De la ferme de Bel Air à Luzençon en passant par la «Cathédrale» !
Ce matin nous partons de la ferme caussenarde de Bel Air qui a effectivement belle allure. Ses dimensions imposantes témoignent de l’intense activité agricole et pastorale dont le Larzac fait l’objet depuis des temps immémoriaux. C’est ainsi que cette région offre un remarquable patchwork d’espaces sauvages et de champs cultivés par les humains.
Nous dirigeant vers le lieu dit des Roucarels, nous tournons le dos à la vallée du Tarn que franchit le viaduc de Millau dont on aperçoit le bout des pylônes.
Contrairement à la météo désastreuse qui a sévit dans le nord du pays, ici le printemps a été plutôt favorable aux cultures, promesse de belles moissons.
En Aveyron les paysans sont bienveillants à l’égard des plantes adventices - que l’on appelait autrefois mauvaises herbes - qui ont leur place en bordure des champs et leur confèrent une note poétique. Ainsi les insectes trouvent-ils de quoi se nourrir et rendent fructifères, en contrepartie, les plantes qui nous nourrissent.
Nous dévalons d’un bon pas le chemin de terre rouge qui a donné son nom au lieu dit des Roucarels que nous traversons.
« Même pas peur » semblent affirmer ce groupe de coquelicots qui ont eu l’audace ou l’inconscience de pousser au milieu de la piste que nous empruntons. En ces lieux les humains et la nature vivent en harmonie. Nous sommes heureusement loin des terres violentées et pesticidées par les sbires affiliés à la F.N.S.E.A. qui sévissent ailleurs.
Nous entamons la descente du plateau pour nous diriger vers la «Cathédrale» par un sentier qui traverse une forêt fanstasmagorique où les troncs et les branches des arbres sont vêtus de manchons de mousse.
Dans une ambiance digne des films d’Indiana Jones nous avançons précautionneusement craignant à tout moment de tomber dans un piège maléfique!
Et puis soudain, il se dresse devant nous le rocher dit de la «Cathédrale» effectivement impressionnant mais dont la dénomination nous laisse perplexe. Car, de fait, de cette cathédrale, il ne reste que le clocher !
Ayant poursuivi notre descente, et nous retournant, nous le voyons dépasser des frondaisons des arbres.
Sur la falaise qui nous fait face, d’autres rochers méritent aussi un coup d’oeil. Le larzac n’est finalement qu’un énorme «sucre» que la pluie dissout peu à peu!
Ayant atteint le hameau des Mayres, nous jetons un dernier coup d’oeil au rocher, impressionnant et étonnant «moignon» d’une ancienne montagne. Que nous soyons fait de chair ou de roc le temps a raison de nous !
Nous faisons face à notre objectif, la colline de Luzençon que l’on aperçoit au loin ornée d’une chapelle romane du XIème siècle dédiée à St Martial. La distance qui nous en sépare semble impressionnante et à combien estimez vous le temps que nous mettrons pour y arriver. La réponse vous étonnera je pense, car nous avons mis 1h15! (l’heure figurant sur les photos en témoigne). Nous sommes, nous même, chaque fois impressionnés par la distance que nous parcourons en une journée en mettant un pied devant l’autre !
Et nous voilà rendus au sommet de la colline où s’est installé un joli hameau qui nécessite une certaine frugalité pour y habiter sauf à s’y nourrir d’amour et d’eau fraiche l’hiver mais tiède l’été !
Et voici la chapelle dédiée à St Martial qui en latin signifie «guerrier» en qui est une référence christianisée à Mars, divinité romaine de la guerre et de l'agriculture. Martial faisait partie du groupe de moines envoyés par le Pape de Rome, comme évêques pour évangéliser la Gaule.
Ce belvédère isolé occupe une position stratégique exceptionnelle car la vue panoramique s’y offre sur 360°. Elle s’étend, côté Ouest, sur le plateau montueux du Lévézou doté de riches terres agricoles.
Du côté nord et nord-est on découvre l’entrée des gorges du Tarn et les contreforts rocheux du Causse du Larzac avec une vue sur une partie du Viaduc de Millau.
Ayant vidé nos sacs de leurs provisions alimentaires et liquides bacchusiennes car à nos âges l’amour et l’eau fraiche ne suffisent pas à nous sustenter, nous prenons le chemin du retour en faisant à l’envers le parcours du matin. Mais celles et ceux qui en ont fait l’expérience savent que l’on découvre alors un tout autre paysage, de même que le coté «pile» d’une pièce ne ressemble pas à son coté «face».
Nous retraversons le village de St Georges de Luzençon qui s’appelait autrefois Saint-Georges de Valserena c’est à dire de la vallée sereine, nom tout à fait approprié.
Sereine est en effet l’ambiance dans ce joli village dont la place centrale est ornée d’une fontaine que surmonte une jeune femme quasi nue dont l’un des pieds a renversé une cruche. Avec elle sans doute pourrait-on vivre d’amour et d’eau fraiche ! Mais à vrai dire ce n'est plus tellement de mon âge!
Les paysans sont souvent des artistes qui s’ignorent car ils composent dans leurs champs des oeuvres dignes des tableaux non figuratifs que l’on voit dans les musées d’art moderne.
De fait, la nature est un grand musée à ciel ouvert où, aidée de l’homme, elle offre à nos regards des harmonies de formes et de couleurs inouïes.
Et que dire de la beauté des nuages, de leur diversité de formes et de textures. Il n'est pas étonnant qu'ils aient inspiré les poètes. Mais aujourd'hui ils sont menacés par des projets de géoingénierie qui entendent les faire pleuvoir à notre guise et c'est pourquoi Mathieu Simonet qui organise depuis trois ans la Journée internationale des nuages vise une inscription des nuages au patrimoine mondial de l'Unesco. Soutenons tous ce projet pour éviter que dans le futur il n' y ait une guerre pour l'appropriation des nuages!
Je vous invite à écouter ma chanson
Ne perds pas tes rêves en chemin !
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
A la semaine prochaine.....
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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