De l’Orb à l’Escandorgue en passant par le Tibet !
Mes fidèles lectrices et lecteurs savent combien est diversifié le département de l’Hérault où j’habite et cette nouvelle randonnée vous le confirmera! Nous partons de Roqueredonde dont le nom déjà nous dépayse! Partant vers le nord, nous empruntons un sentier pierreux qui va nous mener jusqu’à l’Orb, l’un des deux fleuves de l’Hérault.
Nous évoluons sur un plateau à près de 700m d’altitude, généralement humide comme le montre les mousses qui ornent la dense végétation que nous traversons, mais dont les torrents qui la parcourent ont été quasiment asséchés par l’été infernal que nous avons subi.
Nous passons sous la ramure d’un majestueux chêne rouvre, être magique qui transforme les minéraux de la Terre en toison vivante qui nous fournit l’oxygène que l’on respire.
Ayant atteint l’Orb au Furou, nous bifurquons pour rejoindre le hameau d’Autignaguet doté d’une église dont la taille étonne vu le peu d’âmes qui errent aux alentours. Mais la foi soulevant des montagnes peut être que quelques bras ont suffit à la construire !
Nous sommes début septembre et c’est la période de fructification du sureau noir dont les baies comptent parmi les petits fruits les plus riches en antioxydants et en vitamines. Elles sont reconnues pour leurs propriétés médicinales dans le traitement des inflammations respiratoires ainsi que pour réduire la durée des symptômes de la grippe et du rhume. Mais, attention pour les consommer il faut les cuire. En effet, le sureau contient une substance alcaloïde toxique qui est détruite à la cuisson à environ 65°/70°.
Mais soudain, nous changeons de continent car nous arrivons aux portes de Lérab Ling, centre d'étude et de pratique du bouddhisme tibétain, affilié à l'école Nyingma, et fondé en 1991 par Sogyal Rinpoché. Le nom provient du prédécesseur de Sogyal Rinpoché, Lérab Lingpa, qui fut l’un des maîtres du 13ᵉ dalaï-lama.
Lérab Ling a été béni par la visite de nombreux grands maîtres et en particulier par le dalaï-lama à deux reprises en 2000 et 2008. Il héberge une grande communauté de membres monastiques et laïcs, sa principale vocation étant de permettre la découverte, l’étude et la pratique du bouddhisme. On peut le visiter.
N’étant pas versé dans les religions quelles qu’elles soient - qui pour moi ne sont que des légendes, hélas souvent mortifères - nous poursuivons notre chemin et pénétrons dans ce magnifique temple de la nature qu’est la forêt de l’Escandorgue, peuplée de fées, lutins, farfadets, trolls et autres dont l’existence est pour moi plus avérée que celles des dieux du ciel. Si vous en doutez vous trouverez ici une recette infaillible pour apercevoir les fées !
On y croise de magnifiques hêtres dont la survie est hélas menacée par le réchauffement climatique car ces arbres aiment la fraicheur et l’humidité.
Cette forêt prospère sur un sol sédimentaire calcaire laissé par une ancienne mer et que des coulées de lave ont fertilisé. L’érosion a créé un chaos rocheux dans lequel sinue le sentier.
Nous sortons de la forêt pour aborder le bord du plateau épargné par les coulées de lave et donc recouvert de prairies sèches.
C’était autrefois une zone où les ovins venaient pâturer et un vieux berger y a trouvé refuge que nous n’osons pas déranger.
Merveilleux est ce pays où l’on change de paysages en quelques enjambées.
Revenant vers Roqueredonde le paysage change de nouveau et fait place aux cultures qui créent un superbe patchwork sur les mamelons de Gaïa.
Quel bonheur d’arpenter ces espaces où nos yeux et notre âme se gavent de ciel, de nuages et d’horizons.
Les citadins aux horizons bornés et aux cieux bouchés et pollués oublient combien est belle notre planète. De la contempler ainsi amène à la respecter! Haro sur ces crétins milliardaires qui dépensent leurs picaillons pour aller sur Mars ! Qu’ils y aillent et qu’ils y crèvent !
L’heure est grave hélas car les fougères sont déjà brulées par le soleil alors qu’habituellement elles ne fanent qu'à la fin d'octobre.
Approchant de Roqueredonde, nous contournons un dernier mamelon rocheux que les éléments ont façonné en quelques millions d’années, alors qu’en à peine deux cents ans nous avons scié la branche sur laquelle l’évolution nous a installés !
PS : Si vous êtes intéressé(e) par cette randonnée elle est décrite sous ce titre sur le site Visorando que je vous recommande.
Je vous invite à écouter ma dernière chanson
Laisse encore un peu.....
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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