Dans les monts de Saint Guilhem le Désert : du Roc de la Vigne à la baume de l'Olivier
Nous partons, en ce frais matin d’août, à bonne allure, à l’assaut du Roc de la Vigne (709m), point culminant des monts qui entourent Saint Guilhem le Désert et dominent les gorges de l’Hérault, grand site de France !
Un bon sentier qui sinue entre chênes verts, arbousiers et pinèdes mène à ce sommet né de l’érosion d’un plateau sédimentaire laissé par l’ancêtre de la Méditerranée il y a environ 100 millions d’années (bien que je sois d’un âge respectable je n’étais pas encore né !).
Au fur et à mesure que nous progressons le panorama s’élargit et l’on voit bientôt poindre vers l’Est la dent du Pic Saint Loup, sommet emblématique des Montpelliérains.
Notre allure est d’autant plus vive que la température est à cette heure encore fraîche, d’autant que des nuages osent masquer le roi Soleil qui pourtant ne craint pas le covid 19 !
Nous faisons une pause, non pas pour retrouver notre souffle - la montée étant modérée - mais pour admirer le paysage, privilégiés que nous sommes à pouvoir à longueur de jours nous régaler de la somptuosité de notre planète, que nous malmenons pourtant sans vergogne.
Vers l’Est, émerge le Mont Baudille (848m) dont le sommet, défiguré par une immense antenne, offre l’un des plus beaux panoramas de l’Hérault, après celui dont on jouit au sommet du Caroux, bien évidemment !
Nous voilà au sommet du Roc de la Vigne où souffle une tempétueuse Tramontane qui nous en chasse très vite, bien que là aussi s’offre à nos yeux un superbe panorama jusqu’aux Cévennes.
Il n’est que dix heures trente et nous décidons de nous rendre au hameau abandonné de l’Estagnol, niché sur le flanc sud du Roc de la Vigne, pour y pique-niquer à l’abri du vent. Nous traversons une magnifique forêt de pins de Salzman, peu exigeants en eau et nutriments et parfaitement adaptés à ces sols caillouteux. (Un réglage involontaire de mon appareil confère à ma photo une ambiance particulière).
Nous arrivons au hameau de l’Estagnol, havre de paix, pour l’heure désert, mais qui est en cours de restauration. Les gens qui vivaient ici autrefois élevaient des moutons et des chèvres et cultivaient un peu de céréales sur les terrasses pierreuses.
Leurs noms on été oubliés mais le surnom de l’un d’eux a été facétieusement inscrit sur le mur de l’une des habitations.
Les habitations sont de belle facture et certaines comportent même des fenêtres géminées.
Sur l’une d’elle, ceux qui restaurent les lieux ont posté cet extrait d’un superbe texte du grand écrivain occitan Max Rouquette qui dit intensément la nostalgie de devoir quitter un tel lieu.
NB : Il n’ y a pas de faute à « Verd paradis » car c’est le titre occitan
Après avoir pique-niqué avec notre ami Bacchus – qui est de toutes nos sorties- nous nous octroyons une sieste digestive et réparatrice, les uns, comme moi allongé sous un pin ….
…qui me protège de son ombre généreuse et m’enivre de ses amères senteurs,
....tandis que d’autres comme Gibus, devenu oiseau des îles tropicales après avoir été mouflon, dort au soleil !
Revigorés et espérant que vous ne vous êtes pas également assoupis, nous vous invitons, avec l’ami Gibus, à reprendre notre périple en direction de la Baume (grotte) de l’Olivier.
Le chemin qui y mène sinue dans une cassure d’une haute falaise dans laquelle la grotte est nichée.
Un rocher à l’équilibre instable surplombe le chemin, ce qui nous fait presser le pas. La randonnée est parfois une activité à risques. Le pire étant d’oublier d’emporter la bouteille de rosé, comme cela m’est arrivé une fois ! Gibus ne me l’a pardonné que le jour où il avait oublié son sandwich et que j’ai partagé le mien avec lui !
Nous arrivons sans encombre en vue de la grotte masquée par la végétation.
Dans cette grotte a vécu dans les années 1980-2000 un ermite Frigoule, grand botaniste qui accueillait volontiers les randonneurs de passage.
Juste à cote de cette grotte, une autre s’ouvre plus difficile d’accès où vit encore un animal étrange, abandonné par l’ancienne mer qui recouvrait les lieux.
On y voit, en effet, une méduse bleue haut perchée plongée dans une hibernation profonde jusqu’à la prochaine montée des eaux !
Y grimper n’a pas été facile mais en descendre est encore moins aisé sauf pour Gibus qui ouvre le chemin.
Puis nous redescendons vers le village de Saint Guilhem que domine le château du Géant, objet d’une pittoresque légende que vous pouvez découvrir ICI.
Comme beaucoup de ces édifices médiévaux que nous admirons, sa construction au profit de seigneurs a du coûter de nombreuses vies et imposer de lourds sacrifices au « bon peuple » taillable et corvéable à merci.
Face à nous se déploie le majestueux cirque de l’Infernet que domine le max Negre du nom d’un inspecteur des eaux et forêts qui a contribué au reboisement de l’Aigoual dans la première moitié du 20ème siècle. On y accède lors d’une superbe randonnée qui passe par le sentier des Fenestrettes édifié le long d’une falaise par des moines de l’abbaye de Gellone au XIème siècle.
Nous arrivons en vue de Saint Guilhem le Désert, sans doute le village le plus pittoresque de l’Hérault et l’un des plus beaux villages de France.
Il est agréable d’y prendre un verre à l’ombre d’un platane pluri-centenaire qui orne sa place centrale.
Nous longeons l’abbaye de Gellone, joyau du premier art roman languedocien, fondé au début du IXe siècle. Cette halte privilégiée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle est classée au Patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O.
Nous longeons ensuite les gorges de l’Hérault pour revenir à notre point de départ.
Mais avant de reprendre notre monture nous rafraichissons nos abattis dans les eaux limpides et poissonneuses de ce fleuve et la paroi de notre gosier avec nos chères amies blondes venues du Nord !
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Texte& Photos Ulysse
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