Départ aux matines pour le Peyre Martine !
La météo étant enfin favorable, nous décidons de partir aux matines pour Saint Jean de Buèges afin de faire une grande virée dans la partie centrale du massif de la Séranne dont le point culminant est le Peyre Martine (782m). Ce massif, long de 25kms, marque la frontière sud du Larzac. Il résulte du soulèvement, lors de la surrection des Pyrénées, d’un ancien plateau sédimentaire calcaire abandonné par une ancienne mer. A cette heure, l’air est encore frais (12°) mais le massif nous protège, pour le moment, de la Tramontane qui souffle à près de 80km/h.
Au fur et à mesure que nous nous élevons, la vue s’élargit sur la magnifique et sauvage vallée de la Buèges où est niché Saint Jean de Buèges au pied du roc de Tras Castel. Au début de l’été, nous avions longé à partir de ce village les berges paradisiaques de cette jolie rivière, tranquille balade que vous pouvez découvrir ICI.
Le sentier qui progresse vers l’Ouest surplombe bientôt le village de Pégairolles de Buèges, perché à l’abri sur une butte, que nous traverserons sur le chemin du retour.
Nous arrivons au niveau du rocher du Calylaret à partir duquel la pente s’accentue, mais nos vieilles guiboles ne s’en émeuvent guère, car elles en ont gravi de bien plus rudes .
Nous accédons finalement à la ligne de crête où la Tramontane nous accueille avec vigueur ! Quelque peu bousculés, nous parvenons néanmoins à nous hisser sur les rochers sommitaux du Peyre Martine.
De là, en regardant vers l’Ouest, nous découvrons la ligne de crête que nous allons devoir parcourir sur quelques kilomètres en «dansant» avec la Tramontane.
Vers le nord s’étend le Larzac avec, au fond, la barre des Cévennes où culmine le Mont Aigoual (1565m) qui comporte l’une des soixante stations mondiales pour l’observation du climat. On l’appelle le sommet des extrêmes en raison des conditions climatiques qui y règnent ! C’est l’un des lieux les plus arrosés et ventés de France avec un record à 151km/h ! J’ajouterais que mon gosier est aussi l’un des lieux les plus arrosés de France mais ce n’est pas de l’eau qui y tombe !
En regardant vers le sud on découvre, se faisant face, l’inséparable duo : l’Hortus (que j’ai gravi avec les petits loups cet été voir ICI) et le Pic Saint Loup où nous avons également souvent trainé nos semelles !
La ligne de crête est, par endroits, constituée de lapiaz érodés dont les arêtes sont tranchantes et sur lesquelles mieux vaut ne pas tomber. Nos bâtons nous sont bien utiles pour lutter contre la Tramontane qui tente de nous renverser.
Nous attendons d’être parvenus au niveau où le sentier redescend vers la vallée pour nous poser pour le pique-nique à un endroit où nous jouissons d’une vue dégagée sur le ruban d’or de la Méditerranée.
Puis, nous poursuivons notre descente à l’abri du vent par un confortable sentier bordé d’érables de Montpellier que l’automne habille d’une parure mordorée.
A partir de là notre descente n’est qu’une suite de panoramas somptueux que le soleil automnal pare de couleurs chaudes .
L’ensemble de la vallée de la Buèges se découvre bientôt à nos yeux avec au premier plan le village de Pégairolles de Buèges et dans le lointain celui de Saint Jean de Buèges au pied de son roc, d’où nous sommes partis. Nous sommes toujours sidérés du chemin que nous parcourons en quelques heures en mettant un pied devant l’autre ! Cela n’empêche pas hélas les terriens de s’équiper de gros SUV dont l’usage principal est d’aller chercher leur baguette ou leurs cigarettes.
La ligne droite est rarement la règle pour les chemins de montagne qui progressent en zigzags le long des courbes de niveau !
Nous sommes conscients de l’infini privilège que nous avons à pouvoir ainsi contempler la beauté du monde. Que valent les milliards des ultra-riches par rapport à ce bonheur ! Nada ! Peanuts ! Quand donc les hommes comprendront-ils que la beauté, l’amitié et l’amour valent plus que l’or !
Nous descendons en silence gavant notre âme de cette environnante beauté.
Nous traversons le village de Pégairolles de Buèges magnifiquement entretenu et restauré sans qu’un seul parpaing ne se laisse voir, ce qui est rare en Hérault ! Bravo les «Pegachs» (nom des habitants de ce village) !
Puis nous arrivons à l’exsurgence de la Buèges qui représente la convergence de l’un des systèmes souterrains hydrokarstiques les plus importants du sud-Larzac et comporte, à ce stade de son exploration qui n’est pas achevée, plus de 15 kms de développement et une profondeur de 356 m !
Nous longeons un long moment les rives sauvages de cette jolie rivière. Pour préserver la pureté de son eau qui alimente le village de Saint jean de Buèges il est interdit de s’y baigner, ce qui nous prive d’y apercevoir de jolies ondines ou naïades !
Puis nous abordons le vignoble qui entoure le village auquel l’automne commence à donner les couleurs des délicieux nectars qu’il produit.
Nous arrivons en contrebas du rocher du Caylaret le long duquel nous avons grimpé le matin, notre virée hélas s’achève…
Il nous reste le plaisir d’embrasser nos belles blondes nordistes qui nous attendent au frais dans le coffre de notre monture ! Que le Grand Manitou soit remercié de nous avoir permis de vivre cette merveilleuse journée !
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Texte & Photos Ulysse
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