Péripe en Osona - 2 - de Tavernoles à Tavertet
Un temps maussade accompagne, hélas, la suite de notre périple qui commence, ce matin, par la visite du charmant village de Tavernoles situé au nord est de Vic et qui possède une belle église romane Saint Estève du XIème siècle.
Si sa façade a été remaniée au cours des siècles, la nef et l’abside ont conservé le style lombard d’origine.
Derrière l’église, on découvre une ancienne coulée de lave - abondantes en Osona - provenant de la Garrotxa, zone volcanique située un peu au nord qui comportait une quarantaine de volcans dont la dernière éruption remonte à 11.000 ans seulement. Des croyants ont disposé à son extrémité une statue de la vierge Marie, sans doute pour éviter que ce coulées ne reprennent leur cours dévastateur dans les siècles à venir! Ce genre d’initiative ne sert pas, à mon avis, à grand chose, mais, bon, ça ne nous fait non plus de mal, alors!
Puis nous nous dirigeons vers le parador de Vic Sau qui domine la retenue d’eau créée par un barrage sur le Ter. C’est un endroit paradisiaque pour y séjourner dont les prix restent abordables en semaine hors saison. Malheureusement, deux éléments gâchent un peu le spectacle que nous espérions: le temps maussade et la sécheresse qui a sévi en Espagne en ce début de printemps et a rendu exsangues ses cours et plans d’eau.
Nous nous rendons, ensuite, au départ du sentier qui mène au monastère Sant Pere de Casseres qui domine un méandre du Ter. Hélas le Ter, comme vous pouvez le constater, est réduit à un maigre filet d’eau !
Le sentier qui mène au monastère suit une arête rocheuse qui domine un méandre en épingle à cheveu du fleuve.
Malgré l’absence d’eau, le lieu mérite le déplacement. On mesure à quel point le climat est affecté par le réchauffement climatique en cours et ce n’est hélas qu’un début !
Et pourtant les humains continuent d’agir comme si de rien n’était. Ainsi, pour ne citer qu’un seul exemple, l’Arabie Saoudite, reine du pétrole, va organiser les prochains jeux d’hiver asiatiques en 2029! Cherchez l’erreur! On devrait pourtant commencer par supprimer les expositions universelles ou les coupes du monde et les jeux olympiques qui conduisent des centaines de milliers de supporters, adeptes du sport sur canapé, à prendre l’avion! Je doute que l’on puisse encore courir un « cent mètres » quand il fera 50° à l’ombre
Nous approchons du monastère bénédictin, consacré en 1050, perché au bout du promontoire rocheux qui domine le Ter. C'est l'une des œuvres maîtresses du roman catalan avec son clocher massif.
La nef a des dimensions impressionnantes. Nimbée de lumière grâce à de nombreuses ouvertures, son dépouillement invite à la méditation.
Nous prenons la direction de Roda de Ter pour nous rendre au mirador d’en Ter d’où l’on jouit de la plus belle vue sur le monastère entouré par le cingle du fleuve….quand il coule!
Je poste ici une photo trouvée sur l’internet pour vous montrer le site lorsque le fleuve a son cours habituel! Quand sont à sec les cours d'eau il n' y aura plus de vin dans les tonneaux !
Nous visitons ensuite le site archéologique de Poblat Iberic de Esquerda situé à la périphérie de la ville de Roda de Ter .
Ce site, perché sur les roches escarpées qui dominent l’un des méandres du Ter, était une enclave stratégique occupée depuis la préhistoire, pendant l’époque ibère et jusqu’au Moyen-âge.
On peut supposer que les morts qui ont été ensevelis dans ces sépultures étaient des personnalités respectées vu le travail de terrassement qu’elles impliquaient.
Nous nous dirigeons vers le village de Tavertet en longeant des mesas, ces montagnes tabulaires, typiques des paysages espagnols.
La route sinue au pied d’impressionnantes falaises où certains rochers, qui paraissent mal arrimés, font que l’on ne traine pas en chemin!
Le village de Tavertet est un havre de beauté et de sérénité, point de départ d’une route «scénique» au long de laquelle se succèdent les points de vue spectaculaires sur le lac créé par le barrage sur le Ter qui coule en contrebas.
Sur cette photo, on aperçoit le barrage mis en évidence par le bas niveau de l’eau.
Malgré le bas étiage du fleuve, le site est extraordinaire, les eaux vert sauge contrastant avec les frondaisons vert empire du couvert forestier et le patchwork de blancs et de gris des nuées orageuses.
Sur les berges abandonnées par l’eau, on découvre (en bas à gauche) un église, vestige du village Sant Romà de Sau qui fut submergé lors de la mise en eau du barrage.
Habituellement, l’église ne dévoile qu’un petit bout de son sommet, la retenue d’eau étant généralement bien remplie. La hauteur visible du clocher est devenue, pour les habitués du lac, un indicateur du niveau de l’eau.
Alors que le ciel se couvre de nuages, nous rentrons à l’hôtel pendant qu’au loin un ancien volcan semble s’être réveillé! Mais ce n’est qu’une fausse alerte et nous allons pouvoir poursuivre notre périple dont vous découvrirez la suite la semaine prochaine.
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Je vous invite à écouter ma chanson
Tic Tac Tic Toc
sur le temps qui passe....
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
Texte & Photos* Ulysse
*sauf 12ème internet
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