A travers les salins de Peyriac de Mer
Après que nos vieilles gambettes aient arpenté sans fléchir, la semaine passée, les sentiers quasi verticaux du Caroux, nous avons voulu les gratifier d’une balade pépère afin de les remercier de nous permettre, à plus de trois quarts de siècle, d’aller à la découverte des beautés du Languedoc. Nous avons choisi pour cela une destination au ras de l’eau : les anciens salins de Peyriac de Mer. Les élus locaux ont eu l’excellente idée d’en faciliter la visite en installant des pontons qui les traversent en préservant ces lieux fragiles riches en biodiversité.
On aperçoit dans les eaux les anciens quais appelés «passadous» qui permettaient aux sauniers de collecter le sel et de l’entreposer en gerbes pour permettre l’écoulement de l’eau. Ces gerbes étaient ensuite réunies en camelles que l’on recouvrait de tuiles pour les protéger avant qu’on ne les charge sur des barges ou des charrettes. Ces salins ont été exploités jusqu’en 1973. Le sel était autrefois une richesse qui faisait l’objet d’un impôt, la Gabelle, que percevaient les Gabelous. Cet ingrédient permettait la conservation d’un bon nombre d’aliments avant l’invention des frigidaires. Vu l’évolution du coût de l’énergie dont la note est de plus en plus «salée» et les coupures hivernales qui menacent je ne saurais trop vous conseiller de faire des stocks de sel 😛
Les eaux ont monté depuis la fin de leur exploitation et le bâtiment où les sauniers rangeait leurs outils est au milieu des eaux.
Le Mour, promontoire rocheux de soixante mètres qui domine le site, offre une vue d’ensemble sur les salins et nos gambettes acceptent d’y grimper sans rechigner. On aperçoit la digue qui permettait de contrôler l’afflux d’eau venant de l’étang de Bages-Sigean qui alimente les salins.
Nous nous dirigeons ensuite vers l’étang du Doul dont les échanges d’eau avec le reste des salins sont limités ce qui fait que sa salinité, équivalente à celle de la mer Morte, est très élevée (60 g par litre) soit le double de celle de la Méditerranée.
La conséquence en est que l’on y flotte comme un bouchon, sensation délicieuse qui se conjugue à des effets thérapeutiques que l’on dit bénéfiques! Il est vrai que nous en sommes sortis ragaillardis mais peut être est ce dû au fait qu’une jolie naïade s’est baignée non loin de nous les seins nus!
Après ce bain tonifiant nous partons à la découverte de la lande de terre qui entoure les salins et longe l’étang de Bages-Sigean.
L’érosion a dégagé par endroits les couches sédimentaires laissées par la mer il y a cent millions d’années quand elle remontait jusqu’au niveau du Causse du Larzac. Si nous continuons à nous gaver de produits énergétiques fossiles la mer de nouveau nous submergera et nous deviendrons tous des fossiles !
Derrière les palissages où sont suspendus les filets de pèche nous apercevons le joli village de Bages qui mérite aussi une visite. La grande spécialité du lieu est l’anguille dont la pèche est très réglementée et dont la chair est beaucoup plus fine que l’anguille que l’on pèche en eau douce.
Le ciel se charge de nuages noirs et nous revenons vers les salins en longeant l’étang du Doul par l’Est.
Dans une zone marécageuse riche en nutriments nous apercevons un oisillon affairé à se nourrir dont la présence solitaire nous étonne !
Nous entendons très vite des piaillements au dessus de nos têtes et nous découvrons une échasse rouge aux longues pattes rouges caractéristiques, qui se précipite vers nous, très certainement la mère de l’oisillon.
Elle vient se poser près de son rejeton rejointe par le père, les mâles étant généralement les derniers à affronter les dangers potentiels dans le monde animal pour protéger leur progéniture, quand ils ne la dévorent pas ! Cela dit chez les humains, devant la table à langer, pour les mâles, c'est souvent courage fuyons !
Tandis que le père se désintéresse de la situation, la mère nous surveille d’un oeil pendant que sont petit se nourrit !
C’est sur cette scène émouvante que nous terminons notre rando du jour. Une scène qui illustre bien le fait que c’est toujours notre maman que nous appelons au secours quand les choses vont de travers !
Avant de nous quitter, sachez que le terroir de Peyriac de Mer produit d’excellents vins vendus chez un excellent caviste du village : l’épicerie Vigneronne. Et vous pouvez passer un excellent moment entre copains dans le sympathique restaurant du village «O Vieux Tonneaux » niché dans un lieu idyllique sous le couvert d’un immense platane.
Un dernier conseil, si vous visitez les lieux je vous conseille d'emprunter la superbe petite route venant de Bages pour y accéder.
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