A l’assaut du «toit» de l’Hérault…..
La semaine passée, chères lectrices et chers lecteurs, je vous ai emmenés batifoler sur le massif du Caroux (1091m) recouvert de neige. Comme l’aventure vous a plu, j’ai décidé de vous emmener encore plus haut, sur le «toit» de l’Hérault à savoir le sommet de l’Espinousse qui culmine à 1124m! Nous partons du hameau de Castanet-le-Haut niché à 400m d’altitude au fond de la sauvage vallée de la Mare.
Le climat de cette vallée, bien qu’à 80kms à vol d’oiseau de la Méditerranée, n’a rien de méditerranéen et la végétation en témoigne. Ici prospèrent forêts de conifères et hêtraies où le soleil peine à pénétrer.
Nous longeons un moment la Mare qui n’est encore qu’un petit torrent qui dévale la montagne en une série de jolies cascades. Sur les montagnes qui surplombent la vallée, on aperçoit quelques plaques de neige qui ont résisté à une semaine de soleil. Cette vision paradoxalement nous réchauffe le coeur, car marcher dans la neige comme se baigner dans les eaux glacées est l’un de nos grands plaisirs hivernaux. Oui, fadas un peu nous sommes et tellement heureux de l’être !
Pour l’heure le sol est sec et nous pouvons avancer à grands pas sur le GR 653 ce qui pour le moment nous convient car nous souhaitons arriver au sommet pour l’heure du déjeuner .
Après une heure de marche, nous émergeons du dense couvert forestier et apercevons le roc Maura et de la crête des Suques (934m)
Derrière nous se dresse le Marcou (1081m) que le soleil généreux et la Tramontane, qui a soufflé toute la semaine, ont débarrassé de son manteau de neige. Nous en avons maintes fois fait l’ascension et nous y avons croisé une fois un troupeau de superbes chevaux en liberté que vous pouvez découvrir ou redécouvrir ICI.
Parvenus au niveau de la Combe de la Rivière nous retrouvons avec bonheur la neige qui a survécu en volumineux congères à l’abri des haies des chemins.
Nous passons près du hameau de Ginestet niché sur un vaste plateau herbeux et vallonné, saupoudré ici et là de neige. Nous sommes dans un paysage plus riant que le décor pierreux du Caroux, le bien nommé, pourtant situé à vol d’oiseau à moins de dix kilomètres!
Nous bifurquons dans le GR 71 qui grimpe vers le sommet de l’Espinousse et prenant de la hauteur, on aperçoit vers l’Ouest les monts aveyronnais de Lacaune. Quand on voit un tel paysage on comprend que les cochons - comme les humains - qui y vivent y soient heureux et que la charcuterie que leur sacrifice nous offre est l’une des meilleures du monde.
Nous pénétrons de nouveau en milieu forestier où la neige est plus abondante.
Une éclaircie dans la sapinière nous permet de découvrir de nouveau le Marcou et les montagnes environnantes.
Nous poursuivons notre ascension dans un paysage féerique, nos pas rythmés par le crissement de la neige un peu cristallisée par le soleil de la semaine passée.
Des rochers émergent de la neige comme la gueule de taupes géantes qui seraient soudain éprises du soleil.
Bien que rudes et bons marcheurs, toujours le temps, nous prenons, d’admirer le paysage.
Et il faut dire qu’il a de quoi être admiré à moins d’être un amoureux invétéré des parpaings bruts comme le sont hélas une partie des héraultais ! Mais ceux là seraient bien incapables de grimper jusqu’ici vu qu’ils tournent généralement en rond dans leur jardinet emmuré.
Nous arrivons au sommet de l’Espinousse qui présente la particularité d’être un sommet plat sur lequel le département a eu l’excellente idée d’installer quelques tables de pique nique où nous allons déjeuner en contemplant ce vaste et somptueux paysage où la vue porte jusqu’à 100kms à la ronde !
Je suis désolé de ne pas pouvoir partager avec vous mon poulet à la provençale mais je vous offre volontiers un petit verre de génépi pour trinquer à votre santé et aussi à la mienne si vous souhaitez pouvoir continuer à lire ce blog pendant encore quelques années.
Afin de pouvoir digérer tranquillement notre repas festif et reposer nos gambettes des efforts de la matinée, nous revenons en empruntant la D53 dont la chaussée bien dégagée nous permet de marcher en «roue libre».
Nous passons au dessus d’un vallon où jaillit la source de l’Agout et où est nichée la ferme dit du rec de l’Agout. Il faut aimer la solitude pour vivre là et ma foi j’y passerais bien quelques jours avec des ami(e)s, ma guitare (et des boules kiès pour les copains !) du bon vin, des charcuteries de Lacaune et nous referions le monde, un monde sans milliardaires, sans d'autres dieux que Cupidon et Bacchus, sans mauvais vins, sans moustiques ni parpaings !
Quant à la source, elle est gardée par des lutins que j’ai, par chance, pu photographier un été il y a une quinzaine d’années. Il semblerait que l’on ne les ait pas revus depuis !
La départementale sinue au milieu de magnifiques hêtraies qui sont hélas menacées par le réchauffement climatique et les sécheresses à répétition car ces arbres aiment les sols humides et frais.
Nous retrouvons les GR653 emprunté le matin et nous entamons la descente. En face de nous se dresse la paroi rocheuse qui mène au Plo des Brus par une magnifique et rude randonnée que vous pouvez faire ou refaire ICI.
Avec le soleil de la journée la neige est devenue plus traitre et s’enfonce brusquement sous nos pieds nous invitant à la vigilance.
Mais nous revenons sans dommage à notre point de départ où deux blondes nordiques nous attendent patiemment dans le coffre de notre diligence pour célébrer dignement par un langoureux bouche à bouche le bon déroulement de cette virée hivernale ! Tchin !
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Je vous invite à écouter ma chanson
Les doudous et les blessures
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
Mon ami Gibus vient de publier son troisième roman que vous pouvez commander dans toutes les bonnes librairies
(Decitre.fr, FNAC...)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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