Eldorad-Oc

Après avoir fait la semaine passée une virée montagnarde,  je vous propose, aujourd’hui, de baguenauder dans un lieu typique de notre région pour en découvrir les beautés méconnues : le plateau du Larzac. Celui-ci doit sa notoriété au combat – victorieux - des paysans dans les années soixante contre le projet d’extension d’un camp militaire. Aujourd’hui des milliers de touristes y viennent pour visiter la Couvertoirade, Sainte-Eulalie de Cernon ou le Cirque de Navacelles. Mais ce lieu unique comporte bien d’autres merveilles que nous allons découvrir. Pour cela nous allons marcher un peu à travers le plateau orné de chaos rocheux qui surgissent au milieu des buissières, hélas en partie décimées par la pyrale du buis, un autre fléau venu d’Asie.

Le ciel couvert ne magnifie pas, hélas, les couleurs automnales dont se parent les arbustes qui entourent cette antique lavogne, abreuvoir pour les ovins, édifié par les hommes en utilisant des couches d’argile qui, par endroits, recouvrent le causse.

Nous arrivons au lieu dit des Rajalous, chaos rocheux que survolent une nuée de vautours que les hommes avaient exterminés mais qui ont été réintroduits sur le causse depuis une quarantaine d’années.

C’est un grand bonheur de les voir évoluer, maître des vents dont ils se servent en bougeant à peine leurs rémiges pour tournoyer ou disparaître en un instant à l’horizon.

Sans doute est ce la grâce et la parfaite adaptation des animaux à leur milieu qui insupportent les chasseurs ventripotents qui prennent plaisir à les tuer.

Quittons un instant les étendues sauvages du Causse pour visiter la Cavalerie, citée fortifiée au XVème siècle et qui fut membre de la confrérie Templière et Hospitalière.

Bien moins riche et connue que La Couvertoirade, elle comporte de belles maisons et hôtels de style caussenard.

Le clou de la visite est de faire le tour de ses remparts qui permet de découvrir à la fois le causse environnant…

…..ainsi que les édifices du village.

La visite s’achève et nous allons de ce pas nous rendre à l’excellent restaurant «Le bonheur est dans le sud» installé dans une antique bergerie à l’entrée du village.

En nous dirigeant vers le dolmen de la Fabière, l’un des plus beaux du Larzac, nous croisons un troupeau de moutons qui contribuent à la prospérité du Larzac grâce au Roquefort fabriqué avec du lait de brebis.

La découverte d’un dolmen est toujours pour moi une source d’étonnement quant aux techniques utilisées par nos ancêtres pour hisser des pierres pesant plusieurs tonnes. Je connais les hypothèses fondées sur la mise en place de tumulus et l’utilisation de rondins de bois et de cordages, mais cela reste pour moi inouï  !

Nous changeons de lieu pour aller visiter l’habitat troglodytique des Baumes édifié au XIVème siècle.

Il est niché au coeur d’un cirque rocheux le protégeant des vents du nord et également, lors des époques troublées, des éventuels maraudeurs mal intentionnés.

Ses bâtisseurs ont utilisés une concavité dans la falaise devant laquelle ils ont édifié un mur muni de fenêtres dont l’une à meneaux. A l’intérieur plusieurs étages ont été aménagés au moyen de planchers.

Il ne faut pas manquer de visiter le hameau de Saint Martin du Larzac, situé à proximité, constitué d’un ensemble de magnifiques fermes caussenardes.

Sa chapelle est ornée de vitraux et d’une étonnante tapisserie modernes.

Dans le cimetière attenant, on trouve une tombe que je ferais bien mienne, le moment venu !

Nous partons ensuite à la découverte du rajal del Gorp (chaos rocheux du corbeau) lieu fantasmagorique où j’aimerais me rendre une nuit de pleine lune !

Ici, la pluie, le vent, le soleil, le gel ont œuvré pendant des millions d’années pour réaliser ces sculptures autour desquelles on prend un plaisir enfantin à cheminer.

Notre visite s’achève au pied de ce « sphinx » qui, à juste titre, a plutôt la tête d’un chien de berger !

Mais on ne saurait quitter le Larzac sans vous faire découvrir le vieil orme sculpté du Caylar que nous avons visité lors d’une autre virée.

On y trouve tous les animaux présents sur le Larzac…

Ainsi qu’un superbe berger et une magnifique créature qui peuple ses rêves : une belle brebis égarée que j’aurais également aimé rencontrer !

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