A l‘assaut du Naudech par le col de la Bacoulette
Alors que des dirigeants voyous assaillent des peuples innocents qui ne demandent qu’à vivre en paix, moi je pars à l’assaut des montagnes avec le seul désir de vaincre le grippage de mes genoux et l’entropie qui peu à peu gagne l’ensemble de mon corps vieillissant. Aujourd’hui, nous avons au menu l’ascension du Naudech (753m) modeste sommet du Haut Languedoc qui domine l’Orb et nous partons, pour ce faire, du pittoresque village de Ceps vierge de tout parpaing brut, exception rarissime à noter en Hérault! L’Orb, que nous traversons pour rejoindre le village, baigne, en cette heure matinale, dans une lumière dorée que diffusent les frondaisons automnales caressées par les rayons d’un timide soleil.
La cime du Naudech se profile au loin, ombrée par un nuage qui daigne nous épargner et nous laisse ainsi jouir du soleil qui atténue quelque peu le froid vif qui règne à cette heure. La distance, plus que respectable, à laquelle se dresse ce sommet pourrait décourager ceux qui, peu habitués à marcher, ne savent pas qu’en mettant un pied devant l’autre et en recommençant sans relâche on finit par parcourir des distances incommensurables. Selon mes calculs, au cours de mon existence j’ai fait plus que le tour de la Terre en marchant !
L’arrière garde traine un peu mais pourquoi se presser quand on a une pleine journée devant soi et que la nature environnante recèle tant de beauté à contempler.
Nous arrivons au col du Bosc et faisons face à la formidable masse granitique du Caroux dont les lectrices et lecteurs de ce blog connaissent quasiment tous les sentiers qu’ils ont parcourus en notre compagnie.
Nous prenons la direction du col de la Bacoulette en empruntant une belle piste où l’on jouit d’un panorama exceptionnel sur l’ensemble du massif de l’Espinousse dont le Caroux est l’avant poste.
La chance souriant aux audacieux, une brève averse qui traverse la vallée, tout en nous épargnant, nous gratifie d’un superbe arc-en-ciel. A ceux qui croiraient encore qu’un trésor est caché au pied d’un arc-en-ciel je leur dis que c’est une infox, je le sais parce que j’ai plusieurs fois creusé et je n’ai rien trouvé !
Parvenus ahanants et soufflants au col de la Bacoulette, nous empruntons la piste qui mène par une pente plus modérée au sommet du Naudech d’où l’on surplombe un méandre de l’Orb au bord duquel est niché le joli village de Vieussan. Les rivières elles aussi aiment voyager et prennent leur temps pour arriver à la mer !
Sur l’un des monts qui dominent le village de Vieussan se dresse les ruines de la tour du Pin où l’on accède par une superbe randonnée inscrite à notre programme de l’an prochain. L’espoir et les projets font vivre !
Vers le sud s’étend un océan de monts boisés, immenses vagues vertes qui déferlent jusqu’à la mer que l’on devine sur la ligne d’horizon embrumée. Notons que les essences méditerranéennes qui les recouvrent (chênes verts, arbousiers, genévriers etc…) ont des feuillages persistants qui produisent de l’oxygène toute l’année. Ainsi des millions d’arbres oeuvrent à rendre respirable l’air que les humains s’emploient à polluer !
Le sentier de descente fort pentu et hérissé de roches de schiste glissantes met rudement à l’épreuve nos articulations et notre sens de l’équilibre. Mais nous nous en sortons avec les honneurs sans chuter !
Parvenus sains et saufs au col de Courbou, nous sommes récompensés par une vue panoramique sur le Caroux dont les vertigineuses falaises font qu’il n’a pas à rougir vis à vis des massifs pyrénéen et alpin.
Nous voici revenus au niveau du plancher des vaches ou plutôt des vignes et nous nous dirigeons vers le village de Vieussan judicieusement installé sur le flanc sud d’une colline surplombant l’Orb.
Le Caroux qui domine le paysage constitue une formidable barrière climatique en protégeant Vieussan de la capricieuse et parfois redoutable Tramontane.
Ayant dépassé le village nous suivons un sentier bordé de vignes qui, protégées du vent, ont gardé leur toison d’or automnale.
Nous nous rapprochons de l’Orb qui a taillé son chemin dans le plateau calcaire qui recouvre le secteur.
Toujours étonné, je suis, de constater le phénoménal travail de sape que l’eau, ce fluide si doux quand il court sur notre peau, peut produire sur des roches quelle que soit leur dureté.
Bientôt, nous apercevons le pont par lequel nous avons franchi l’Orb ce matin et auprès duquel nous attend notre monture.
Le soleil qui, ces dernières heures, jouait à cache cache nous gratifie soudain d’un feu d’artifice sur les vignes qui se déploient sur les coteaux de la rive opposée.
Alors que nous traversons le pont, il éclaire, comme pour nous narguer, la tour du Pin qui sera l’un de nos objectifs l’an prochain si le Grand Manitou préserve nos genoux !
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