Avec les petits loups sur le chemin de l’oratoire St Martin du Froid
Emilie nous ayant rejoint pour quelques jours, c’est avec nos deux petits loups que nous effectuons notre dernière randonnée familiale de l’été. Nous avons choisi de grimper jusqu’à l’oratoire de Saint Martin du Froid perché à 1020m en bordure du plateau sommital de l’Espinousse. Nous suivons, au démarrage, une petite route de montagne en pente douce qui permet à mes vieilles guiboles de suivre le rythme.
Dès qu’un chaos rocheux se profile, les petits loups, Emilie et Romain, ne peuvent s’empêcher de le grimper, ce qui m’offre opportunément l’occasion d’une pause.
Le sentier surplombe le vallon sauvage du Bardou, torrent à sec comme tous les torrents du massif après plus de trois mois de sécheresse. L’effet s’en ressent sur la végétation, pourtant adaptée au climat méditerranéen, qui commence à jaunir. On peut s’inquiéter pour la faune sauvage qui ne peut plus se désaltérer. Ce n’est pas avec la bouteille de rosé qui est dans mon sac à dos que je peux leur prêter secours.
Nous arrivons en surplomb du hameau du Bardou situé à des lieux de toute civilisation et qui a été réhabilité dans les années soixante dix par un allemand Klaus Erhardt qui est tombé amoureux du lieu. On aperçoit également notre objectif qui se trouve au pied du grand pin juché au sommet de la montagne à droite. Une belle grimpette en perspective qui n’effraie pas mes guiboles qui l’ont déjà avalée moult fois été comme hiver.
L’avantage de cette randonnée est qu’elle emprunte une antique et confortable draille caladée tracée par les anciens pour emmener leurs troupeaux sur les pâturages du plateau sommital. C’est grâce à leur titanesque travail que nous pouvons ainsi nous balader et je les remercie en pensée.
Deux vieux bergers dotés d'un appendice nasal 'Cyrannesque" veillent sur le chemin et nous demandent de respecter la quiétude des lieux, ce qui ne nous pose aucun problème car la pente, qui accélère notre souffle, n’est guère propice au bavardage.
Le sentier sinue entre les mamelons rocheux et nous sommes admiratifs des travaux de terrassement effectués par les anciens pour le tracer. Suivre ainsi d'antiques sentiers c'est traverser aussi bien l'espace que l'histoire, nos empreintes se superposant à celles des milliers d'humains qui les ont parcourus au cours des siècles.
Combien de tonnes de rochers ont dû manipuler ses bâtisseurs pour nous permettre aujourd’hui de cheminer tranquillement, heureux de rendre ainsi hommage à leurs titanesques travaux et éblouis par la beauté des paysage qu'ils rendent accessibles. Vous qui rêvez de dépaysement et d'aventure fuyez les aéroports et les autoroutes, empruntez les petites routes et les sentiers qui vous mèneront à des merveilles.
Nous prenons de l’altitude et la végétation change, le versant de la montagne se couvrant de bruyères et de fougères qui commencent à faner alors que nous ne sommes qu’à la mi-août.
Dans notre dos se profile la masse imposante du Caroux (le pierreux) le bien nommé !
Après avoir avalé cinq cent mètres de dénivelé en une heure quinze (performance honorable pour le quasi-vieillard que je suis), les petits loups m’ayant toutefois attendu par solidarité, nous arrivons sur le plateau recouvert opportunément d’une forêt de pins qui ombrage les lieux.
Pour pique-niquer, nous nous installons «au frais» dans l’auvent de l’oratoire bien nommé, pourvu judicieusement de bancs qui me permettent de m’asseoir sans que j’ai de problème pour me relever!
J’adore mes «petit loups» ……sauf au moment de la sieste où j’ai droit à une manifestation de leur vitalité ! Y a plus de respect !
Nous redescendons par le même chemin qui, du fait du changement de perspective, offre un tout autre paysage. En montant, nous contemplons l'amont et en descendant l'aval, c’est là l’un des attraits des randonnées montagnardes. C'est comme découvrir une jolie femme de dos puis de face!
Nous découvrons ainsi le somptueux plateau sommital du Caroux et ses mamelons recouverts de bruyères, sur lequels nous avons tant de fois gambadé.
Nous surplombons les profondes et renommées gorges d’Héric qui entaillent le massif du Caroux et où coule un torrent habituellement très recherché des baigneurs, mais qui, en cet été très sec, doit lui aussi voir son débit fortement réduit.
Le confort du chemin et la pente raisonnable dans un environnement splendide font de cette descente un moment de grand bonheur. Les baigneurs qui rôtissent sur les plages du Languedoc enduits d’huile de friture et allongés sur un champ de mégots abandonnés par les fumeurs ne savent pas ce qu’ils manquent. Découvrez ICI les terrifiants effets délétères qu'ont les mégots sur l'environnement! Fumeurs soyez responsables, avalez vos mégots !
A celles et ceux qui en douteraient, je le confirme, oui nous sommes bien dans l’Hérault le département plus connu pour les plages où folâtrent les "culs nus" d’Agde que pour ses superbes montagnes!
Certes, randonner en montagne demande un certain effort, mais quelle récompense est la nôtre de naviguer quasiment seul dans cet océan de nature et de beauté.
La randonnée et les vacances dans le Sud se terminent et Romain jette, avec regret, un dernier coup d’oeil à ce qui pour lui est le plus beau terrain de jeu! Rendez vous à Noël si le grand Manitou nous prête vie ou préserve au moins mes rotules!
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Je vous invite à écouter ma chanson
Je me demande....
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE ULYSSE
PHOTOS SEBASTIEN & ULYSSE
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