Virée en Espagne : 1 - Villages et paysages de la Catalogne
Les voyages forment la jeunesse, dit-on. Aussi pour tenter de redonner un peu de vigueur à nos vieux abattis, nous voilà partis, avec un couple d’amis, en ce matin de mai, en direction de la catalogne espagnole. C’est une superbe région mais un brin frustrante pour les gens qui, comme moi, essaient de pratiquer leur «espagnol», je devrai plutôt dire leur «castillan», laborieusement appris au collège, car c’est une langue que les catalans font généralement semblant de ne pas comprendre, vu les tensions politique existant avec Madrid ! Donc en catalogne pour être bien vu, mieux vaut parler français que castillan!
Mais on pardonne aux catalans cette susceptibilité car leur pays est beau, dépaysant et l’accueil qu’ils réservent aux étrangers est généralement chaleureux. Nous faisons une première étape à Els Hospitalets d’En Bas, petit village blotti au pied de l’impressionnante Esquerra de Fluvia.
Ce village est situé dans une région agricole depuis longtemps prospère car c’était un point d’étape sur la route royale qui reliait Olot dans le Nord à Vic plus au sud que nous irons visiter.
Comme souvent en catalogne, les habitants ont à coeur d’embellir leur environnement, exemple que pourrait suivre certains de mes compatriotes héraultais qui eux mettent, au contraire, un point d’honneur à l’enlaidir !
Après un excellent déjeuner pris au restaurant l’Hostalet (que je vous recommande) nous partons pour le village médiéval de Rupit auquel on accède par une passerelle suspendue qui enjambe la riera (rivière) de Rupit .
Etant installé sur un promontoire rocheux, une partie des rues sont constituées de la roche même.
La plupart des maisons datent des XVIème et XVIIèmes siècles et sont nichées à l’abri de hautes falaises.
L’environnement de collines verdoyantes ajoute au charme de ce village encore tranquille en ce début de saison touristique.
Témoignage de la prospérité passée du village, l’église comporte un magnifique retable baroque où trône l’archange Saint Michel terrassant le dragon, c’est à dire le mal! Il ferait bien de descendre du ciel et reprendre du service ! Je suis étonné que les croyants ne s’étonnent pas du silence des cieux depuis 2000ans ! A croire que là haut on se désintéresse complètement du sort de l’humanité, mais il faut dire que les dieux - si ils y sont ! - ont de quoi être découragés !
Si j’apprécie - avec modération - l’art religieux, je préfère de beaucoup les créations gastronomiques humaines et les catalans espagnols ne sont pas dépourvus de talent en la matière. Leurs charcuteries notamment le chorizo, le lomo blanco, le lomito, la soubressade ou encore le fuet catalan et leurs fromages comme le Manchego et l’Idiazabal sont réputés. Notons que la Catalogne espagnole est aussi la région du monde avec le plus d'étoiles Michelin, par rapport à la population.
Pour l’heure nous nous contenterons d’un café «solo» (sans lait) dégusté sur la place du village encore déserte en ce milieu de matinée, le rythme de vie des catalans, et des espagnols en général, étant plutôt décalé par rapport au nôtre.
Nous nous rendons à quelques kilomètres du village, pour découvrir le Salt de Salient, cascade qui tombe de 100mètre de haut dans un cirque rocheux.
Le cadre est majestueux constitué de «mesas», plateaux rocheux qui dominent une vaste dépression où est niché le village de Rupit.
Malheureusement le débit de la cascade est faible mais le cadre spectaculaire vaut néanmoins le déplacement.
Nous descendons une vingtaine de kilomètres vers le sud pour visiter la prospère et magnifique ville de Vic dont l’immense place centrale accueille le samedi matin un superbe marché.
Principale ville de la région d’Osona, elle possède de superbes hôtels particuliers.
Les galeries qui bordent la place permettent se protéger des ardeurs du soleil qui se montre très généreux dès le mois de mai.
Comme partout en catalogne, la gastronomie et les produits régionaux sont à l’honneur !
Les édifices religieux ne manquent pas, dont l’architecture est parfois inspirée par les minarets des mosquées arabes qui ont un temps recouvert le pays.
Mais la décoration intérieure très baroque est nettement catholique. J’avoue préférer la sobriété des décorations des mosquées musulmanes.
Et je préfère de beaucoup m’asseoir sur une place ombragée pour déguster une «cerveza» que sur un banc d’église pour regarder un curé se taper un coup de rouge ! Surtout qu'il n’en sert jamais à ses ouailles et prétend pourtant pratiquer la charité chrétienne !
Cela dit au plan architectural, de nombreux monuments religieux sont admirables comme cet Hermitage de Buscardes à St Frutos de Bages que nous nous apprêtons à visiter.
Abandonné, pillé puis réhabilité, ceux qui ont oeuvré pour sa résurrection ont eu l’intelligence de laisser les arbres qui avaient poussé dans le cloître, créant ainsi un îlot de fraicheur et de sérénité faisant penser à l’éden des chrétiens, mais hélas Eve n'y est pas !
A défaut d'Eve, on y découvre une touchante statue de la vierge portant Jésus, très rustique et dont le visage est très arabisant ce qui est sans doute plus fidèle à son origine palestinienne que les "Maries" très «nordiques» que l’on voit généralement dans les églises.
A suivre…..
PS: Message pour Angie : je n'arrive plus à poster de commentaire sur ton blog la fonction "Google" ne fonctionnant pas sur mon ordinateur Mac !
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* sauf 17 Jean Claude Camus
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