Du ravin des arcs au causse de Millau
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Début décembre 2019 nous sommes allés randonner dans la région du Pic Saint loup, modeste montagne (658m) emblématique de la région de Montpellier qui se dresse au milieu d’un vaste plateau et que l’on voit à 80 kilomètres à la ronde. Il résulte du soulèvement à la verticale d’un plateau sédimentaire lors de la surrection des Pyrénées, il y a 40 millions d’années. Sa particularité est qu’il change complètement d’apparence selon l’endroit d’où on le regarde. Ici nous le contemplons du Nord, dans la région de Saint Martin de Londres d’où il prend la forme, pour ceux atteints comme moi de paréidolie, d’un géant faisant la sieste sur le plateau !
Quand on le voit de l’Ouest, à partir notamment des pentes du Mont Saint Baudille, il ressemble à une énorme dent de requin. Il fait alors face à l’Hortus, cassure dans le plateau sédimentaire due à l’érosion et qui recèle une superbe grotte où nos lointains ancêtres se sont réfugiés, il y a environ 50.000 ans, à l’époque glaciaire du Wurms au cours de laquelle chevaux et aurochs parcouraient le plateau.
Vu de l’Est, en raison de la perspective, il ne semble pas plus haut que l’Hortus. Comme quoi il faut toujours se méfier des apparences !
Ce jour nous avons prévu deux ballades, nous entamons la première avec pour objectif l’exploration du ravin des Arcs creusé par le Lamalou, modeste affluent de l’Hérault.
Je vous disais tout à l’heure qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. En voilà une nouvelle illustration : on croit voir, sur ce plateau rocheux, un mur édifié par les humains mais ce n’est que l’effet de l’érosion de la roche par la pluie, le froid et le soleil et qui a été fragmentée d’une telle manière qu’elle ressemble à des pierres juxtaposées. Parlant d’apparences, le plus inquiétant est qu’avec les technologies modernes on va réellement pouvoir nous faire prendre des vessies pour des lanternes puisque l’on sait intégrer une personne à n’importe quelle vidéo et lui faire commettre ainsi des actes auxquels elle n’a pas participé oui lui faire tenir des discours qu’elle n ‘a pas prononcés. On pourrait ainsi faire dire à Trump qu’il adore le Camembert et le Beaujolais, ce qui pourrait empêcher sa réélection ! Ou me faire faire de la publicité pour de l’eau minérale, ce qui inquiéterait beaucoup mes amis !
Par contre, je vous garantis que dans la tenue de ce cairn il n’y a aucun trucage. Je tire mon chapeau au randonneur qui l’a édifié car pour moi c’est de l’art, bien que ce terme soit aujourd’hui galvaudé, puisque une banane scotchée au mur au festival d’Art Basel à Miami Beach s’est vendu 120.000 dollars. Jamais un chimpanzé pourtant réputé moins intelligent que nous ne dépenserait une somme pareille pour une banane, mais bon il est vrai que ça s’est passé au pays de Trump !
Nous descendons dans les gorges et vous remarquerez la coquetterie de mes compagnons de marche qui arborent une tenue en accord avec les frondaisons automnales des arbres. Nous sommes en France pays du raffinement et du luxe !
Nous arrivons au bord du Lamalou que les pluies hivernales ont ragaillardi, lui qui en période estivale est quasiment à sec.
Au cours de sa longue existence, il a creusé une superbe arche qui nous montre que rien n’est impossible à celui qui est déterminé et sait faire preuve de patience. La nature est une école de philosophie !
Nous sommes remontés sur le plateau pour entamer notre seconde balade en direction du Causse de Millau (qui n’a rien à voir avec la ville et le viaduc du même nom) qui s’étend au pied de la face Nord du Pic Saint Loup.
C’est une zone sauvage semi-aride où l’espace ouvert à nos yeux et nos pas agrandit notre âme et creuse aussi notre appétit. Car l’homme est chair et esprit et la beauté comme le jambon beurre et le rosé nourrissent sa vie ! Nous décidons d'en faire notre salle à manger du jour ! Heureux convives nous sommes, assis au banquet de la nature !
La beauté nous la trouvons aussi au ras du sol dans cette marguerite que nous sommes étonnés de voir se dresser en ce mois de décembre. Bientôt des orangers pousseront sur le sol irlandais contrairement à ce que chantait l’émouvant Bourvil.
Mais il est l’heure de faire demi-tour (en avant marche !) et nous escaladons les « marches de géant » (nom du lieu) pour accéder au promontoire rocheux qui surplombe le causse.
Du haut de ce promontoire, on aperçoit le château de Viviourès perché sur la crête de l’Hortus et que nous avons visité avec Romain, notre petit loup en mai 2019 .
Un vaste boulevard vierge de toute végétation s’ouvre à nos pas comme une rampe de lancement vers le ciel. L’horizon est si lointain que les nuages qui l'encombrent semblent frôler la Terre, nous faisant croire que l’on pourrait les saisir pour en faire des écharpes.
Un énorme rocher posé au milieu du plateau nous intrigue car il n’est pas fait de la même roche que le sol. Il ne peut être tombé du ciel car il aurait creusé un cratère. Il ne s’agit pas non plus de rocher morainique abandonné par un glacier lors de la dernière période glaciaire comme on le voit en Aubrac, car les glaciers ne descendaient pas jusqu’ici. Peut être est-ce une inclusion de roche plus dure qui était dans le sol et a été dégagée par l’érosion. Si un géologue lit cet article, peut-il nous donner une explication ?
Nous parvenons au bout du promontoire et avant de redescendre vers nos chevaux mécaniques, nous jouissons du vaste panorama qui s’offre à nos yeux. Au premier plan nous apercevons la belle église romane Saint Etienne de Gabriac édifiée au XIIème siècle par les moines de l’Abbaye de Maguelonne. A l’arrière plan, se dresse le Pic d’Anjau (864m) qui offre un magnifique point de vue sur les Cévennes et que nous avons maintes fois grimpé. Pour ceux qui ne le connaissent pas, promis, nous y retournerons !
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Tu rames....
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Texte & Photos Ulysse