De ci, de là, autour du lac de Genève….
Pour vous rafraîchir un peu après ces semaines caniculaires, je vous emmène faire un tour du coté du lac connu en France sous le nom de Léman, mais que les suisses appellent lac de Genève, ce qui est plus pertinent car «Léman» vient d’une racine indo européenne qui veut dire «lac». Donc dire le lac Léman revient à dire le lac «lac», ce que l’on appelle une tautologie. D’origine glaciaire et alimenté principalement par le Rhône, c’est le plus grand lac d’Europe de l’Ouest: 73kms de long, 14kms dans sa plus grande largeur et une profondeur maximale de 310mètres, ce qui lui donne l’aspect d’une petite mer intérieure. Situé à une altitude de 372m et bordé au nord par le Jura et au Sud par les Alpes, la température peut descendre l’hiver à un niveau polaire, comme l’illustre cette photo !
Mais en moyenne, la région du lac connait un climat plutôt doux et un très bon ensoleillement qui permet la culture de la vigne sur ses pentes, notamment dans le canton de Vaud dont le vignoble est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Notons qu’en Suisse on fait d’excellents vins blancs avec le chasselas qui en France n’est consommé qu’en raisin de table.
Le lac comporte à Genève un jet d’eau de 140 mètres, sans doute le plus haut du monde, que l’on voit à mille lieux à la ronde. Pas question d’y mettre les pieds pour se rafraîchir l’eau sortant à 200kms/h.
Nous commençons notre visite par Prangins, ville du canton de Vaud dont le château féodal du XVème siècle domine la rive nord.
Des gardes suisses dont la réputation d’efficacité n’est plus à faire - ils protègent le représentant du dieu des chrétiens sur Terre - trainent dans les parages et ne laissent passer aucune incivilité. Pas un papier ni mégot ne traine dans les rues suisses ce qui fait rêver le gaulois que je suis!
La beauté et la douceur du climat ont de tous temps attiré les humains notamment les romains qui y ont laissé des vestiges. Ainsi l’empereur Gallien (218-268 – empereur à partir de 253) a fait construire une voie romaine pour longer le littoral du Léman, reliant Genève au bas Valais, par Thonon.
Nous voici à Ouchy, quartier de Lausanne au bord du lac. Cette belle ville est la capitale du canton de Vaud qui abrite le siège du Comité international olympique, ainsi que le Musée Olympique et le Parc Olympique. Des jeux d’échecs géants sont à la disposition des passants, façon intelligente et ludique de populariser cette discipline.
Il est agréable de déambuler dans les villes suisses ou règne une atmosphère «cool», la devise des suisses francophones étant « Y a pas le feu au lac »!
La Suisse est un pays d’alpages et il n’est pas étonnant de voir chevaux et bovins s’abreuver aux fontaines des villes.
Les cygnes habituellement agressifs sont ici pacifiques (la Suisse, rappelons le, est un pays neutre) et nous laissent photographier leur progéniture.
Nous soupons (en Suisse, à midi on dîne!) sur la terrasse du Nautica, l’un des restaurants du port d’où nous assistons à un superbe coucher de soleil.
Le lendemain nous visitons le vieux village de Saint Prex qui a conservé ses portes et remparts médiévaux. Notez que la Suisse étant la capitale mondiale de l’horlogerie le clocheton qui surplombe la porte est orné d’une superbe horloge qui affiche un sage dicton «Laissons dire et faisons bien», fort utile à rappeler à une époque où tout le monde passe son temps à critiquer tout le monde! A propos d’horlogerie avez vous noté la nouvelle cucuterie publicitaire pour les montres de luxe que l’on appelle dorénavant «garde temps!». Il faut dire que les mecs prêts à mettre des milliers d’euros dans une montre sont assez cons pour se laisser séduire!
Dans les villages suisses tout est calme et beauté et l’on peut mettre des pots de fleurs devant chez soi ou ses rebords de fenêtre sans craindre - chose surprenante pour le gaulois que je suis - qu’ils soient volés ou saccagés.
Asseyons nous un instant à boire une «blanche» face à la «petite bleue» qui vaut largement mieux que la grande car on n’y voit pas les cadavres huilés comme des beignets qui s’y exposent sur leurs plages bondées comme des quais de métro.
Ne croyez pas que le lac est toujours aussi serein car il peut connaître de terribles tempêtes !
Le lendemain le lac étant toujours tranquille nous décidons d’aller visiter Yvoire sur la rive française.
Lors de la traversée nous escaladons du regard le majestueux Mont Blanc encore couvert de neige, mais pour combien de temps ?
La chaine des alpes qui ferme l’horizon semble aérienne. Nous voguons dans un univers féérique et bleuté !
Nous approchons d’Yvoire dont on aperçoit le donjon carré qui est l'un des vestiges de son passé médiéval.
On retrouve, étonné, la propreté et l’harmonie des villages suisses, comme quoi quand le bon exemple leur est donné les gaulois peuvent aussi bien faire! Il faut dire que les suisses représentent la grande majorité des touristes et font vivre ses commerces.
Le clocher de l’église Saint Pancrace a été recouvert par de l’inox en 1989 ce qui lui confère cet aspect brillant, comme un phare sur le Lac Léman lors des journées ensoleillées.La partie terminale et le coq sont recouverts de feuilles d’or qui proviennent d’un des derniers batteurs d’or de France situé à Excenevex, à quelques kilomètres d’Yvoire.
Un vénérable platane ombrage la place principale conférant au village, le soleil généreux aidant, une ambiance méditerranéenne. Mais ci à l’apéro on boit une Roussette de Savoie et non pas du pastis.
Où que l’on aille dans le village, il n’ y a pas une fausse notre urbanistique. Chapeau les Yvoiriens qui, on peut le dire y voient bien!
Il est toujours délicat de célébrer la beauté d’un village sous peine de le voir envahi ensuite par des hordes de «selfieurs» qui n’y vont que pour y être allés. Pas de risque avec mon blog qui n’est lu que par une ( voire deux !) poignée de gens civilisés.
Nous retournons chez nos amis suisses en empruntant - quelle chance - l’un des antiques bateaux à roue et à vapeur qui naviguent encore sur le Léman.
Nous éprouvons un sentiment d’aventure dans un des lieux les plus paisibles du monde ….
La soirée et notre séjour se terminent dans une guinguette au bord du lac sous la frondaison d’un platane gargantuesque qui semble se plaire en ce pays paisible et accueillant.
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Je vous invite à écouter ma chanson
Je me demande....
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE ULYSSE
PHOTOS SEBASTIEN & ULYSSE
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