péril !
Après 18kms au compteur et 500 mètres de dénivelé positif et négatif, nous arrivons en vue de Parlatge, comblés par cette magnifique journée.
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Je vous invite à écouter ma chanson
Migrant Boy
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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