Balade aveyronnaise: de Castelnau Pégayrols à Brousse le Château
Mes fidèles lectrices et lecteurs savent que j’ai un faible pour l’Aveyron qui est à une paire d’heures de chevaux vapeur de chez moi. J’aime sa campagne vallonnée et riante, ses villages ayant préservé leurs atours d’antan sans hideux ajout «parpaignesque» que l’on voit tant en Hérault! Honte à nos élus qui s’en soucient comme de leur première tétine. Aujourd’hui, avec un groupe d’amis nous allons explorer le plateau du Levézou qui culmine à 1100mètres pour revenir par Brousse le Château et les méandres du Tarn. Nous commençons par une passionnante visite guidée du village médiéval de Castelnau Pégayrols avec ses habitations édifiées autour de son château qui domine le magnifique paysage de la vallée de la Muse qui s’étend des Cévennes vers l’Est et la Montagne Noire à l’Ouest.
C'est le pays des vaches heureuses comme le sont aussi ses habitants qui jouissent d’un environnement paradisiaque, tout en étant proche de la belle et grande cité de Millau que nous avons visitée il y a peu.
Bien que le ciel soit aujourd’hui plombé, une lumière diffuse illumine le grès rose des façades et le vert fluo des prairies et jardins. Ici, il a plu au printemps bien qu’aucune procession religieuse n’ait été organisée comme cela a été le cas, sans aucun succès, dans les Pyrénées orientales et le Var où sévit encore la sécheresse. Ceux qui prient le ciel pour avoir de la pluie sont les mêmes que ceux qui croient que la terre est plate!
Les maisons possèdent des courettes joliment aménagées et ouvertes sur les rues facilitant les relations de bons voisinage.
Au milieu du village s’élève une imposante et austère église romane du XIème siècle dédiée à Saint Michel qui fut réquisitionnée par des moines bénédictins, dont les deux fils du seigneur de Castelnau, obligeant les villageois à construire une seconde église.
Cette seconde église, dédiée par précaution à Notre Dame, fut construite au XIIème siècle, également de style roman. Il n’était pas exclu que des mecs habillés en femme la réquisitionne aussi mais bon cela ne s’est heureusement pas produit !
Son élégante nef se termine par un choeur orné de fresques ludiques du XVIIème siècle qui changent des scènes religieuses habituelles plutôt solennelles ou dramatiques.
On y voit, notamment, des anges musiciens qui nous font espérer que notre âme sera accueillie par un concert lors de notre arrivée au paradis où je suis certain d’aller vu que j’ai toujours honoré le jus des vignes du Seigneur!
La croisée du transept est coiffée d’une très élégante et audacieuse coupole octogonale qui témoigne du génie des ses bâtisseurs.
Une pittoresque curiosité trône sur la place du village: un antique moulin à cerneaux de noix qui était autrefois activé par un âne et qui a été transformé en fontaine.
(photo tourisme Aveyron)
Après avoir déjeuner à l’excellent restaurant les Reflets du Lac situé au bord du superbe lac de Pareloup, lieu idéal de séjour, nous partons en direction de la Tour de Peyrebrune
Cet édifice est juché au sommet d’un puech (913m) granitique qui domine la vallée de l’Alrance où l’érosion a dégagé d’énormes blocs de pierre.
C’est le seul élément qui subsiste d’un château édifié au IXème siècle par le seigneur de Peyrebrune et démantelé en 1630 sur l’ordre de Richelieu qui fit ainsi détruire dans le royaume 2000 places fortes pour mettre fin aux guerres incessantes que se livraient les seigneurs locaux et pacifier ainsi le royaume.
Cette tour est impressionnante, mais il est regrettable que l’on ait cru bon d’y jucher une statue de la Vierge Marie, l’exposant ainsi aux intempéries sans lui demander, de surcroit, si elle était sujette au vertige.
La vue sur la vallée est somptueuse et il n’est pas impossible que ces rocs y soient sensibles bien qu’ils aient un coeur…de pierre !
Mais que de fraîcheur et de sérénité dans ce doux paysage où même les nuages apportent une note de douceur.
Les brebis sont heureuses d’avoir retrouvé les pâturages après avoir passé l’hiver dans les bergeries. Broutez! broutez sans retenue chères donzelles pour produire le lait qui donnera ce délice qu’est le Roquefort, produit phare d’un superbe royaume encore meilleur quand il est accompagné d'un vin de Marcillac du Domaine Laurens.
Nous arrivons au dessus de Brousse le Château, village médiéval dont le fier château domine le Tarn.
Il est émouvant de contempler ces bâtisses aux pierres patinées par les siècles et qui résonnent encore de l’écho des voix des humains qui, au cours des siècles, y ont vécu.
La petite rivière de l’Alrance court sur le versant nord de la butte, sur laquelle est juché le vieux village, avant de rejoindre le Tarn. Un superbe pont médiéval la franchit.
Nous partons à l’assaut du château sans craindre de recevoir un seau de poix brûlante ou une flèche ni, hélas, sans l'espoir d'y voir une jolie châtelaine nous y accueillir.
Mais la vue plongeante dont on jouit alors nous fait apprécier l’harmonie des lieux. Il n’y a pas une seule fausse note, pas un parpaing en vue! Qu’on se le dise en Héraultie !
Notre dernière étape nous mène sur le promontoire où est installée l’église de Sainte Cyrise, bâtisse récente qui ne présente en elle même aucun intérêt. Par contre la vue que l’on a sur les méandres du Tarn est somptueuse d’autant que le soleil, plutôt paresseux jusqu’ici en ce jour, daigne nous gratifier de quelques uns de ses rayons
Et c’est ici que se termine notre virée à contempler un paysage qui une fois de plus me fait dire que l’Aveyron c’est canon!
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Je vous invite à écouter ma chanson
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Sur mon blog Canta-la-Vida
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TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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