Autour de Brive-la-Gaillarde - 5 - Les Pans de Travassac
Pour notre dernier périple autour de Brive la Gaillarde, je vous emmène dans un site unique en Europe, et peut être au monde : les ardoisières des Pans de Travassac nées de la transformation métamorphique de sédiments dans lesquels se trouvaient en abondance des cendres volcaniques. La particularité de ce gisement est sa verticalité du fait de la poussée des plaques tectoniques. Il a été exploité dès la fin du 16ème siècle pour construire les maisons mais surtout pour remplacer les toits de chaume. Après une exploitation «industrielle» qui a duré jusqu’au milieu du XXème siècle, la concurrence de produits moins couteux venus d’Espagne et du Brésil ainsi que des matériaux composites, l’exploitation est redevenue artisanale.
Mais un marché de «niche » subsiste car l’ardoise de Travassac est reconnue dans le monde entier pour sa qualité exceptionnelle grâce à sa structure géologique. Elle est garantie entre 300 et 400 ans - contre soixante ans pour ses concurrentes étrangères - elle est inaltérable, parfaitement imperméable et résistante au choc, et donc à la grêle. Elle est notamment utilisée pour restaurer les toitures des monuments historiques. Ainsi le Mont Saint-Michel a fait appel aux ardoisiers de Travassac pour recouvrir sa célèbre abbaye.
Sept ardoisiers travaillent encore sur le site pratiquant un savoir-faire ancestral où les outils et les gestes n’ont pas varié depuis des siècles. Il faut compter environ 3 ans pour acquérir toutes les techniques de ce métier en voie de disparition. Elle comporte trois étapes : 1/ Le rebillage: Il s'agit d'une technique qui permet de débiter les gros blocs d’ardoises en morceaux plus petits. Notons que chaque ardoisier travaille environ 1 tonne de pierres par jour. A peu près 20% seront transformées en ardoise. 2/ Le clivage : Cette opération permet de réaliser des feuilles d’ardoises afin de provoquer l’ouverture de la pierre comme un livre.
3/ La taille : Les feuilles d’ardoises sont ensuite taillées et percées selon deux formes traditionnelles : la carrée, utilisée en basse Corrèze et sur les départements limitrophes et l’ogivale, posée sur l’ensemble du Massif Central.
Nous allons maintenant explorer la partie de la mine abandonnée comportant six tranchées séparées par d’immenses murailles. Les “tranchées” verticales correspondent à ce que les carriers appelaient des “filons” d'ardoise, qui ont été complètement excavés pour en extraire les ardoises commercialisables. Les “pans” verticaux correspondent à des panneaux de quartzites laissés en place par les anciens exploitants, car ces quartzites étaient impropres à être débités en dalles pour couvrir des toitures.
Une végétation luxuriante a envahit le site lui conférant un air de citée perdue .
On peut voir ici ou là des “trous” (les perses) perçant les pans de quartzite permettant aux carriers de passer d'un “filon” à un autre.
Les lieux fort bien aménagés permettent à tous d’en faire la visite, visite que je ne peux que vous recommander car c’est l’un des sites les plus étonnants qu’il m’a été donnés de visiter. La démonstration de fabrication d’ardoise par une jeune ardoisier est également passionnante.
Et voici ma nouvelle rubrique Poésimage
Une photo/une poésie
La pomme d’Or que Pâris offrit à Aphrodite
Un soir roula au dessus de l’étang de Thau
Un pêcheur scélérat vite se précipite
Pour l’embrocher sur un piquet planté dans l’eau
Et je vous invite aussi à écouter ma chanson
Canta-la-Vida
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE & PHOTOS* ULYSSE
sauf 1ère INA
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