Périple dans le Nord-Est de l’Espagne : 1 - de Benasque à Benabarre
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Partis de bon matin avec un groupe d’amis, nous franchissons les Pyrénées par le magnifique val d’Aran pour nous poser à Benasque (1138m) station de ski nordique dominée par le massif de la Maladeta (3312m). Notre hôtel est situé au fond d’une vallée dont les flancs ont été rabotés par les glaciers il y a plus de dix mille ans où ils ont abandonnés de gros rochers morainiques. C'est ainsi d'ailleurs que les gros mangeurs de glaces se retrouvent avec une moraine au dessous du nombril !
L’Hospital de Benasque, choisi par Gibus, notre guide et « tour operator », est un confortable écrin montagnard dont les salles et les murs exhibent de superbes sculptures en bois. La cuisine y est délicieuse.
Ici, en Aragon comme chez les gaulois, l’ours n’est toléré qu’empaillé ou en sculpture. Comme partout, hélas, les hommes veulent imposer leurs activités mercantiles au détriment de la faune sauvage en voie d’extinction. Abeilles, oiseaux, loups, ours, éléphants, girafes, baleines, tortues etc… tous sont exterminés par un bipède mal embouché qui aurait mieux fait de rester dans son arbre !
Mais l’homme, ce « mister Hyde », est aussi un « docteur Jekill » et sait faire des choses admirables, comme en témoigne le mur de cette maison dont l’agencement des pierres est une véritable œuvre d’art.
Nous sommes début septembre et les colchiques nous annoncent la fin de l’été bien que la température soit encore digne d’un mois de juillet.
Ici aussi la sécheresse a sévit et les torrents maigrelets sont impropres aux baignades montagnardes que Gibus et moi affectionnons.
Et ce ne sont pas les nuages qui dévalent du massif de la Maladeta et se dissipent au contact de l’air chaud qui règne au fond de la vallée qui apporteront la pluie.
Le lendemain matin, nous nous levons avec le soleil pour poursuivre notre périple vers la province de Ribargoza.
Nous faisons une première halte au monastère Santa Maria de Obarra construit par des maîtres lombards au 11ème siècle. Cet édifice est malheureusement fermé mais le site à lui seul justifie la visite.
Si le corps de l’édifice est massif, les absides à l’arrière du bâtiment ont une grande élégance.
Nous traversons ensuite la vallée d’Isabena dominée au fond à gauche par la sierra de Sis et au centre par le tozal (sommet) de Los Moros. Ce lieu a peutêtre servi de refuge aux maures lors de la « Reconquista » par les catholiques des territoires alors aux mains des musulmans.
Ce petit village possède un joyau : une imposante cathédrale du 11ème siècle d’une forme très originale.
Le chœur est orné de stalles en bois superbement sculptées où trône une vierge d’un style très primitif dont le sourire à peine esquissé me fait penser à celui de la Joconde. Elle tient dans une main une intrigante boule ! Permettez au mécréant que je suis de vous donner mon interprétation. La vierge n’est elle pas en train de nous suggérer que pour concevoir Jésus elle a comme, toutes les femmes, croquer la pomme ! Car si Joseph était menuisier, il n'était pas, comme l'on dit, fait de bois !
L’église recèle aussi le tombeau de Saint Raymond orné de superbes bas-reliefs qui représentent notamment la naissance de Jésus et la visite des rois mages.
Sur l’un des cotés un bas relief d’un style plus grossier mais néanmoins émouvant représente la fuite en Egypte de Marie et Joseph lorsque Hérode, auquel on a annoncé la venue d’un messie, a décidé, sentant son règne menacé, d’exterminer tous les enfants de moins de deux ans (histoire racontée par St Mathieu).
Le cloitre de l’église est d’une grande sobriété et harmonie.
Il y règne, comme dans tous les lieux saints isolés du monde, une grande sérénité. Le jeu d’ombres et de lumière que créent les galeries est le symbole de nos vies tissées de périodes ensoleillées et de périodes obscures, de joies et de peines.
Mais après ces nourritures spirituelles, il nous faut nous sustenter et nous nous dirigeons vers la belle ville de Graus pour y chercher un restaurant.
Graus possède une superbe place centrale « la Plaza de Espana » bordée d’arcades et de maisons anciennes, dont certaines décorées de fresques.
Après un copieux « menu del dia » à 15 euros vin et café compris (vive l'Espagne !) nous nous armons de courage pour nous hisser vers le sanctuaire de la vierge de la Pena, perché au dessus de la ville.
Nous retrouvons notre souffle à l’ombre des arcades qui jouxtent le sanctuaire et offrent une vue panoramique sur les environs.
Nous terminons notre périple de la journée en nous rendant à Benabarre dominé par son château. Cet édifice édifié au XIème siècle a appartenu à Ibn Awar, un émir musulman, avant d’être reconquise en 1058 par Ramiro 1e, comte de Ribargoza. Les bâtisses existantes remontent au XIVème siècle.
Les nuits aragonaises étant aussi belles que les jours, nous décidons après la « cena » (dîner) de grimper au château magnifiquement illuminé, pour une promenade digestive !
A suivre….
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Après cette balade, je vous invite à aller sur mon blog musical
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Texte & Photos Ulysse
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