Eldorad-Oc

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A travers la garrigue de Castelnau de Guers

 

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L'urbanisation galopante du monde ramène l'humanité au rang des fourmis et des abeilles, à la différence près que nous ne travaillons pas pour une reine, mais souvent pour "des prunes". Toutefois, comme ces insectes, nous consacrons la majeure partie de notre vie à aller de l'alvéole où nous travaillons à celle où nous vivons pour assurer notre subsistance. De surcroît quand nous allons de l'une à l'autre nous passons notre temps bloqués dans les embouteillages ou serrés comme des manchots empereurs dans les wagons bondés des trams, des métros et des trains de banlieue ou des RER. Et pendant tout ce temps nous rêvons de grands espaces et de nature vierge. Nous nous transportons en pensée au pied des Mitaines de Monument Valley au coeur de l'Arizona, de l'Uluru en plein coeur du bush australien ou des pyramides d'Egypte. Le problème est qu'avec le coût de l’essence et autres produits nécessaires à notre existence nos comptes bancaires sont frappés d'anorexie et nous permettent tout juste de faire un aller retour à Palavas les Flots. On se console en se disant que de toute façon il est plus dangereux de voyager sur des avions de Boeing ou des voitures de Stellantis que de traverser l'Iraq ou l'Afghanistan en bus et qu'il n'est pas bon pour la ligne de manger du kangourou ou des hamburgers pendant trois semaines. Cela dit, nos rêves sont tenaces et la déprime ou la mélancolie nous envahissent. Mais réjouissez vous car je connais un endroit à deux pas de Montpellier aussi beau et dépaysant que les grands espaces américains ou australiens : il s'agit de la garrigue de Castelnau de Guers.  Ce lieu est un véritable patchwork botanique et géologique qui a été bousculé par la surrection des Pyrénénes puis des Alpes. On y trouve des ruffes rouges, des dolomies, des grès, des roches volcaniques, des "conglomérats" et des calcaires coquilliers provenant du fond d'une ancienne mer qui recouvrait la région il y a 100millions d'années. 

 

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Au coeur de cette garrigue, la vigne occupe une place de choix, héritage des Romains, mais ici l'intelligence des hommes la laisse cohabiter avec les autres espèces du monde végétal. Ces plantations diversifiées maintiennent dans le sol les micro-organismes nécessaires au maintien de sa fertilité et font une vertueuse concurrence à la vigne contrainte d'aller chercher ses aliments et son eau au plus profond des sols, donnant naissance à des nectars venus du coeur de la terre. Elles offrent en outre le gite et le couvert à toute une faune d'insectes et d'oiseaux préservant une nécessaire biodiversité. Enfin, au connaisseur gastronome elles offrent salades, asperges, baies et condiments de toutes sortes.

 

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Les amandiers parsèment le paysage, impassibles guetteurs dont les fleurs blanches annoncent en février le retour des beaux jours.

 

 

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D'une vigne à l'autre le sol change de nature et de couleur, mais n'allez pas croire que les sols blancs soient faits pour les vins blancs et les sols de «ruffes» pour les rouges ! 

 

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Au détour d 'un chemin, entre un bosquet de thym et de romarin, une belle à l’allure très exotique prend la pose. Son nom est moins poétique que son allure car il s’agit d’un salsifis à feuille de poireau !

 

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Si l'envie vous prend de jouer les ermites et de faire retraite en ce lieu, les logis pittoresques ne manquent pas. Vous avez le choix entre la maison méditerranéenne dans la pinède….

 

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ou bien le mazet de vigneron (avec un supplément pour avoir libre accès à la cave!)

 

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Ou bien, si vous avez la nostalgie de votre enfance, vous pouvez vous offrir aussi la petite maison dans la prairie! La clé se trouve généralement sous une tuile placée devant la porte d'entrée pour éviter les pies voleuses. Prière de laisser l'endroit aussi bucolique que vous l'avez trouvé !

 

 

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Vous avez opté pour le mazet et avez dormi comme une souche, la paille de la litière était chaude et confortable et le spectacle de la voie lactée au travers des trous de la toîture a avantageusement remplacé le JTdu 20heures. Certes, il n'y avait pas d'eau chaude, les toilettes étaient parcourues par les araignées et les courants d'air et il ne restait plus une seule bouteille de Picpoul de Pinet dans la cave. Mais vous êtes néanmoins enchanté(e) et prêt(e) à reprendre la visite de la garrigue malgré le temps qui tourne à l'orage. Alors allons y! Prenons tout d'abord la direction du Tempot de Buard que domine un pioch de ruffe rouge. 

 

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Le Pioch qui domine le Tempot de Buard est coiffé d'une strate de calcaire sédimentaire déposé par la mer il y a 100millions d'années. Sous l'effet de l'érosion cette strate se morcelle en énormes morceaux de «sucre» que la pluie mettra également quelques millions  d'années à dissoudre.

 

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Poursuivant notre chemin, nous croisons un magnifique amandier qui dresse sa toison blanche vers la mer de nuages menaçants, promesse d'une pluie bienfaisante que la vigne transformera en nectars.

 

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Nous avons fait à peine quelques kilomètres et nous débarquons soudain sur la lune, au lieu dit joliment nommé de «l'étendoir des fées» qui offre un paysage minéral digne de la mer de la Tranquillité où Amstrong posa le pied un jour de juillet 1969. 

 

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On trouve à cet endroit d'énormes «molaires» fossiles dont on pourrait croire qu'elle ont appartenu aux dinosaures qui ont hanté les lieux il y a soixante millions d'années.

 

 

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Remontant vers le nord et grimpant sur les collines qui dominent l'Hérault on découvre l'Ermitage de Saint Antoine du Lac qui aurait été construit par les Antonins dont l'ordre a été rattaché à celui des Chevaliers de Malte. Les Antonins soignaient les gens atteints du mal des ardents ou feu de « Saint-Antoine » dû à l'ergot de seigle. Il reste peu de chose de l'ermitage, mais le seul arc ogival qui subsiste et se dresse vers le ciel confère au site une aura de spiritualité. Malheureusement au cours de l'été 2007 un incendie a partiellement brûlé l'énorme pin séculaire qui ombrage les ruines.

 

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En revenant vers le coeur de la garrigue, on arrive en un lieu où un champ de blé en herbe donne au paysage un air de Normandie. 

 

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Vous êtes conquis ou conquise par ce lieu magique, vous avez décidé d'élire domicile ici, je vous comprends et je viendrai souvent vous rendre visite. J'amènerai bien sur les tielles et une bouteille de Picpoul!

 

PS : J'informe mon lecteur Daniel que j'ai répondu à son commentaire relatif aux circuits dans l'article sur le causse de Clairac et Boussagues. 

 

  Je vous invite à aller sur mon blog musical 

 

 Canta-la-Vida  

(lien dans la barre de titre) 

 

pour écouter ma chanson: Je connais un endroit...

 

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Mon ami Gibus vient de publier un nouveau roman

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ALICIA vit dans la grande exploitation agricole dirigée par sa sœur et son époux à Skoura, au sud du Maroc. Son mariage vacille, elle n'est pas très heureuse. Une crise politique entre syndicats et gouvernement rendra la marche de l'exploitation difficile tout comme son travail d'infirmière libérale. Suite à la traversée de moments spécialement pénibles pour sa vie de couple, elle envisage son retour en France. Sa sœur Azziza décide de modifier le fonctionnement de l'exploitation dont la charge est trop lourde pour une jeune femme.

 

Et si vous êtes intéressés par les plantes alpines et l'herboristerie je vous invite à découvrir le blog de sa petite fille Carla accompagnatrice de montagne en cliquant

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TEXTE & PHOTOS ULYSSE



09/11/2024
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