Balade dans la vallée de la Sorgues
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
Ayant dernièrement effectué des randos dont j’ai déjà fait le récit sur ce blog, je vais aujourd’hui vous relater une belle virée que nous avons faite avec des copains en septembre dernier dans la vallée de la Sorgues* en Aveyron. Vous connaissez mon attachement à cette région qui a su garder son authenticité et son caractère rural que le tourisme, encore discret, ne défigure pas. Il est vrai que seuls les gens curieux et connaisseurs s’aventurent en ces lieux dont - heureusement - ne parlent pas trop les guides. Et ce n’est pas l’audience très limitée de mon blog qui changera les choses et j’en suis heureux! Notre périple commence à Fondamente, pittoresque village dont la couleur des maisons rappelle l’Italie.
* Il y aussi une Sorgue (sans «s») dans le Vaucluse
La Sorgues nait d’une résurgence sur le causse du Larzac. Richement peuplée en belles truites sauvages - mais hélas pas en ondines ni naïades - cette magnifique rivière aux eaux calcaires cristallines est, d’après les experts dont je ne suis pas, très technique à pêcher. Longue de 46 kms c’est un sous-affluent de la Garonne par le Dourdou, puis par le Tarn.
Nous partons vainement à la recherche de la chapelle de Manhargues, joyau de l’art roman, perdue dans la campagne mais dont le balisage a été effacé par un paysan «mauvais coucheur» comme nous l’a indiqué une personne des environs qui déplore cette attitude. On dit pourtant que l’art adoucit les moeurs mais certains humains sont hélas imperméables à la beauté. Vous devrez donc vous contenter, comme nous, de ce qu’en dit ce site internet. Nous nous rendons alors au château de Latour où nous recevons, par contre, un accueil des plus chaleureux.
Ce château édifié au XVème siècle sur un promontoire rocheux au centre du village éponyme a été restauré pendant plus de 30 ans par des bénévoles qui ont créé à cet effet une association. Il a été la propriété au cours des âges de trois 3 familles seigneuriales : les Latour, les Roquefeuil et les Bonald.
En parcourant les innombrables coursives, escaliers, recoins pleins de mystères et pièces du château on traverse les siècles. Des jeux basés sur des énigmes historiques à résoudre sont proposés aux jeunes et moins jeunes visiteurs !
Pour ceux qui aimeraient mener la vie de château quelques jours dans ce lieu fascinant des gîtes sont ouverts à la location .
On a le sentiment que les seigneurs qui habitaient le château en sont partis la veille tant l’histoire en imprègne les murs.
Dans l’une des salles, un superbe plafond peint, masqué par des peintures plus récentes, a été découvert lors de travaux restauration.
Les scènes relateraient l’histoire de ce château et il est émouvant de penser que les visages qui y figurent sont ceux de personnages qui y ont vécu.
On peut y admirer aussi une superbe tapisserie illustrant les vendanges, l’élaboration du vin ainsi que sa dégustation. Le vin est un breuvage que l’humanité célèbre depuis le début de son histoire. Le premier acte de Noé en descendant de son navire après le déluge fut de planter une vigne et des scènes de vendange sont représentées sur les parois des tombes égyptiennes. Aujourd’hui on essaie de diaboliser ce divin breuvage mais parions qu’on le célèbrera encore dans dix mille ans s’il y a encore des gosiers humains pour le boire. Mais peut être que les robots l’apprécieront aussi !
Du haut de la tour, on a une belle vue sur le village et la vallée de la Sorgues dont nous allons poursuivre l’exploration. Il ne vous a pas échappé que nous étions d’audacieux aventuriers !🤪
Nous voici à la chapelle Saint Amans de Valsorgue posée au bord de la rivière. D’une remarquable élégance, on admire aussi le superbe appareillage des pierres avec lesquelles elle est bâtie.
A l’intérieur de la chapelle, d’une grande sobriété, on trouve une statue de Saint Nicolas dont les trois doigts levés symbolisent les enfants qu’il a ressuscités dans la maison d’un boucher qui les avait coupés en morceaux pour les consommer et où le Saint s’était par chance arrêté. Cela a été l’occasion pour moi de découvrir que Saint Nicolas obligea ensuite le boucher à l’accompagner pour s’occuper de son âne et lui conféra le rôle de père fouettard pour corriger les enfants pas sages! Je sais donc à qui je dois les rares fessées que j’ai reçues ! Aujourd’hui le saint serait condamné pour cette fâcheuse initiative !
Nous voici maintenant au pied du pont royal de Saint Félix de Sorgues édifié au XVIIIème siècle. On voit sur la paroi intérieure d’une arche la hauteur des impressionnantes crues que connait cette modeste et tranquille rivière.
Quand je dis tranquille, à vrai dire, elle ne l’est pas toujours et je ne la descendrais pas en canoë à moins de vouloir frayer avec les truites qui y abondent.
On arrive au village de Lapeyre image parfaite de la France éternelle avec son clocher mais aussi de la désindustrialisation qui l’a frappée avec ses anciennes usines désaffectées. Celles-ci renaîtront peut être un jour au vu des innombrables initiatives prises par d’audacieux entrepreneurs partout en France pour relocaliser des activités que l’on avait abandonnées au nom d’une fallacieuse mondialisation «heureuse» vantée il y a quelques années par cet idiot d’Alain Minc, qui s’est révélée être un jeu de dupes!
Le pont du village de Lapeyre qui date du XIVème siècle n’a pas pris une ride! Les monuments vieillissent mieux que les humains !
Je suis toujours subjugué par le génie de nos ancêtres qui avec des moyens techniques rudimentaires ont su édifier des ouvrages d’une telle élégance. Quand on découvre sa finesse on hésite ensuite à marcher dessus et pourtant il a résisté au passages de chariots pendant des siècles !
On est étonné de trouver dans ce petit village de l’Aveyron la tombe d’une fille que Lord Byron eut d’une relation incestueuse avec sa demi soeur. Du fait des conditions de sa naissance qui fit scandale Elisabeth eut une enfance et adolescence malheureuses qui la poussèrent à s’exiler en France dans ce petit village où elle épousa un ancien officier Jean Louis Taillefer qui lui offrit un peu de bonheur mais de courte durée puisqu’elle mourut à 35ans. Son père qui manifesta sa vie durant beaucoup d’indifférence à son égard exprima des remords tardifs par cet épitaphe sur sa tombe. On s’imagine que les poètes sont tous des gens aimants et attentionnés mais ce n’est pas le cas.
On ne peut visiter l’Aveyron sans déguster ce qui est avec l’aligot le trésor de sa gastronomie: le Roquefort ! Nous nous rendons à cet effet sur le superbe causse de Nissac au hameau de Hermilix où se tient la ferme Alice Ricard, exploitation de production de lait de brebis. La patronne des lieux organise de passionnantes visites des lieux sur réservation.
Ici les animaux y sont bien traités et sortent régulièrement quand la météo le permet dans les prairies alentour.
La traite automatisée est effectuée dans des conditions d’hygiène parfaite qui allègent considérablement les tâches humaines.
On y trouve bien évidemment une traditionnelle lavogne où la lune la nuit vient nue se baigner ! Avis aux amateurs !
Puis vient le moment de la dégustation qui achève superbement cette magnifique et instructive journée. Certains pisse-vinaigres nous mettent en garde contre ces «poisons» que sont le vin et le roquefort ! Mais ces gens là, je sais que je les enterrerai !
Je vous invite à aller également sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma dernière chanson
Pas vivre comme ça !
et aussi sur mon blog Palabres
Pour y découvrir mon dernier article
Rupture !
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Texte & Photos* Ulysse
- sauf 3&9 site du Château latour
- et blog Palabres : Daniel Delorme
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