A l'assaut du Caroux enneigé
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Alors que l’ami Gibus farniente les doigts de pied en éventail sur une plage des tropiques, nous avons décidé, Jo et moi, en ce 24 janvier 2023 de partir à l’assaut du Caroux enneigé. Malgré le réchauffement climatique c’est un évènement qui heureusement se produit encore au moins une fois par hiver et nous l’attendons avec une gourmande impatience! Fadas ils sont, dirait l’ami Gibus qui, autrefois, était des nôtres!
Nous partons du col des Avels à 700 mètres d’altitude et comptons rejoindre le sommet (1091m) par le GR7 qui traverse le massif. A cette altitude, il est tombé environ 30cm de neige ce qui est rare en notre région. Nous regrettons de ne pas avoir pris nos raquettes car la neige s’infiltre vite dans nos chaussures !
Le temps couvert devrait selon la météo devenir plus ensoleillé, ce que nous espérons car nous avons prévu de pique-niquer au sommet. Après avoir difficilement évolué au creux d’une barre rocheuse, nous abordons une pente plus régulière où la neige a été en partie balayée par la forte Tramontane des jours précédents. Aujourd’hui elle se repose et nous en sommes ravis !
Mais nous découvrons à nos dépends qu’en revanche, par endroits, du fait des accidents de terrain, elle a créé des congères de plus de soixante centimètres de neige.
Chaque pas pour les traverser est une chausse-trappe et nous piquons plusieurs fois du nez dans la neige.
Nous ne sommes pas les seuls à lutter en ce beau royaume enneigé. Cet arbrisseau qui a eu la malchance de pousser en un lieu isolé est courbé sous l’effet de la Tramontane. Combien de temps encore tiendra-t-il tête aux éléments?
Nous arrivons enfin sur plateau sommital dégagé par le vent qui offre à nos yeux de vieux enfants éblouis un paysage féerique.
Il n’ y a pas une présence humaine ou animale à l’horizon, nous seuls seuls en cet univers hivernal hostile. Nous en éprouvons une félicité secrète qui nous relie à nos très lointains ancêtres qui ont conquis notre vaste Terre en affrontant la dureté des éléments. Comme l’a écrit mon copain Bernard dans un récent Haïku sur son blog, c’est en ces lieux que nous goûtons pleinement à la vie.
Nous arrivons au sommet que le vent a quasiment déneigé mais a coiffé le haut cairn qui le marque d’une jolie capuche de neige. Il est entouré de murets propices à notre halte pique-nique car nous ne nous voyions pas déjeuner les fesses dans la neige.
Et voici nos verres de pique-nique pour vous montrer que, bien que proches de l’homme de cro-magnon, pour ce qui concerne nos loisirs, nous sommes plutôt raffinés quand sonne l’heure des repas en quelque lieu qu’ils se déroulent !
Equipés, en outre, de récipients isothermes nous dégustons, face à un fabuleux paysage, pour ma part, un coq au vin et pour ce qui concerne Jo un cassoulet, accompagnés d’un délicieux Saint Chinian du Domaine Rimbert dont la trogne rabelaisienne du propriétaire est une garantie de la qualité de ses vins ! Suivront ensuite, mandarine, pain au chocolat, café et Génépi, élixir alpin qui empêche le sang des randonneurs de geler !
Revigorés par ces délicieuses agapes, nous empruntons la piste qui descend vers la jasse (ancienne bergerie) d’Alingri avec l’idée de poursuivre jusqu’à la table d’orientation qui domine la vallée de l’Orb.
Le ciel s’est de nouveau couvert et la température négative nous amène à ajuster nos couvre-chefs pour éviter que les quelques neurones qui nous restent et qui, par une température agréable fonctionnent déjà au ralenti, ne gèlent !
Mais la piste qui longe la Jasse, étant en contrebas d’un promontoire rocheux qui la protège du vent, est recouverte d’une couche de neige de soixante centimètres qui rend difficile toute progression. Aussi nous bifurquons dans la piste qui mène à la Jasse de Joucla pour redescendre par le GR 7 au col des Avels.
Etant orientée Nord Sud, elle est plus dégagée et nous pouvons progresser sans trop de difficulté bien que nos arpions commencent à être mouillés par la neige qui s’infiltre dans nos godasses.
Nous retrouvons avec bonheur le GR7 mieux dégagé que nous avons emprunté le matin.
Les nuages se déchirent par endroit et les rayons diffus du soleil créent une ambiance bleutée fantasmagorique.
Il nous faut franchir de nouveau les congères traversés le matin ce qui ne fait pas l’affaire de nos arpions mouillés et gelés.
Mais le beau temps revient faisant remonter la température de quelques degrés, ce qui est bienvenu.
Ayant écourté notre randonnée, nous avons du temps devant nous et décidons de descendre dans les superbes gorges de Colombières où coule un torrent dont les rives sont drapées de stalactites de glace.
Les cascades ne sont pas gelées mais la glace qui les borde ne fond pas ce qui vous donne une idée de la température de l’eau!
Le sentier est un peu périlleux du fait des plaques de glace qui le tapissent par endroits.
Nous parvenons à l’aplomb d’une superbe vasque dont les eaux limpides nous tentent, vieux fadas que nous sommes! Inspirés par les récents championnats du monde de nage en eau glacée qui se sont tenus à Samoëns le week end précédent, nous y descendons et les lieux étant déserts nous sommes vites nus comme des vers…
Nous tatons l’eau du pied mais ceux ci étant déjà gelés nous ne voyons pas la différence.
Et à tour de rôle nous piquons une tête! Sûr que quand l’ami Gibus lira cette note il regrettera de ne pas avoir été de la fête !
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Je vous invite à écouter ma chanson
Les doudous et les blessures
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
Mon ami Gibus vient de publier son troisième roman que vous pouvez commander dans toutes les bonnes librairies
(Decitre.fr, FNAC...)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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