Balade dans les vallées de l’Orbieu et du Sou (Corbières)
Je suis surpris, quand je prépare une virée pour mon groupe d’amis, de trouver mille et un lieux à visiter qui ne figurent pas dans les guides touristiques vendus en librairie. Ceux ci ne recensent, à vrai dire, que les «grands sites» où vont s’agglutiner les hordes de touristes. Et c’est aussi bien! Par contre Internet est une mine d’informations incomparable car chaque commune y a un site qui recense les curiosités ou centre d’intérêts que l’on y trouve ! Certes il faut aller « à la pèche», mais c’est une démarche passionnante et enrichissante ! Pour cette nouvelle virée nous allons baguenauder de village en village le long de l’Orbieu et du Sou modestes rivières, la première étant un affluent de l’Aude et le seconde de la première ! Nous faisons une première étape à Fabrezan pour sacrifier à la traditionnelle pause café, le réveil ayant été matinal ! Elle doit son nom à une villa gallo-romaine « Fabriciana », du nom de Fabricius, soldat de la 10e légion de César qui l’édifia. Il est intéressant de noter l’évolution de son nom au cours des siècles : 947 : In villa Fabriciano 988: Fabresa 1007: Fabrezanum 1161: Fabreza 1222: Castrum de Fabrezano 1351: Ecclesia de Fabrezano 1521: Fabresanus 1595: Fabresan. Elle comporte deux monuments remarquables : une église fortifiée que l’on aperçoit ici et une tour, vestige d’un château féodal.
C’est un village où il doit faire bon vivre d’autant que la vitesse maximale des véhicules est limitée à 12km/h ce qui est fort bienvenu en ces temps où le coût du pétrole est exorbitant, ce qui fait râler les gaulois qui n’ont pas pour autant l’idée de rouler moins vite! Non seulement en France on n’a pas de pétrole mais contrairement à ce que prétend l’Etat on n’a pas non plus d’idées!
Le charme de cette petite ville est que, dès les beaux jours revenus, les femmes y circulent à demi nues.
Mais attention elles ne sont pas pour autant volages et il faut se contenter de les admirer sinon vous pourriez vous retrouver avec une cruche d’eau sur la tête !
Nous arrivons à Ribaute, dont les maisons sont regroupées sur la rive sud de l’Orbieu.
En cet endroit la rivière dévale un plateau rocheux qui crée de nombreux rapides.
Nous dérangeons un héron qui nous fait une superbe démonstration de vol. Sa présence dont on déduit celle de poissons est un signe de bonne santé des eaux.
Nous voici à la chapelle de Saint Martin des Puits nichée au bord de l’Orbieu
Cette chapelle du XIIème siècle d’accès libre (ce qui est étonnant) dont l’architecture n’a rien de remarquable recèle, par contre, en son sein des peintures rupestres médiévales de toute beauté, malheureusement en partie endommagées (Elles ont été vandalisées en 2003 et restaurées).
Ces peintures étaient les BD de l’époque qui enseignaient ou rappelaient aux croyants les faits ou personnages importants de l’ancien et du nouveau testament. Une scène représente le bain de Jésus enfant, la scène étant survolée par un ange. Notons que les deux servantes qui le tiennent baisse ou tourne pudiquement la tête sans doute pour ne pas voir le zizi du fils de dieu.
Dans cette autre scène, on voit, vêtu d’une grande cape rouge et accompagné d’un soldat, le roi Nabuchodonosor qui s’empara de Jérusalem au VIème siècle avant notre ère et déporta la population juive.
Une autre partie de la fresque représente des dragons qui sont l’incarnation de Satan.
Ici est évoqué le martyre de trois juifs jetés dans la fournaise par les soldats de Nabuchodonosor. Le soldat qui les pousse tient une main et un doigt dressé vers le ciel qui semble leur dire « Votre prétendu dieu là haut est incapable de vous sauver! » (Interprétation personnelle). Et il vrai d’ailleurs que les dieux quels qu’ils soient n’ont jamais sauvé personne, par contre en leur nom on en a massacré des centaines de millions!
On termine la visite par cette scène de l’Annonciation où l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle va porter le fils de Dieu. La pauvre Marie ouvre des yeux ronds en se disant sans doute «J’espère qu’il ressemblera à Joseph sinon je risque d’avoir des problèmes! ». Que mes lectrices ou lecteurs croyants ne soient pas offusqués par mes propos ironiques car bien qu’agnostique et ne reconnaissant pas la nature divine de Jésus, je trouve que les évangiles sont des textes admirables que malheureusement l'humanité n'a pas mis en pratique !
Nous arrivons au village de Mayronnes, cul de sac niché dans un cirque creusé par le ruisseau de Madourneille et dont les habitants ont eu l’idée de créer un sentier «sculpturel» qui part à l’assaut de la Serrat de la Bouzole qui domine par le Sud le village.
L’intérêt particulier de ce sentier, outre qu’il sinue dans un cadre naturel pittoresque, est qu’il est orné de sculptures en divers matériaux crées par différents artistes, tel cet arbre mort transformé en créature fantasmagorique.
On y croise une mante religieuse XXL. Connaissant les moeurs de ces bestioles les messieurs ont intérêt à se méfier…
Quelques tortues y prennent un bain de soleil !
Un couple d’amoureux y danse le tango.
Un coq gaulois défend vaillamment son territoire !
Le dieu Horus aussi y a trouvé refuge n’étant plus en Egypte en odeur de sainteté
Et, ce qui est doublement étonnant, on y voit un dahut qui habituellement ne fréquente que les régions enneigées et a deux pattes plus courtes que l’autre vu qu’il circule exclusivement sur les pentes ! Son créateur a été mal renseigné!
Nous y croisons aussi un Jacquet aux articulations un brin rouillées comme les miennes !
Un dieu amérindien clôt ce parcours enchanteur (1h) qui existe dans une version plus longue (2H30) mais que nous n’avons pas eu le temps d’explorer.
Nous rejoignons l’aire de pique-nique aménagée aux abords de Rieux en Val sur la rive sud du Sou à coté d’un superbe pont médiéval.
Après nos agapes, nous rejoignons la Bastide en Val traversé par le Sou, typique village avec sa mairie/école, son église, son vieux pont….
…et son micro musée installé dans d’anciens W.C. Publics.....
.....qui retrace en photos la vie du village.
Nous nous rendons ensuite à Villar en Val dernière étape de notre virée dont les quelques maisons sont dominés par un superbe château de style renaissance.
C’est ici que naquit le poète Joseph Delteil en l’honneur duquel a été créé un sentier en poésie que nous n’avons malheureusement pas eu le temps de parcourir (avis aux amateurs !). Un de ses poèmes est posté près de l’église qui célèbre la beauté sauvage de son pays natal ! Je suis heureux de vous l’avoir fait découvrir !
Je vous invite à aller également sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma dernière chanson
On aurait pu....
et aussi sur mon blog Palabres
Pour y découvrir mon dernier article
Un peu de douceur dans ce monde de brutes....
(lien direct dans la barre de navigation de l'en tête de ce blog)
A découvrir aussi
- Balade au bord de l’étang de l’Aute
- Périple en Espagne du Nord-Est - 7 - Du chateau de Loarre au monastère Virgen de la Peña
- Balade dans la vallée de la Sorgues