Autour de Brive la Gaillarde - 3 - de Tourtoirac à Hautefort
Aujourd’hui nous allons faire une incursion en Dordogne et commençons notre périple par Tourtoirac petit village qui a hérité de son passé une impressionnante abbaye dont il ne subsiste que l’église. Le mécréant que je suis est étonné par cette foi qui a conduit les hommes à soulever des montagnes de pierres pour en faire des édifices où l’on honore un être que l’on n’a jamais vu et qui n’est pour moi qu’une pure création spirituelle. Si j’admire les édifices religieux au plan architectural, je ne respecte la foi (quel qu’en soit le dieu) que pour autant qu’elle conduise à la fraternité, mais hélas ce n’est pas toujours le cas !
Ce village héberge également un élément historique rocambolesque : la tombe d’Antoine de Tounens, juriste du Périgord, qui s’aventura au bout du monde pour convaincre les Mapuches d’être leur chef et défendre leurs territoires face aux Chiliens et devint ainsi roi d’Araucanie et de Patagonie. Découvrez ici son incroyable histoire que Jean Raspail a retracé dans un livre: Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie. Voyager est une source de découvertes insolites.
Nous passons par le village de St Raphaël qui, outre une église d’un format honorable, arbore également les ruines de deux formidables colonnes d’une ancienne église dont la présence surprend en ce lieu mais dont l’histoire explique la présence. Car au XIème siècle la région se trouvait placée sous la domination de deux suzerains mais était également sous l'influence de la puissante abbaye de Tourtoirac. Celle ci afin d’affirmer sa puissance par rapport aux autorités laïques y implanta un prieuré. Vu le volume et l'implantation des piles restantes on peut supposer qu'une centaine de personnes a participé à la construction de cet édifice sur de nombreuses années (probablement 80 à 90 ans). Comme on le voit ici la religion née d’une idée fraternelle est très vite devenue un instrument de domination et de pouvoir.
Nous nous rendons maintenant à Hautefort dont la richesse historique va également vous surprendre. Pour l’heure nous flânons dans ses ruelles où de charmantes créatures dénudées prennent la pause mais dont l’attitude est sans équivoque : on regarde mais on ne touche pas !
Une jeune et accorte jardinière médite aussi les yeux fermés dans un joli jardinet fleuri, image du paradis qu’aurait pu être notre Terre si des cancrelats ne dirigeaient pas les pays les plus puissants du monde. On devrait investir dans les pelles, bêches et râteaux au lieu de fabriquer des bombes !
Puis nous partons à la découverte de ce qui est sans conteste le joyau du Périgord: le château de Hautefort que révèle dans toute sa splendeur une photo empruntée sur internet. Il est situé sur un éperon rocheux qui domine la commune et le village de Hautefort. Créé sur une période allant de la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIe sur les bases d’une ancienne forteresse médiévale, son architecture évoque nettement les châteaux de la Loire et Versailles. Embelli notamment par l’ajout au XIXe siècle d’un jardin à la française et d’un parc paysager, c’est un site unique qui allie la splendeur de la nature et la majesté de l’architecture, à une culture du raffinement héritée et transmise au fil du temps.
Il se dresse dans un magnifique écrin de verdure qui contribue à la majesté et à la beauté du site
Son bâtisseur, le marquis Jacques-François de Hautefort, conseiller du Roi Louis XIV, consacra sa vie à embellir Hautefort dans le plus pur respect des codes de l’époque classique.
De l’époque médiévale ne subsiste que le pont levis et la muraille dotée de mâchicoulis.
La charpente de l’une des tours est une pure merveille
Ce savoir faire unique que perpétue les compagnons est l’une des richesses de notre pays qui a contribué récemment à la restauration de la charpente dite « la forêt » de Notre Dame.
Nous pénétrons sur l’esplanade qui s’étend devant des façades d’une grande élégance
Le château surplombe le village où aucune fausse note architecturale ne dépare l’ensemble.
Sous l’esplanade s’étendent d’élégants jardins à la « française ».
Dont on imagine le travail qu’ils occasionnent aux jardiniers qui s’en occupent.
D’ailleurs nous les voyons qui s’affairent en permanence pour veiller qu’aucun brin d’herbe ou de buis ne dépasse !
On imagine la difficulté à tailler ces spirales dans ces buis, travail qu’il faut sans cesse renouveler ! Nous ne sommes pas ici dans un jardin communal où ils sont souvent cinq pour tenir une pelle et un râteau ! (C’est du vécu !)
Au pied du Château, du coté opposé au village, s’étend la «nurserie» qui permet de remplacer en cas de besoin les plants défaillants.
Partons à la découverte de quelques unes des salles qui vous donneront une idée de «la vie de château» qui à vrai dire ne m’a jamais fait rêver car souvent les apparences sont trompeuses et l’on sait bien que le luxe ne fait pas le bonheur ! Il suffit de voir la tronche de Bernard Arnaut !
De toute façon, il y a une chose que l’argent ne peut vous acheter c’est du temps de vivre, les jours des gens riches ne sont pas plus longs que ceux des autres. En outre les heures qui passent leur coûtent plus chers vu qu'ils s'achètent des breloques à plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Cela dit, il n’est pas interdit d’admirer l’élégance de ces objets qui révèlent un précieux savoir faire et contribuent à la réputation de l’art de vivre à la française, seul peuple qui apparemment continue de manger en famille à table. Pas comme ces yankees qui vont chacun leur tour chercher dans leur frigo leur part de malbouffe !
Le marquis de Hautefort, conseiller de Louis XIV et propriétaire des lieux a reçu le 12 août 1671 Colbert, secrétaire d'État de la Marine du Roi et des hologrammes fort bien faits restituent l’effervescence qu’ont alors connue les cuisines du château.
Une video reconstitue également le terrible incendie qui s’est déclaré en 1968 dans les combes du château à la suite d’une imprudence d’un visiteur. Le château de Hautefort a été sauvé grâce à la détermination sans faille de la baronne de Bastard et, après elle, de Hélène et Michel David-Weill. Aujourd’hui, c’est la troisième génération qui y vit avec ses enfants lors de leurs séjours en Dordogne.
Je vous invite à écouter ma chanson
"Café câlin "
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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