Autour de Dio & Valquières
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J’ai lu récemment que l’Hérault est la troisième destination touristique des gaulois! Mais le fait est que la majorité d’entre eux vont faire rôtir leurs abattis sur les immenses plages du littoral sans se douter de la diversité des merveilles de l’arrière pays. Mon blog vous le fait découvrir de semaine en semaine et cette nouvelle rando en est une nouvelle illustration. Nous partons de Valquières*, modeste village niché au pied d’un plateau calcaire culminant à 700mètres situé entre les monts d’Orb et le lac du Salagou.
* Lié au village de Dio tout proche dans le cadre de la commune Dio et Valquières
Nous grimpons tranquillement sur ce plateau par une petite route puis une bonne piste d’où l’on découvre vers l’Ouest, au premier plan, des collines de ruffes rouges qui prolongent le bassin du lac du Salagou situé à l’Est et, dans le lointain, la ligne des monts de l’Espinousse qui se termine à gauche par le Caroux.
Poursuivant notre ascension, nous sommes bientôt au coeur d’un paysage de bocages verdoyants, peu conforme à l’idée que l’on se fait des paysages méditerranéens.
Dans le lointain, nous devinons, au travers de la brume, la ligne blanche des crêtes de la chaine pyrénéenne dominée par le Canigou.
Parvenus sur le puech (sommet en occitan) Caubel (701m) nous découvrons la chapelle saint Amans édifiée au VIIème siècle en hommage à Amantius qui évangélisa la région au début du Vème siècle. Cette chapelle est de nos jours le lieu de pèlerinages destinés à demander au ciel des conditions climatiques favorables aux divers biens de la terre. A mon avis le ciel s’est, depuis longtemps, mis aux abonnés absents, lassé des demandes et jérémiades des humains.
Nous dirigeant vers le plo (plateau) de Laurier nos découvrons au loin le château de Dio dans l‘échancrure des jolis mamelons de Gaïa. Nous en reparlerons plus tard.
Nous faisons halte pour pique-niquer au pied d’une magnifique bâtisse au toit de lauzes, merveille architecturale qui, au contraire de nous pauvres humains, défie le temps.
Après s'être fait attendre (même dans le midi !) le printemps est bien là et illumine les prairies d’un tapis floral.
Nous arrivons en surplomb de Dio hameau lové autour de son château médiéval édifié au XIème siècle sur les ruines d’une construction wisigothique et dont l’un des plus illustres propriétaires fut le cardinal André de Fleury précepteur de Louis XV et ministre d’Etat de 1726 à 1743.
Redescendus dans la vallée, nous passons près du château dont les murailles austères révèlent le caractère défensif. Il n’est pas vraiment conçu pour y passer des vacances !
Dio possède aussi une église Romane du XIIème siècle dédiée à Saint Etienne dont le portail (appelé « Porte des Morts ») présente un décor en bichromie composé de triangles de basalte noir et de grès clair. Rappelons que ce saint fut le premier martyr chrétien condamné à la lapidation après la mort du Christ. Sa foi a entrainé la conversion de Saül de Tarse, connu sous le nom de saint Paul.
Nous nous éloignons de Dio pour rejoindre Valquières à travers un paysage de vertes prairies.
Le début du printemps est une fête pour les yeux, les arbres fruitiers illuminant de leur floraison l’extraordinaire camaïeu de vert des frondaisons de leurs congénères.
Le sentier pénètre en sous bois et traverse un terrain argileux dont un panneau nous avertit qu’il peut être glissant ! Nous remercions en pensée la sollicitude de ceux qui entretiennent le parcours ! C’est une rare et délicate attention, fort utile au demeurant car mieux vaut éviter de l'emprunter après des jours de pluie.
Nous traversons ensuite une zone de ruffes rouges, sédiments de pélite oxydée par le fer datant de 200 millions d’années. Par endroits, l'érosion a dégagé des couches de grès provenant de limons apportés par des pluies torrentielles, suivies de périodes de sécheresse qui ont entraîné leur dessiccation.
Au dessus de ces pélites, on trouve une couche de sédiments calcaires abandonnés par une ancienne mer qui recouvrait les lieux il y a cent millions d’années et que l’érosion désagrège peu à peu. L’Hérault est un paradis pour les géologues!
Ainsi au cours d’une même randonnée nous traversons une grande variété d’environnements. Point n’est besoin d’aller loin pour être dépaysé.
Le retour vers Valquières emprunte un chemin qui desservait les anciennes terrasses cultivées dans les siècles passés. C’est grâce au travail titanesque des anciens que nous pouvons nous balader, qu’ils en soient remerciés.
Nous voici de retour à Valquières dont l’ancien lavoir ne résonne plus des éclats de voix des lavandières. C’est plus pittoresque qu’une machine à laver mais je pense qu’aucune de nos compagnes ou de mes lectrices n’en a la nostalgie !
Je vous invite à aller également sur mon blog musical
Canta-la-Vida
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On n'est pas venu sur la Terre....
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