Balade en Camargue en passant le bac !
Dans le sud, nous avons aussi un «plat pays» mais où l’eau est plus présente que la bière! Il s’agit bien sûr de la Camargue qu’il est préférable de visiter avant que les moustiques ne soient sortis de leur torpeur hivernale. Nous voilà donc partis en ce frais matin de la fin mars en direction des Saintes Maries de la Mer par la D46 qui passe par la Tour Carbonnière, tour de guet édifiée au XIIIème siècle pour protéger et contrôler l’accès à Aigues Mortes toute proche.
Son franchissement faisait l'objet d’un péage. Elle était tenue par une garnison composée d’un châtelain et de plusieurs gardes. La terrasse pouvait supporter jusqu'à quatre pièces d’artillerie. La région a opportunément aménagé un parking d’où part un passage sur pilotis qui permet de la visiter en toute tranquillité.
De la terrasse on a une vue panoramique sur les étangs environnants, hâvre de paix pour les oiseaux migrateurs ou sédentaires. Ici on ne persécute pas les émigrés !
Les quelques arbres qui poussent en ces lieux ont le loisir d’admirer leur ramure d’hiver ou leur frondaison d’été dans les eaux dormantes. Pour ma part je n’ai plus de toison à mirer à part mes poils dans les oreilles et les narines.
Puis nous rejoignons la D85 pour prendre le bac du Sauvage qui traverse le bras du «petit» Rhône qui limite la «grande» Camargue à l’ouest alors que le «grand » Rhône la limite à l’Est.
On n’est certes pas sur l’Africa Queen et Katharine Hepburn n’est pas à bord mais cette traversée confère à notre virée un parfum d’aventure.
Puis nous rejoignons le parc ornithologique du Pont de Gau pour une petite randonnée avec pique-nique, des sites ayant été superbement aménagés à cet effet.
Ce lieu héberge la plus importante colonie de flamants roses de l’hexagone.
Ces volatiles, habituellement farouches, se sont habitués à la présence humaine et prennent même la pose pour se faire photographier.
Ce sont de vrais équilibristes qui arrivent à dormir et même à becqueter sur une patte!
C’est un paradis pour les photographes qui ne peuvent que se féliciter de l’invention des appareils numériques !
Ces oiseaux sont habituellement débonnaires mais nous sommes encore à la saison des amours et il y a parfois une prise de bec !
Et celui qui sort vainqueur de l’affrontement s’arroge le droit de grimper sur une belle profitant de ce qu’elle est occupée à se nourrir !I
Prise au dépourvu elle attend patiemment que le mâle fasse son «affaire»! Le mouvement «me too» ou «balance ton flamant» n’est pas encore d’actualité chez ces volatiles !
Puis le moment que nous attendions se produit: quelques flamants nous gratifient d’un envol, procédure qui leur demande une sacré débauche d’énergie !
Une fois en l’air les choses apparaissent plus simples !
Le site comporte aussi des arbres à hérons où l’un d’entre eux nous fait également une démonstration de vol.
On ne passe pas une journée en Camargue sans voir quelques chevaux camarguais, véhicule idéal pour traverser les zones marécageuses.
De même, on ne peut éviter de croiser - heureusement à l'abri d'une clôture - de fiers taureaux camarguais qui ne savent pas le triste sort qui les attend s'ils sont destinés à mourir sous les lâches banderilles de barbares toréadors, danseuses ridicules, comme l'a si bien dénoncé Francis Cabrel dans cette magnifique chanson.
Nous arrivons aux Saintes Maries de la Mer ville principale de la Camargue où chaque 25 mai, plus de 10 000 gitans affluent du monde entier pour vénérer leur sainte Sara-la-Noire, ou Sara-la-kali,
Sainte Sara aurait accompagnée Sainte Marie Jacobe et Sainte Marie Salome. venues évangéliser la région.
Elles seraient arrivées dans une barque sur le rivage où furent créées ensuite les Saintes Maries de la Mer. On dit que la foi soulève les montagnes sans doute aide-telle aussi à traverser les mers !
Leurs reliques découvertes en 1448, sont conservées dans des châsses qui se trouvent dans la Chapelle Haute de l'Eglise du village. Celles-ci sont descendues dans le choeur de l'Eglise à l'occasion des Pèlerinages.
Un autre personnage emblématique de cette jolie ville est la statue de Mireille personnage d’un poème épique de Frédéric Mistral. Elle est la fille d’un riche propriétaire de Crau, amoureuse de Vincent, fils d’un pauvre vannier, amour que ses parents désapprouvent. La statue représente Mireille au moment où elle arrive en Camargue, frappée par une mortelle insolation, près de l’église des Saintes Maries qu’elle venait prier d’intercéder en faveur de son amour pour Vincent. C’est sur cette notre dramatique que nous prenons le chemin du retour enchanté par notre virée en Camargue et heureux d’avoir été épargnés par les moustiques !
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Je vous invite à écouter ma chanson
Léo là haut !
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
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TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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