Les chevaux du Marcou
Celles et ceux qui me lisent régulièrement savent qu’avec mon inséparable copain Gibus nous ne sommes pas du genre à nous laisser impressionner par la météo. C’est pourquoi malgré le temps maussade qui règne en ce matin d’août sur les hauts cantons de l’Hérault, nous partons en compagnie de quelques amis à l’assaut du Marcou, l’un des plus hauts sommets (1081m) du département.
Nous prenons quelques risques – toujours calculés car nous sommes de vieux sages* - vu que la première partie du chemin d’accès est assez «technique» et il vaut mieux l’emprunter par temps sec car il serpente sur une arête rocheuse que la plus petite pluie rend très glissante.
- vieux singes aussi !
Mais malgré quelques gouttes nous arrivons sans encombre en vue du sommet coiffé d’une croix qu’aucun stupide énergumène n’est encore venu abattre, comme certains l’ont fait récemment avec la croix du Pic Saint Loup. Je ne crois pas au dieu des catholiques ni des autres religions monothéistes d’ailleurs (mon dieu s’appelle Bacchus !) mais si les hommes vivaient selon les évangiles, le monde se porterait mieux.
Au sommet, un comité d’accueil très particulier nous attend : un groupe de chevaux semi-sauvages qui n’entendent pas nous laisser la place.
Nous passons à l’écart pour nous choisir un lieu de pique-nique moins fréquenté.
Assis dans l’herbe nous surplombons un vallon où le soleil et le brouillard nous régalent d’un ballet mouvant d’ombres et de lumière.
Heureux les gens de la campagne qui ont ainsi à leur disposition en permanence de munificents spectacles que l’on peut admirer sans craindre le perfide Covid 19.
Mais peu à peu, les chevaux - qui sont des animaux gourmands - s’approchent de nous, espérant sans doute quelques friandises ! Un premier vient en éclaireur….
`
Puis un deuxième….
Mais n’obtenant rien de nous qui n’avons aucun aliment qui leur convienne, ils envoient, si je puis dire, la « grosse cavalerie » en la personne de l’étalon du groupe de la taille d’un percheron !
Mis en confiance par cette imposante compagnie le petit dernier s’approche également.
Souhaitant pique-niquer tranquilles sans craindre de voir notre sandwich happé par une mâchoire chevaline, c’est avec regret que nous les effrayons et parvenons à les éloigner.
Ils reprennent leur position autour de la croix et le soleil revenu nous jouissons d’un superbe spectacle pour accompagner le jeu de nos mandibules et de nos gosiers. Ah ! que c’est bon une (à la fois !) gorgée de rosé en compagnie d’amis à plus de mille mètre d’altitude ! Fort heureusement Modération a calé dans la montée et on la récupérera en descendant !
Pour moi cette scène est l’illustration de la vraie vie, celle que l’on passe au sein de la nature, fouetté par le vent, caressé par le soleil, en compagnie d’animaux avec lesquels on partage l’élan vital qui irrigue la Terre. Nous sommes loin du monde mortifère que les GAFAS, nouveaux marchands du Temple, sont en train d’installer sur la Terre avec la coupable complicité des humains qui ne savent plus regarder que leur doigt sur un écran tactile au lieu de contempler la lune !
Nous devons hélas quitter ce paradis et nous prenons le chemin du retour.
Le sentier est pentu et caillouteux et nécessite une attention de tous les instants.
Puis nous retrouvons un sentier plus carrossable qui nous permet de jouir du magnifique paysage.
Bientôt la croix et les chevaux ne sont plus que de minuscules silhouettes ravivant, comme à chaque randonnée, mon étonnement de la distance que l’on peut parcourir à pieds en peu de temps ! C’est ainsi que l’homo sapiens, parti d’Afrique, a en quelques milliers d’années envahi la Terre !
Cette randonnée, à la limite des climats méditerranéen et continental, offre une très grande diversité de végétation. Ainsi après des zones pastorales, nous traversons des hêtraies tapissées de fougères.
Avant de se quitter, je vous invite à jouer à « chercher l’intrus » et vous demande de deviner qui dans notre groupe a fini la randonnée pieds nus ! Je sais que mes fidèles lectrices connaissent la réponse, mais je leur demande de ne pas envoyer de dons pour que ce "fada" s'achète une paire de chaussures car il considère que c'est une dépense inutile vu que c'est un objet qu'on laisse toujours traîner à terre ! Et il n'a pas tort !
Nous arrivons en vue de la civilisation et de notre point de départ où nous attendent sagement allongées au frais dans notre coffre nos amies blondes Heine & Keine qui vont nous faire du bouche à bouche pour nous revigorer. On a mis Modération, que nous avons retrouvée à la descente, à leur place dans le coffre !
Tchin ! et à la prochaine !
*****
Pour être informé(e) des nouvelles publications
inscrivez vous à la newsletter
******
(Cliquez sur le nom des blogs pour y accéder)
Texte& Photos Ulysse
A découvrir aussi
- Quand un petit loup mène la vie de château !
- En raquettes dans le Queyras : vers Clapeyto, le paradis blanc !
- En raquettes dans le Queyras : le belvédère du Mont Viso