Périple Tarnais - 1 - de Hautpoul à Lautrec
Pour vous changer de nos randonnées pédestres, je vous invite à nous suivre aujourd’hui dans une virée «culturelle» qui va vous emmener à la découverte de quelques «pépites» touristiques du Tarn. Nous commençons par le village médiéval de Hautpoul qui domine la ville de Mazamet et aurait été édifié au 7ème siècle par les Wisigoths. Ce village a une sombre histoire puisqu’il fut assiégé et incendié par Simon de Montfort l’odieux sbire que le Roi de France Philippe Auguste envoya en pays d’Oc pour soumettre les cathares.
Il ne reste que quelques vestiges de son château mais si l’on monte sur la terrasse un magnifique panorama vous attend.
On y découvre alors la ville de Mazamet qui fut aux 18ème et 19ème siècles le centre mondial du délainage et du tissage, industries novatrices, associées à la mégisserie et au travail du cuir. On y voit aussi une impressionnante passerelle de 140m qui se balance à 70 mètres au-dessus du torrent de l’Arnette et relie les hauteurs de Mazamet à Hautpoul.
C’est une expérience "vivifiante" que de la franchir surtout s’il y a un peu de monde car elle est alors "mouvante" ! Une expérience que je vous conseille si vous n’avez pas le vertige! Pour les plus audacieux, elle est doublée d’une vertigineuse via ferrata en accès libre comportant quatre tyroliennes qui surplombent le vertigineux canyon. Avis aux amateurs !
Nous arrivons à Labruguière village circulaire riche de mille ans d’histoire dont l’église arbore un superbe clocher octogonal.
On découvre, en déambulant dans les ruelles du village, de très beaux alignements de maisons à pans de bois et encorbellements.
Il faut aussi visiter le passionnant musée qui rend hommage à Arthur Batut inventeur de la photographie aérienne que l'explorateur navigateur Jean-Louis Etienne eut l'occasion de mettre en pratique lors de son expédition solitaire au pôle Nord en 1986. On est épaté par l’incroyable ingéniosité de cet inventeur.
Le lendemain nous nous rendons à Burlats pour y découvrir les ruines imposantes de la collégiale St Pierre édifiée au IXème siècle mais détruite, hélas, pendant les guerres de religion. L’édifice a été en partie restauré pour y installer la mairie.
Ce village comporte également une petite merveille: le pavillon d'Adélaïde qui pourrait constituer une partie des vestiges d'un château construit au XIle siècle par les seigneurs de Trencavel. Cette résidence, aux baies géminées finement sculptées, est un exemple rare de l'art roman civil. Constance de France, fille du roi Louis Vl, répudiée par son époux le comte de Toulouse Raymond V, s’y réfugia sous la protection du chevalier des lieux. Sa fille Adélaïde, la Princesse aux yeux violets, chantée et courtisée par les célèbres troubadours Arnaud de Mareuil et Alphonse Il d'Aragon, y résida et y anima une "cour d'amour", foyer de poésie de la culture occitane libre et raffinée.
Nous nous rendons ensuite à Réalmont jolie bastide dont malheureusement la place centrale est occupée par un parking de bagnoles ce qui en gâche l’attrait. C’est d’autant plus dommage qu’il y a de vastes parkings tout autour de la ville. Ce village a été fondé en 1272, à la demande du roi Philippe III dit le Hardi par Philippardon, sénéchal de Carcassonne. Son nom lui vient de «Regius Mons» qui signifie «montagne du Roi » car il est situé au pied du Puech du Caylou.
En déambulant sous ses arcades, où de nombreuses boutiques offrent une extraordinaire et alléchante diversité des produits du terroir, on remonte le temps…sans hélas pour autant rajeunir !
Puis nous rejoignons Lautrec, cité médiévale située au coeur du Laurageais dit pays de Cocagne! Ancienne vicomté, elle est le berceau de la famille Toulouse Lautrec dont le peintre affichiste est l’illustre descendant.
Le mot «cocagne» vient du pastel dont les boules séchées de feuilles étaient appelées «cocagnes». Le pastel a permis au Lauragais de connaître un siècle d'or (de 1462 à 1562) qui a vu le pays se couvrir de châteaux, d'églises et de pigeonniers. Cette plante contient, en effet, dans ses feuilles un produit chimique qui permet de teindre en bleu les tissus. La culture du pastel a périclité à la suite de la découverte de l’indigo importé d’Inde et beaucoup moins cher à produire.
Lautrec doit également sa renommée à la production labellisée de l’ail rose dont la célébration, le premier vendredi du mois d'août, est un événement incontournable dans le calendrier des festivités lautrécoises.
Elle a conservé une partie de ses remparts médiévaux et des portes défensives ornées de chemins de ronde qui permettaient aux soldats d’accueillir comme il se doit les visiteurs mal intentionnés!
Un cavalier solitaire continue de monter la garde personne n’ayant pensé à le prévenir que la ville ne courait plus aucun risque de mauvaise visite.
Etant désœuvré il a au moins le loisir de pouvoir admirer une très plaisante campagne environnante.
Cette petit cité, qui a gardé ses atours médiévaux, a un charme fou. Elle est pleine de vie au contraire de ces villages «musées» que l’on voit en Provence et ailleurs qui ne sont plus que des lieux de résidences secondaires et des alignements de boutiques vendant des articles "Merde in China".
Tout ici est harmonieux, chaque habitant ayant le souci de préserver et embellir son environnement ce qui est loin d’être le cas dans le village de l’Hérault d’où je viens !
A suivre….
Je vous invite à écouter ma chanson
"T'inquiète"
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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