Eldorad-Oc

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De Puéchabon aux berges de l’Hérault en passant par le Brésil !

 

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C’est par un matin ensoleillé que nous entamons notre programme de randonnées de 2025. Pour fêter cette nouvelle année, nos organismes ont généreusement fait honneur aux délices gastronomiques et bachiques de nos géniaux paysans - les vrais, pas ceux qui adhèrent à un syndicat qui pratique l’agriculture industrielle et utilise des produits délétères* - et nous commençons donc par une randonnée facile, d’une petite douzaine de kilomètres et d’un raisonnable dénivelé de 300mètres, qui va nous mener, à partir du village de Puéchabon, jusqu’à la rive gauche de l’Hérault.

 

* Vous pouvez ICI signer une pétition pour défendre une agriculture respectueuse de l'environnement.

 

 

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Ayant traversé le lieu dit le Brésil, dont le toponyme surprend, nous nous rapprochons du bord des gorges que l’Hérault à taillées dans le plateau calcaire où est situé Puéchabon. Nous pénétrons alors dans un léger brouillard qui diffuse les rayons du soleil conférant au paysage un aspect fantomatique. Pour ce qui concerne le toponyme Brésil, il est intéressant de noter que ce mot  est entré dans la langue française au XIIe siècle, bien avant donc que ne soit connu par les Européens le pays de Pelé. Il vient de «breze», une variante ancienne de braise, et désigne le bois d’un arbre tropical qui, séché et broyé, donne un colorant rouge-orange. Au Moyen Âge, le bois en question était importé de l’Inde. C’est parce qu’ils furent frappés par sa profusion dans cette région de l’Amérique du Sud que les conquérants portugais lui donnérent le nom de bois de braise (pau brasil) dans leur langue. Sur les chemins, on s’instruit toujours.

 

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Dans cette ambiance festive nous surprenons de jeunes chênes verts en train de danser une gigue endiablée. Nous serions bien en peine de nous joindre à eux.

 

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Le sentier, taillé par les anciens dans le plateau pour rejoindre un moulin au bord du fleuve, révèle l’ossature fracturée de Gaia, mémoire d’une histoire tourmentée.

 

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Les arbres qui dominent le sentier dressent sur le ciel, en contrejour, leur étonnante et foisonnante ramure.

 

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Plus nous plongeons dans les gorges et plus le brouillard se fait dense nous donnant le sentiment de pénétrer dans une vallée perdue. Nous éprouvons alors un sentiment d’inquiétude : et si les tyrannosaures de Jurassic Park avaient ici trouvé refuge ?

 

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Nous avons soudain le sentiment d’être surveillés et, levant la tête, nous apercevons le visage d’un guetteur casqué perché en haut de la falaise.  Mais il ne semble pas s’intéresser à nous et paraît plutôt absorbé dans la contemplation du paysage. 

 

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On voit le monde végétal comme un genre passif alors que ses représentants sont capables d’exploits remarquables comme ce jeune arbuste accroché à cette falaise. Quel autre être vivant pourrait ainsi braver gel et canicule, pluie et vent sans jamais  fléchir ni se plaindre.

 

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Nous cheminons ainsi d’étonnement en émerveillement en découvrant cette toile d’araignée tissée entre deux brindilles de ruta angustifolia. Je me demande toujours comment procède l’araignée pour accrocher son fil d’une extrémité d’une brindille à l’autre. 

 

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Cette autre araignée a eu l’ingénieuse idée de tisser sa toile près d’une fleur susceptible d’attirer les insectes butineurs. Devant l’harmonie, la diversité et la beauté de la nature, je m’interroge sur son principe créateur. Je suis étonné que d’aucuns l’imaginent sous la forme d’un dieu bougon, pudibond et rabat joie qui, pour certains, interdit de manger jambon, rillettes et saucisson alors que dans le cochon tout est bon ou de boire un canon, voire deux s'il est bon et qui surtout vous impose de vous prosterner ou vous agenouiller devant lui, ce que je serais bien en peine de faire vu l’état de mes genoux!  J’ai beaucoup de compassion pour ceux qui, par crainte d’un châtiment éternel, soumettent ainsi leur existence à ces tristes maîtres chanteurs. 

 

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Nous poursuivons notre descente dans les gorges, le paysage jouant à cache cache avec le brouillard. 

 

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Etant à environ 50kms de chez nous, nous avons le sentiment d’être au bout du monde d’autant qu’il n’ y a pas âme qui vive sauf si les sangliers et autres mammifère cachés dans les forêts en ont une. Et pourquoi pas ?  L’humanité a longtemps considéré que les animaux n’avaient pas de conscience ni de sensibilité mais les scientifiques aujourd’hui ont fait la preuve que la plupart des animaux étaient des êtres sentients. 

 

 

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Et soudain, nous découvrons le ruban argenté de l’Hérault qui sinue au coeur d’une dense toison végétale. Nous sommes comme nos lointains ancêtres dont la vie n’était qu’errance à la recherche de victuailles et qui découvraient chaque matin un nouveau lieu vierge et sauvage. Intense est cette émotion qui naît de se croire découvreur d’un nouveau monde !

 

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Je remercie la vie de me donner l’opportunité, à mon âge vénérable, de pouvoir encore me plonger au coeur d’une nature sauvage qui fut pendant des millions d’années le seul environnement des humains et qui nous a forgé et a nourri notre sensibilité et notre imagination. Je ressens un lien secret avec ces lointains ancêtres dont la survie dépendait de l’intime connaissance de ce monde sauvage. 

 

 

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Aujourd’hui, plus de la moitié de l’humanité vit dans les villes et n’a plus de contact avec  cette nature. Le monde artificiel des écrans et le tourisme moutonnier de masse deviennent les seuls moyens d’évasion peu enclins à susciter en nous ces émotions indicibles que fait naître la contemplation de cette nature sauvage.

 

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Nous atteignons la berge de l’Hérault où la végétation est aussi dense que celle que l’on trouve en Amazonie. Nous sommes en hiver et pourtant nous évoluons au sein d’une forêt quasi tropicale. Mais c’est tout à fait logique puisque nous avons ce matin même traversé le Brésil !

 

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Le sentier que nous pensions emprunter pour remonter sur le plateau étant fermé à cause de l’emprise scandaleuse d’une réserve de chasse - le monde est de plus en plus sous la férule des porteurs de fusil -  nous remontons la piste descendue à l’aller. Mais du fait de la perspective inversée et des éclaircies variables du brouillard, nous découvrons un différent paysage. Par contre, le guetteur aperçu à la descente est toujours en place.

 

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Et nous voilà revenus sur le plateau où la piste déroule son ruban clair vers un horizon que dissimule le brouillard. Chaque randonnée est une illustration de notre vie où chaque pas est comme un jour qui nous rapproche d’un destin que l’on ne peut percevoir. Marchons pour partir à la découverte du monde  aujourd'hui car nous ne savons pas si nous pourrons encore le faire demain demain !

 

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Nous nous arrêtons pour piqueniquer dans un endroit rocheux où nous pouvons dresser des sièges pour nos abattis un peu raides. Et même en un endroit désertique et stérile comme celui-ci la nature exhibe ses merveilles sous la forme de lichens mauve et rose. Même les pierres peuvent être coquettes  !

 

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Revenant près du village, nous longeons un mur bâti par les anciens pour enclore leurs champs d’où jaillissent des chênes verts nés de graines vagabondes et qui lui servent de tuteurs! Ces murs nés du courage de nos anciens ont une autre gueule que ceux en parpaings dont leurs barbares descendants  défigurent nos villages !

 

DALL·E 2025-01-10 11

 

Voilà à quoi ressemblent les rues de nos villages aujourd'hui !

 

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Je vous invite à aller sur mon blog musical 

 

 Canta-la-Vida   

 

pour écouter ma chanson

 

Liberté, égalité, fraternité, Charlie....

 

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TEXTE  & PHOTOS* ULYSSE

* sauf avant- dernière créée avec l'assistance de ChatGPT



11/01/2025
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