Avec les petits loups à l’assaut de la Cime de Pomarole (2456m)
Après une journée « culturelle » (voir ma note précédente) nous embrayons avec une journée sportive, histoire d’entraîner, après leur tête, les jambes de nos petits loups, pour se conformer au précepte de Juvénal, poète romain de la fin du 1er siècle de notre ère, qui préconisait « men sana in corpore sano » (un corps sain dans un esprit sain). Ce poète satirique ne manquait pas non plus d’humour, comme le rappelle Henri Girard, écrivain, dans son blog où il cite une autre de ses déclarations « Desperanda tibi salva concordia socru « qui signifie « La paix des ménages est sans espoir tant que ta belle-mère est en bonne santé ». Mais laissons les belle-mamans tranquilles et revenons à nos « moutons » qui nous mènent de bon matin et de bonne humeur (même nos ados !) à l’assaut de la cime de Pomarole, facile sommet des Pyrénées Orientales.
Au cours d’une pause Romain, mon petit fils veut parier avec moi dix euros qu’il arrivera le premier au sommet. Je lui dis tope là, mais tu prends mon sac à dos ! Vous vous doutez de sa réponse....j'ai gardé mon sac à dos !
Après avoir gravi environ quatre cent mètres dans une magnifique et fraîche forêt de pins, nous émergeons sur le pla Ségala, vaste estive bordé à l’Est par la réserve naturelle de Py et à l’ouest par celle de Mantet, autant dire que le lieu est sauvage.
Les petits loups qui ont dû ronger leur frein à la montée pour attendre « leurs anciens » se défoulent sur l’alpage où ils peuvent, tout en courant, respecter le principe qui veut qu’en montagne on reste à vue ! Vous qui admirez leur vitalité n’oubliez pas que nous les anciens portons le pique-nique et la pharmacie, merci d’avoir une pensée pour nous !
Vers l’Est nous découvrons le massif du Canigou, sommet emblématique des catalans et très beau sommet à gravir pour les randonneurs aguerris. Nous y fûmes avec mon ami Gibus il y a quelques années !
Nous poursuivons notre ascension sur l’alpage, la température relativement modérée facilitant la montée en régime de nos organismes qui s’étaient mis en veilleuse dans la vallée où règne la canicule. Un conseil si vous êtes jeune, achetez un chalet en altitude, c’est le seul endroit où il fera bon vivre dans cinquante ans !
Impatients de fouler la cime de la Pomarole et frustrés par l’allure sénatoriale de l’arrière garde, nos ados font de chaque rocher un sommet à gravir.
Et tout naturellement, ils sont en tête lorsque la cime de la Pomarole est en vue ! Certes, ce tas de cailloux ne mérite pas vraiment son nom de cime et nos ados sont un peu déçus, eux qui aiment jouer les « spiderman » (homme araignée pour mes lecteurs non anglophones).
Mais nous sommes malgré tout à 2456 mètre d’altitude et la vue à 360° est splendide.
Ce qui étonne dans le paysage est qu’il n’y ait plus un seul névé alors qu’habituellement à cette altitude il en subsiste dans les vallons exposés au nord. Des névés qui disparaissent, c’est de l’eau en moins pour les torrents et pour les rivières et aussi pour les vignes ! Moins de neige veut dire au final moins de rosé pour les années à venir ! Aussi je vous donne un second conseil : pendant qu’il est encore temps pensez à remplir votre cave
Les nuages commencent à arriver de l’Espagne et le temps se rafraîchit. En montagnards avertis nous savons que le temps à cette altitude peut très vite changer et devenir glacial. Nous avons connu dans le passé une tempête de neige à cette altitude et à cette saison !
Nous décidons donc de pique-niquer sans plus attendre en espérant que les « sorbets « ne tomberont pas du ciel !
Romain, qui n’a pas assez grimpé à son goût, fait plusieurs fois l’aller retour entre l’alpage et le sommet pendant le temps du déjeuner. Parents, qui désespérez de voir votre ou vos ados accrochés à votre canapé comme les moules à leur rocher, emmenez les respirer l’air de la montagne !
Je saisis l’occasion pour vous donner une brève leçon de botanique en vous montrant cette petite, mais magnifique, Joubarbe des montagnes, dont les feuilles charnues constituent des réserves d’eau qui leur permettent de résister à la sécheresse. Moi j’ai un sac à dos offert par ma cave coopérative pour cela.
Et nous prenons le chemin du retour, sans que le ciel ne nous soit tombé sur la tête. Notons au passage que nous n’avons aperçu que trois autres randonneurs et un chien au cours de la journée. Ah ! certes, la Pomarole n’a pas le prestige du Mont Blanc ou de l’Everest, aussi fréquentés de nos jours que les Galeries Lafayette, mais on y contemple la beauté sauvage de la montagne, on y jouit du silence, de l’air pur, du ballet des nuages qui grattent leur panse ventrue sur les rochers, de vastes espaces vierges de toute présence humaine alors que sept milliards d’homo sapiens grouillent dans les plaines.
Et puis comme vous avez pu le voir, l’air de la montagne rend les ados euphoriques comme le confirme cette autre image d’Emilie sautant comme un cabri. Ne dépensez plus une fortune en vitamines pour stimuler votre ado léthargique, je vous le dis et le redis : partez en vacances à la montagne !
Nous croisons un vieux montagnard assis sur un tas de cailloux en train de scruter le ciel et d’humer l’air et qui nous dit « Vous faites bien de redescendre le temps est en train de changer, la pluie arrive ! ».
Effectivement, derrière nous le ciel se voile et nous pressons le pas. Mais aucune goutte d’eau ne viendra gâcher cette superbe journée que nous terminerons autour d’un excellent dîner pris au chaleureux, abordable et divin restaurant « C’est quand le bonheur » à Vernet les Bains. En ce lieu le bonheur est tout le temps au rendez vous. Nos ados affamés par une journée de randonnée peuvent en témoigner !
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Après cette balade maritime, je vous invite à aller sur mon blog musical
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Canta-la-Vida
pour écouter ma chanson " La fille du Motel "
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Texte & Photos (sauf 1,2 & 16 Sébastien) Ulysse
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