Avec les petits loups sur la montagne « Violette »
Après avoir été confinés dans leur appartement parisien à cause d’un mangeur de pangolin chinois, les petits loups étaient impatients de prendre un grand bol d’air. Nous voilà donc partis à l'assaut du Caroux qui, en ce début d’été, resplendit sous sa parure de bruyère, ce qui lui a valut d’être appelé la montagne «Violette» par Romain la première fois qu’il y a grimpé, il y a environ dix ans ! Depuis les petits loups ont bien grandi et c’est sans doute la dernière année où ils doivent encore un peu lever la tête pour me regarder dans les yeux !
Romain et sa sœur Emilie sont en effet du genre «asperges» et en plus ils sont «bio» alors autant vous dire que je ne les devance plus dans les montées !
Je mets un point d’honneur à m’accrocher à leurs basques mais il faudra bien un jour que je mette mon amour propre dans ma poche, sinon ils risquent de me retrouver affalé sur le bord du chemin ! A vrai dire ce ne serait pas une mauvaise fin, sauf pour eux car ils seraient obligés de me descendre !
Aujourd’hui nous jouissons de conditions de randonnée idéales : le soleil est généreux mais pas caniculaire et une légère brise souffle, qui plus est dans le bon sens, celui de la montée!
Les enjambées dynamiques d’Emilie sont un démenti pour tous ceux qui pensent que les adolescents sont tout juste capables de franchir la distance qui sépare leur lit du canapé du salon. Bon je vous rassure, ils savent aussi s’allonger dans le canapé du salon pour téléphoner à leurs copains pendant des heures !
Il faut dire que le Caroux à cette saison a tout pour stimuler les énergies : sa sublime parure de bruyères, qui contraste avec les verts des genêts, des fougères et des conifères magnifie le paysage.
Quel bonheur de « naviguer» sur d’antiques sentiers au coeur d’un océan vert et mauve.
Le Caroux comporte de nombreux rochers «fétiches» sur lesquels les petits loups, d’année en année, ont été photographiés et la vue de l’un d’entre eux provoque toujours une cavalcade.
Romain s’est fait distancé, parfaite illustration d’une évolution qui peu à peu amènera à la prééminence des femmes, promesse d’un avenir plus juste et plus pacifique. De fait, il n’ y a pas dans le monde d’équivalent féminin des dirigeants machos, Trump et Cie, submergés par leur testostérone. Les pays dirigés par des femmes (Allemagne, Nouvelle Zélande) sont parmi les mieux gérés du monde.
La tradition est respectée, les rochers étant au fil des années de plus en plus faciles à escalader.
Quittant le plateau nous abordons une zone plus tourmentée où les chaos rocheux vont se succéder.
Cette grande variété de paysages fait tout le charme du Caroux qui se prête aux balades tranquilles comme aux plus ébouriffantes randonnées ou escalades.
Après avoir pique-niquer à l’ombre d’une barre rocheuse, nous reprenons notre périple avec toujours les petits loups en éclaireurs.
Nous surplombons la vallée de l’Orb et tout rocher se transforme pour les petits loups en promontoire.
C’est en ces lieux escarpés battus par les intempéries que l’on constate que le Caroux, avec ses six cents millions d’années, est l’un des plus vieux massifs montagneux du monde. Par deux fois au cours de son existence il a dépassé les six mille mètres pour être ensuite raboté par l’érosion. A quand sa prochaine renaissance ?
Dans cette zone caillouteuse il serait facile de s’égarer sans les cairns providentiels qui ponctuent l’itinéraire, liens secrets et fraternels entre tous ceux qui cheminent en ces lieux.
Même pendant les pauses Romain met un point d’honneur à gravir tous les rochers qui ont ponctué son enfance !
Témoin des temps anciens où le Caroux a été submergé par la mer, on aperçoit ici une murène fossilisée.
Puis nous redescendons dans une combe sous l’oeil bienveillant du Sphinx du Caroux qui ne prend même plus la peine de nous poser ses énigmes pour nous laisser passer.
Le Caroux est parcouru par de nombreux torrents dont les berges sont ombragées par de vénérables hêtres, havres de fraicheur où les animaux viennent au petit matin ou le soir, quand les bipèdes ont déserté les lieux, se désaltérer.
Encore une halte obligatoire au rocher fendu …
Chacun son tour….mais les anciens ne s’y risquent pas !
On retrouve la partie du plateau occupée par une belle pinède
Puis nous voilà de nouveau à découvert en direction du sommet du Caroux
La vue est somptueuse sur l’ensemble de l’Espinousse, massif dont le Caroux est la partie méridionale.
Nous arrivons au cairn qui marque le sommet du Caroux : 1091m et autant de bonheur !
Et c’est la descente vers La Fage, notre point de départ.
Avec baignade dans l’Arles qui nous rafraîchit et détend nos gambettes un brin fatiguées – du moins les miennes – par ce grand tour du plateau sommital du Caroux.
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Texte Ulysse/Photos Ulysse & Sébastien
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