A la découverte des hameaux de Montcalmès et de Lavène en passant par le belvédère du Berger !
Le monde va à vau-l’eau et pour retrouver un peu de sérénité rien de tel que d’appeler quelques amis, de prendre son bâton de marche, de mettre dans son sac à dos de roboratives nourritures liquide et solide et de partir une journée au grand air rechercher la compagnie des arbres, du vent, des nuages et de nos frères les animaux, quand ils osent encore se montrer.
Aujourd’hui, nous allons arpenter le causse de Montcalmès, vaste étendue pierreuse et collineuse qui domine la rive sud de l’Hérault bordé au nord par les monts de St Guilhem. On est ici dans un pays aride et austère, vaste socle de calcaire abandonné par une ancienne mer qui s’y étendait il y a cent millions d’années.
Les gorges de l’Hérault, dans ce secteur, sont sauvages, ni route ni édifice n’en trouble la tranquillité. Le paysage que l’on y découvre est le même que celui que contemplaient nos ancêtres il y a des dizaines de milliers d’années. De rares sentiers osent descendre ces pentes abruptes qui devaient permettre aux hommes autrefois d’aller chercher de l’eau ou pêcher.
Même en hiver la nature est source d’émerveillement. C’est à cette saison que murissent les fruits de la Salsepareille, nourriture préférée des Schtroumpfs qui sont immunisés contre ses baies toxiques pour les humains. En revanche ses feuilles et ses racines font de la salsepareille une plante médicinale, qui soigne notamment les maladies de peau et les rhumatismes, et qui améliore la circulation sanguine. Les lianes et les feuilles en forme de coeur de la salsepareille sont ornées de minuscules épines qui rendent les bosquets où elles poussent infranchissables. J’en ai fait l’expérience un jour où je me suis perdu. Une autre manifestation végétale intéressante à noter sont les feuilles épineuses qu’arborent ces jeunes chênes verts sur leurs basses branches. Ces épines sont là uniquement pour dissuader les moutons ou chèvres qui en raffolent de les manger. Les feuilles placées hors de leur portée n’en ont pas ! Astucieux ces arbres ! Bien plus intelligents que certains humains, notamment yankees!
Nous poursuivons tranquillement notre cheminement sur des chemins aujourd’hui déserts mais que, dans le passé, parcouraient des milliers de moutons.
Face à nous se dresse le roc de la Vigne où il n’y a jamais eu de vigne ! Peut être faut il chercher l’origine de son nom dans le vocable gallo-romain « vicus novus » qui veut dire nouveau village car un hameau est niché à ses pieds.
Ce causse de calcaire est une véritable passoire qui absorbe l’eau dans ses profondeurs plus vite que les nectars descendant dans mon gosier et pourtant, en de rares endroits, une couche d’argile permet à l’eau de créer des «lavognes» naturelles ou des lacs comme celui de Fontemarie qui ont permis pendant des siècles d’y pratiquer l’élevage des ovins.
Nous parvenons au belvédère dit du berger qui offre une vue somptueuse sur le village de St Guilhem, l’un des plus beaux de France situé à l’entrée du défilé qui mène à l’impressionnant cirque de l’Infernet nommé aussi cirque du Bout du Monde. Ce village est le lieu de l’intrigue du nouveau roman que vient de publier mon ami Gibus (voir en pied d’article).
Ce village possède un joyau de l’art Roman, l’abbaye de Gellone, fondée en 804, qui possède un morceau de ce que l’on prétend être la vraie croix! Laissée à l’abandon après la révolution, son cloître a malheureusement été pillé et une grande partie de ses colonnes et sculptures vendues à un yankee pour être installées dans un musée de New-York.
Surplombant le village, le château du Géant se dresse sur l’éperon rocheux du cap de la Croux. Son nom vient d’une plaisante légende que vous pouvez découvrir ICI. Derrière les monts de St Guilhem se dresse la formidable barrière du massif de la Séranne dont l’étymologie «serre»* désigne une ligne de crêtes qui ferme le paysage. Un vieux dicton occitan affirme « Aquela que val darrièr la serre sap pa que vai querre » qui veut dire « Celle qui va derrière la serre ne sait pas ce qu’elle va y trouver». Aujourd’hui, on sait que l’on y trouve le Larzac !
*notons que "serre" a donné aussi "serrure" qui est une fermeture
Nous arrivons au hameau de Montcalmès dont l’importance étonne en ces lieux si inhospitaliers du fait du manque d’eau et de terres peu fertiles. Il s’agit pourtant d’un des plus vieux lieux d’habitation de l’Hérault choisi sans doute en raison de son isolement pour des raisons de sécurité. (d’où sans doute son nom). Les habitants tiraient leurs revenus de la fabrication de charbon de bois et d’élevage ovin. Les derniers habitants en sont partis à la fin du XIXème siècle. Une habitation a été rénovée qui doit servir de lieu de vacances.
Les habitations qui subsistent sont un chef d’oeuvre de l’architecture rurale comme le montrent les quelques photos qui suivent.
Cette photo et celle qui suit ont été prises lors d’une précédente visite en 2018 alors que la totalité des ruines étaient encore accessibles au public. Aujourd’hui ces lieux remarquables sont interdits d’accès pour des raisons de sécurité. Je suis heureux de pouvoir vous les faire admirer. Il est regrettable qu’à cause de dictateurs foldingues l’on doive aujourd’hui consacrer des dizaines de milliards pour fabriquer des armes et des bombes plutôt que de les affecter au bien être des populations et à la réhabilitation du patrimoine, trésor inestimable légué par les générations précédentes.
La vision de belles choses apaise et enrichit bien plus que les crypto-monnaies et sereins nous poursuivons notre périple sur la route qui poudroie, loin des tumultes et turpitudes terrestres dont se repaissent les réseaux associaux.
Nous passons devant le hameau de Lavène, dernier lieu du causse de Montcalmès habité par un couple d’éleveurs du plateau qui ont arrêté leur activité en 2010.
Revenus près du village de Puéchabon, notre point de départ, le sol plus fertile permet la culture d’oliveraies dont le feuillage argenté s’illumine sous les rayons du soleil. L’or du soleil se retrouvera dans les bouteilles d’huile d’olive, élixir de longévité. Nous arrivons revigorés par cette journée de marche en plein air avec toutefois un gros bémol : bien qu'ayant marché dans des endroits isolés et déserts nous n'avons entendu aucun oiseau chanter ni vu un seul animal sauvage. Par contre nous avons vu une multitude de perchoirs à chasseurs, triste illustration d'une pratique scandaleuse de la chasse, la France étant championne d'Europe des espèces d'oiseaux chassés (64!) et d'une liste innombrable d'animaux considérés comme néfastes . Mais la fin annoncée de la biodiversité annonce également la nôtre !
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Mon ami Gibus a écrit un nouveau roman
que vous pouvez commander chez
" Une aventure à la recherche du trésor des Templiers"
Je vous invite a écouter ma chanson
les êtres chers qui sont partis devant"
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
PHOTOS, TEXTE ULYSSE
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