Avec les petits loups à l’assaut du cirque de Tournemire
En ce frais matin nous partons du charmant village de Tournemire niché au pied du grandiose cirque du Prias (dit aussi de Tournemire) creusé dans les grès sédimentaires, laissés par une ancienne mer il y a deux cents millions d’années, comme l’illustre la photo suivante. Le nom de Prias lui vient du nom du modeste torrent qui dévale son flanc Est et qui l’a creusé.
C’est un lieu d’un grand intérêt géologique où un gamin de treize ans a découvert en 1986, en cherchant des ammonites dans un gisement de marnes grises, le squelette entier d'un reptile marin âgé de 180 millions d'années : l'Occitanosaurus tournemirensis (famille des plésiosaures) seul exemplaire dans le monde.
La nature dolomitique des roches du cirque, constituées d’un double carbonate de calcium et de magnésium dont la solubilité varie, explique ces reliefs ruiniformes qui nous donnent le sentiment, par endroits, d’être au pied des remparts d’un formidable château. Cette zone naturelle protégée héberge de nombreux oiseaux remarquables comme le Hibou grand-duc, l'Aigle royal, la fauvette grisette, le Tichodrome échelette, le Crave à bec rouge ou encore de discrètes chauves-souris.
Notre objectif est de grimper sur le causse du Larzac par le GR qui gravit le bord Ouest du cirque mais dont on se demande inquiet et perplexe par quel endroit périlleux il va nous faire passer.
La paroi verticale du cirque ne laisse voir aucun passage et, malgré notre vaillance dont vous avez été maintes fois témoins, nous ne nous sentons pas une âme d’escaladeurs !
Mais fort opportunément le GR suit les éboulis de pierres accumulés au pied des falaises pour nous amener en long zigzags en vue du plateau.
Parvenus sur le causse du Larzac, nous longeons pour notre plus grand bonheur l’immense barre rocheuse qui domine les avant-causses en contrebas.
Nombreux sont les points de vue vertigineux et il est heureux que le vent ne souffle pas.
On découvre en contrebas l’heureux mariage d’une nature sauvage et du patchwork de champs et de prés dessinés par les hommes sur l’épiderme de notre chère planète.
Visible est le bonheur que prennent les petits loups à galoper en ces lieux après quelques semaines de confinement.
Nous nous arrêtons pour pique-niquer au calvaire, assez hideux au demeurant, qui occupe le point le plus haut du cirque. Sa seule utilité est de nous offrir de l’ombre pour y déguster au frais un petit rosé du Languedoc. Au moins le sacrifice de Jésus, s’il n’a en rien amélioré les hommes, aura eu cet effet bénéfique.
Le panorama dont on jouit agrémente fort heureusement notre pique-nique.
Une escadrille de corbeaux freux, reconnaissables à leur bec clair, nous font une démonstration de vol. Jouissent-ils comme nous du paysage ? Je le crois car les autres animaux sont bien plus proches de nous qu’on ne le pense !
Nous revenons sur nos pas pour nous diriger vers la ferme des Fournials. Emilie récolte dans ses mains quelques akènes que le vent dispersera. C’est ainsi que les pantes voyagent et colonisent la Terre !
Bien qu’ils aient gagné en taille les petits loups sont toujours aussi «gamins» et prennent plaisir à m’asticoter les gambettes avec de longues herbes. Comment en vouloir à des ados qui jouent avec autre chose que leur «smartphone» !
Nous arrivons en vue de l’antique ferme des Fournials superbement restaurée, aux environs de laquelle part le chemin du retour.
Ce sentier descend dans un autre cirque moins spectaculaire mais tout aussi pittoresque.
Etant plus encaissé et moins exposé au soleil, il abrite une végétation plus dense qui a, par endroits, des allures de forêt tropicale.
Sur la route du retour, nous nous arrêtons à la cité fortifiée de Saint Jean d’Alcas édifiée au XVème siècle par l’abbesse cistercienne de Nonenque, seigneure du village, pour protéger ses biens et les villageois lors de la Guerre de Cent Ans. Moins étendue et moins connue que la cité templière voisine de la Couvertoirade, ses ruelles sont un havre de paix où l’on remonte le temps.
Elle comporte une charmante chapelle ouverte au public où l’on découvre un étonnant vitrail contemporain montrant une vierge noire et enceinte.
Puis nous nous rendons au Viala du Pas de Jaux pour visiter l’impressionnante Tour Hospitalière de 30m de haut construite en 1430 pour protéger la population et les récoltes des bandes de pillards.
Elle a été magnifiquement restaurée par une association de bénévoles qui ont reconstitué à l’intérieur le mode de vie médiéval.
On y découvre une magnifique tapisserie de l’époque.
Le clou de la visite est sans conteste le chemin de ronde qui permet de jouir d’un panorama à 360 ° sur les environs.
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Texte Ulysse/Photos Ulysse & Sébastien
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