De la chapelle de Roubignac aux dolmens du Toucou
Malgré les alertes du GIEC sur les désordres climatiques qui nous attendent si nous ne devenons pas rapidement plus sobres en matière de consommation d’énergie polluante et plus respectueux de l’environnement, il y a, ici et là, des motifs d’espoir. Ainsi au cours de nos balades en Hérault, on voit de plus en plus de vignerons renoncer aux désherbants chimiques répandus au moyen de polluants tracteurs et recourir à des troupeaux de moutons pour désherber leurs vignes. Ils font de cette manière d’une pierre deux coups car les excréments de ces animaux fertilisent les sols. C’est à la fois réconfortant et pittoresque. La vigne, dont le vigneron est adepte de cette pratique et que nous longeons en ce doux matin de la fin mars, se situe dans le bassin du Salagou, non loin d’Octon dont le vignoble est réputé. Je vous recommande en particulier les vins du Mas des Chimères, biologiques il va de soi, qui régaleront vos palais.
Prenant de l’altitude, nous longeons le ruisseau de Levère que les récentes pluies ont transformé en torrent. Son lit de ruffes rouges fait croire à un torrent de sang !
Nous passons en contrebas des ruines du château de Lauzières entouré d’un hameau. Il a été édifié au XIIème siècle par les Lauzières de Thémines, l’une des plus anciennes familles du Languedoc. Quelques personnages historiques sont issus de cette famille : Dordet, maître d’hôtel de Charles VIII et Pons, capitaine des gardes de Louis XIII au Louvre, puis Maréchal de France pour avoir arrêté le Grand Condé sur l’ordre du Roi. Cette famille s’est éteinte en 1869 ce qui a conduit à l’abandon du château.
Nous devons traverser la Marette à un gué fort opportunément équipé d’une corde qui permet d’éviter de prendre un bain de pieds…chaussé !
Ce modeste cours d’eau a creusé un canyon dans les ruffes dont le versant gauche est parsemé de rocs basaltiques provenant d’une ancienne coulée de lave. Cette région aujourd’hui prisée des vacanciers a eu un passé mouvementé !
Nous parvenons sur un plateau où une véritable jungle a trouvé, sur ce sol volcanique, un terrain fertile propice à son développement.
Nous sortons de cette jungle, pour découvrir l’harmonieuse chapelle Notre Dame de Roubignac dont le nom viendrait de «rouvre», nom des chênes qui l’entourent, et dont l’édification remonterait au XIIème siècle! Ce qui fait que du haut de son clocher près d’un millénaire nous contemple !
On y pénètre par un superbe portail roman orné de colonnes aux chapiteaux sculptés. Sur le tympan une croix pattée entourée de deux personnages en prière rappelle que cette chapelle était une dépendance des «Templiers».
L’élégante nef est aussi ornée de colonnes aux chapiteaux sculptés dont la signification reste énigmatique.
Cette chapelle étant dédiée à la vierge, on y trouve une sculpture qui la représente vêtue de vêtements peu conformes à ceux que devaient effectivement porter Marie la palestinienne. A cet égard si Marie et Jésus arrivaient par bateau sur nos côtes aujourd’hui il n’est pas sûr qu’on leur ferait un bon accueil, surtout si la Marinade arrivait au pouvoir !
Nous poursuivons notre chemin laissant derrière nous ce bel édifice qui verra encore passer des générations de pèlerins ou de randonneurs sauf si l’humanité se laisse convaincre par ce crétin de Zuckenberg de découvrir le monde à travers ses lunettes du Métavers!
Pour notre part nous sommes heureux de saluer au passage l’extraordinaire vitalité silencieuse de ce chêne rouvre en prise directe au moyen de ses racines avec l’énergie qui anime notre Terre et dont nous sommes chacun pourvu d’une étincelle.
Il est normal qu’au printemps les prés soient verts car c’est la couleur de l’espérance.
Nous croisons un châtaignier «éléphant» qui nous invite à poser nos sacs à ses cotés le temps du pique-nique pour lui tenir compagnie.
Nous acceptons de bonne grâce son invitation d’autant que des forestiers ont eu l’excellent idée de laisser dans les lieux des billots de bois dont nous faisons des tabourets.
Nous étant remis en route, nous surplombons le château de Lauzières aperçu le matin de l’autre rive.
Nous apercevons dans le lointain un bout du lac du Salagou au milieu de collines de ruffes rouges dont certaines autrefois étaient des volcans.
A cette saison le paysage est un émerveillement, la multitude de verts et de bruns des essences végétales contrastant avec les ruffes rouges.
Parvenus sur le plateau du causse du Toucou, nous découvrons un premier dolmen avec son tumulus. Il est émouvant de penser aux humains qui ont mis en place ces énormes pierres il y a 5000ans alors qu’ils ne disposaient que de moyens techniques rudimentaires.
Le second, dont le tumulus a été en partie dégagé, ouvre sa gueule noire et mystérieuse qui était peut être censée conduire la lumière du soleil couchant vers l’âme des morts.
Nous arrivons sur le plateau du Carols où un feu d’artifice d’arbres en fleurs nous accueille.
Redescendant vers la plaine, nous longeons une coulée de lave fracturée par l’érosion où des chênes rouvres se sont installés dans les interstices, mariage heureux des mondes minéral et végétal.
Une belle piste forestière bordée d’un magnifique mur de pierres nous ramène à notre point de départ. Que de merveilles découvertes en une journée ! «Eh! Grand couillon de Marc, ton «métavers» c’est du pipeau à coté !»
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