Autour du vignoble de Cabrières
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Nous revenons en novembre dernier alors que l’automne était enfin arrivé dans le Sud! C’est une saison où les vignes prennent leurs plus beaux atours et c’est un fête pour les sens que d’aller y randonner. Avec Jo nous partons faire le tour du vignoble de Cabrières niché dans un vallon entouré de collines couvertes de chênes verts qui le protègent des vents du Nord et du Sud. Le sentier que nous empruntons part à l’assaut des collines du nord où une accorte «chênesse» nous souhaite la bienvenue. La sylvothérapie, ou bain de forêt, venue du Japon, où elle est appelée "Shinrin Yoku », nous invite à enlacer les arbres pour améliorer notre bien être et c’est avec grand plaisir que nous enlaçons cette charmante représentante du monde arboricole.
Là où le couvert végétal est moins dense, on aperçoit le Pic de Vissou (480m) qui domine le village de Cabrières que nous avons maintes fois grimpé. Pour en faire l’ascension cliquer ICI.
Nous redescendons de la colline où se dressent les ruines de l’ancien château de Cabrières pour longer le vignoble.
Si Louis XIV fut un roi politiquement et économiquement néfaste pour notre royaume, il avait un gosier avisé qui lui faisait apprécier à juste titre les vins de Cabrières. Mais quand le vignoble dont il est issu présente une telle beauté le vin ne peut être que délicieux. Ici les humains ont été assez intelligents pour laisser la vigne cohabiter avec des îlots et des collines arborés qui apportent des essences volatiles qui se transforment en arômes et hébergent une biodiversité protectrice.
Le soleil dont s’est gavé la vigne tout l’été se retrouve piégé dans le feuillage des ceps.
Puis le sentier regagne le couvert des forêts de chênes verts dont le feuillage persistant défie l’automne et l’hiver. Dans le sud, l’hiver n’est pas une triste saison du fait des nombreuses espèces d’arbres - oliviers, chênes verts, arbousiers, pins etc… - qui restent verts.
La beauté de la nature est aussi au ras du sol où se dressent ces élégantes coulemelles mais qu’il faut cueillir avec circonspection car on peut les confondre avec des lépiotes mortelles. La beauté de la nature peut être, comme chez les humains, fatale !
Nous arrivons aux ruines du prieuré de Tibéret jouxtant une source dont les premiers édifices édifiés par les Templiers remonteraient au XIIème siècle et étaient rattachés à la commanderie principale de St Eulalie de Cernon sur le causse du Larzac.
Seuls subsistent les ruines d’une église, d’une meunerie et de trois moulins.
C’est un lieu idéal de pique-nique avec vue sur le pic de Vissou coiffé de sa tour de surveillance d’incendies. Nous y faisons halte !
Nous étant remis en route, nous traversons de nouveau une zone boisée qui environne une minuscule vigne, triangle d’or dans cet océan vert. Au loin la ligne montueuse du Caroux et de l’Espinousse arrête les nuages poussés par les vents du Nord. C’est une ligne de partage climatique entre le climat méditerranéen et le climat océanique qui prévaut au delà !
La fin du parcours se corse un peu car nous allons grimper sur la Soureille* d’Izarne. Ce n’est pas qu’elle soit très haute mais elle comporte une succession de petits sommets qui en fin de journée sont plus durs à avaler.
* Mot qui vient de l'occitan et veut dire "lieu ensoleillé"
C’est en de tels lieux que l’on perçoit le mieux le bouleversement apporté à la géologie de la région la surrection des Pyrénées il y a quarante millions d’années : les couches sédimentaires laissées par une ancienne mer ont été dressées à la verticale.
De là, on a une vue d’ensemble sur le vignoble de Cabrières dont la diversité des cépages offre une vaste palette de couleurs.
Nous avons déjà avalé deux sommets et il en reste deux à franchir, mais quand on aime on ne compte pas !
Les vues se succèdent plus belles les unes que les autres, qui nous récompensent au centuple de nos efforts.
Nous arrivons enfin au dernier sommet……
Qui est équipé de quelques barrières pour ralentir les randonneurs fougueux - que nous fûmes autrefois - et éviter qu’ils ne se précipitent dans la descente….
…qui demande effectivement une certaine prudence. Nous sommes fort heureusement équipés de bâtons qui vont se révéler précieux !
Les bruyères arborescentes rajoutent une touche de fraicheur à la beauté automnale.
Si ce petit mazet était équipé d’une cave et d’une cheminée nous aurions pu y passer la nuit ! En ces lieux les nuits doivent être aussi belles que les jours !
Nous voilà revenus dans le vallon que nous allons devoir quitter pour regagner nos pénates. Mais ce soir pour prolonger la munificence de cette journée, nous ouvrirons un flacon de Cabrières d’où sortira un bon génie qui nous emmènera quelques instant au paradis !
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Canta-la-Vida
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Taille la route !
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Vive les vers !
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Texte & Photos Ulysse
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